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    Personnage :

    Kamal

    Okawan

    RP - Lion King Past :

    Des Diamants dans la Nuit.

    Entraînement.

    Lentement se couche le Soleil.

    « Change everything you Were, everything you Are. »

    « Change everything you Were, everything you Are. » (V.2)

    Le Soleil ne cessera jamais de tourner.

    Cette Fleur en Moi


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  • Genre : RP

    Nom : Des Diamants dans la Nuit

    Personnage : Kamal

    Contexte : Alors que Kamal revient de son long voyage pour retrouver sa Famille, il croise Wimbo, jeune lionceau, en plein chagrin.

       
    Kamal revenait de loin, après son voyage. Certes, il était fatigué, mais il avait le cœur léger. Le fait de revoir le peu de famille qui lui restait lui avait parut un immense bonheur, et il rentrait désormais effectuer ce pourquoi il était là, et ce de sa propre volonté. Depuis combien de temps n'était-il pas rentré au camps dans cet état d'esprit ? Bien longtemps. C'était peut-être même la première fois. Il était serein, serein et apaisé. Et il était tout dévoué envers Moyo. Il savait combien cela pouvait être dur de perdre un être cher, et elle avait en plus du prendre les rênes d'Hopeland sans pouvoir réfléchir plus que ça à son chagrin. Bien des choses avaient changés sur Hopeland ces derniers temps. C'était une période de changements, mais positifs.

    D'une foulée légère, le grand lion brun traversait le peu de terres qui le séparait encore d'Hopeland. La nuit tombait, tout était noir, ou presque. Seule les étoiles scintillaient. C'était calme et paisible. Le lieutenant était fier d'être un lion, aussi bête que cela pouvait paraître. Sans vouloir se sur-estimer, il était puissant, plutôt musclé et sa crinière était fournie. Comparé à n'importe quel autre animal, il semblait que les lions soient l'emblème de la puissance et de l'intelligence.

    Alors qu'il passait près du Rocher de l'Espoir, enfin de retour cher lui, une brise légère lui rapporta l'odeur d'un Hopelander. Mais pas n'importe laquelle; celle d'un lionceau. En tant normal, Kamal n'aurait pas bronché, mais c'était étrange qu'un petit se balade seul en pleine nuit. Grimpant doucement sur le rocher, il se fit discret, et ne tarda pas à entendre de petits gémissements. S'approchant encore, il distingua des pleurs, nettement cette fois. Et pas de petites larmes, à en croire la voix du lionceau :

    -Papa... Pourquoi es-tu parti ? Papa... Est-ce que tu es ici, quelque part ? Est-ce que tu comptes revenir ? Revenir ici, avec Maman, et m...

    Le lieutenant pencha la tête de côté, peiné pour le petit. Il était tellement bouleversé qu'il n'arrivait même pas à finir sa phrase. Plus que n'importe qui, Kamal le comprenait, ou presque. Certes, lui n'avait pas perdu son Père, mais son frère, et pendant un long moment, tout le reste de sa famille. Ce n'était pas son rôle de consoler le lionceau, en tant que lieutenant, mais en tant que grand frère, il ne pouvait pas s'en retourner sans rien faire.

    Sans rien dire, tout doucement, posant ses larges pattes lentement sur le sol de velours, il s'avança. Trop bouleversée, le lionceau ne l'avait pas entendu. De par son apparence, et ce qu'il savait des membres du Clan, Kamal jugea que le petit devait être Wimbo. Cependant, il n'en savait pas plus. Alors qu'un torrent de larme coulaient des yeux de Wimbo, le grand lion posa doucement son museau sur la joue du lionceau, espérant que celui-ci ne lui en voudrait pas pour ce geste familier. Puis, après être resté quelques secondes ainsi, il déclara doucement, d'une voix qu'il voulait réconfortante :

    - Ton Papa n'est peut-être pas là en ce moment, mais je suis sur qu'il pense à Toi, où qu'il soit.

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    Le lionceau tourna la tête, le visage baignée de larmes. Le Museau de Kamal l'été aussi, mais cela n'avait pas d'importance. Une lueur passa dans ses yeux. Le lieutenant connaissait cette lueur, pour l'avoir vu plusieurs fois.

    -Comment tu peux le savoir ? Personne ne le sait ! Et comment peut-il penser à moi ? Il ne me connais même pas !

    Sa voix tremblait de colère, de tristesse, et d'incompréhension. En tant normal, ça aurait été un manque de respect, mais le jeune mâle n'en tînt pas compte, parce qu'il comprenait le chagrin du petit. Le regard perdu dans les étoiles qui scintillaient, Kamal ferma les yeux un instant. Combien de fois en avait-il voulu à la vie, pour ce qu'elle lui faisait subir ? Combien de fois s'était-il senti perdu, abandonné ? Là n'était pas la question. Pourtant, en voyant Wimbo, son cœur lui rappelait que les blessures étaient toujours là, et qu'elle ne s'en iraient jamais. Rouvrant les yeux, il fixa le lionceau dans les yeux, et déclara d'une voix profonde et sage :

    - On n'a pas besoin de connaître pour aimer, Wimbo. Si nous n'aimions que ce que nous avons déjà vu, alors nous n'aimerions pas grand chose. Connais-tu tes Ancêtres ? Non, et pourtant, tu les aime, au plus profond de Toi, j'en suis sur. Je le sais, parce que je l'ai vécu.

    La tête baissée, Kamal soupira. Quelques mèches de sa crinière retombèrent sur ses yeux, voilant son regard au petit. parler de son enfance était toujours difficile, pourtant, il devait le faire, pour Wimbo, pour lui faire comprendre, lui expliquer, le consoler. Mais il s'en sentait à peine le courage. Il aurait eu envie de rugir de toutes ses forces, d’attraper la vie, et de la déchirer, et pourtant, il ne bougeait pas. A quoi bon ?

    - Ce que nous sommes importe peu, au fond, mais c'est ce que nous faisons qui est important, Wimbo. Crois en Toi, et Sois fort. Tu ne peut rien changer pour le moment, mais un jour, tu auras l'opportunité de prendre ton Destin dans ta patte, et dès lors, tu verras les choses autrement.

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    Le lionceau sécha ses larmes, et demanda d'une voix quelques peu étonnée :

    -Pourquoi tu me dis tout ça ?
    lâcha-t-il après un long moment de silence. Je ne suis qu'un lionceau, mais tu me confies des choses que peu de Hopelanders savent. J'ai pas l'impression d'être digne de cette confiance...

    Puis il n'y eut plus rien. Plus de paroles, juste la nuit silencieuse. Kamal ne bougeait pas, comme figé, il était de nouveau perdu. Tous les blessures qu'il avait mit des années à refouler s'étaient rouvertes, et dès lors, même si il serait bien plus facile des les oublier, il ne pourrait jamais oublier, pas même un instant. Il ne pouvait contenir le trop plein d'émotion. Il larme roula sur sa joue, un seul cristal s'échappant de son regard azur. Rien de plus, mais elle voulait tout dire. Il croisa alors le regard doré du lionceau, stupéfait de voir son lieutenant pleurer, sans doute. Et oui, il n'était pas invincible, comme tout le monde, d'ailleurs.

    Fixant ses yeux bleus dans ceux du petit, il le regarda, comme si il essayait de faire passer quelque chose en lui, alors qu'il voulait juste lui faire comprendre.

    - Ton âge importe peu, Wimbo. Ce que je veux que tu comprennes, c'est que tu n'es pas seul à pleurer, et que tu ne dois pas te juger faible à cause de cela. Personne ne saurait résister face à de tels sentiments, pas même notre souveraine, et pourtant, on croit toujours qu'il n'arrive rien aux autres. Sache que tu n'es pas tout seul ici. Nous sommes là pour t'aider, c'est à ça que sert un Clan. Et même si il fut un temps où tout cela fut remis en cause, ce temps n'est plus.

    Un triste sourire aux lèvres, il releva quelque peu la tête, et effleura le museau de Wimbo, d'un geste familier.

    - Tu sais, ceux que nous ne connaissons pas ne sont pas toujours comme nous le voulons. Parfois, même nos plus proches amis ne sont pas ceux qu'ils devraient être, tout comme notre famille. Tu rêve de voir ton père, et j'aurais préféré ne jamais croiser le regard du mien. Tu as ta mère auprès de Toi, je ne l'ai pas eu, mais pourtant, nous les aimons autant l'un que l'autre, n'est-ce pas ? C'est ainsi, c'est la vie, et nous sommes impuissant face à cette force là, Wimbo. Nous n'avons d'autre choix que de suivre le destin qui nous à été dessiné, qu'il soit joyeux ou non...

    Le lieutenant regardait les étoiles, encore songeur. Comme il aurait aimé ne jamais connaître son père, ce tyran à la base de tous ses malheurs. Sans lui, tout aurait été différent, cela ne faisait nul doute.
     
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    Quand Kamal eut finit de parler, Wimbo le fixa un instant, puis commença à se frotter à ses pattes. Le lieutenant fut un peu surpris, mais ne bougea pas. Cela lui rappelait lui étant petit. De plus, il savait que cela réconfortait le lionceau. Wimbo ronronnait comme un chat, preuve qu'il allait sans doute un peu mieux. Puis, le petit toucha la joue du grand mâle, comme ce dernier l'avait fait un peu plus tôt, et enfouie sa tête dans sa crinière, comme pour le réconforter. Kamal appréciait ce contact. Soudain, le petit releva la tête, et demanda :

    - Je ne comprends pas... comment on peut croire au destin ? Comment on peut y croire alors que plein de lions souffrent ? Pourquoi quelqu'un voudrait tracer nos vies à l'avance si... si... si méchamment ?

    Puis, il se coucha entre les pattes du lieutenant. Celui-ci baissa la tête, pour le regarder. comme tout jeune lion, il se posait des questions, et ces questions n'étaient jamais faciles à résoudre. Le lieutenant pencha la tête sur le côté, comme songeur, et répondit:

    - Parce que s'en est ainsi depuis la Nuit des Temps. Cependant, notre Destin n'est pas figé. Chacune de tes actions peut le faire basculer, d'un côté ou d'un autre. Chaque lion est différent, et même si certains ont plus de chance, au final, nous sommes tous égaux, Wimbo. Et nous croyons au Destin parce que, quoi qu'il arrive, nous en dépendons. Alors, plutôt que de l'ignorer, nous essayons de l'apprivoiser, de le comprendre, pour essayer de le faire tourner quand c’est nécessaire.

    Kamal avait répondu comme il avait pu, et il est heureux de cette discussion avec le lionceau. Ébouriffant les quelques poils que le lionceau avait sur la tête, marque d'une future crinière, et déclara gentiment :

    - Quand un lion est malheureux, il devrait toujours essayer de prendre son Destin en main. Malheureusement, certain n'y arrivent pas, tandis que d'autre font ce qu'ils peuvent. Chacun voit les choses à sa manière, et vit comme il le sent. Il y a tant de questions qui restent sans réponses. Et pourtant, cela ne nous empêche pas de vivre, n'est-ce pas ?

    Se relevant, il secoua sa crinière fournie, et fit gentiment rouler le lionceau sur le côté :

    - Il est temps de rentrer maintenant. Ta mère va s'inquiéter pour Toi si nous ne rentrons pas. Mais si tu as besoin, je serais toujours là, Wimbo.
       

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  • Genre : RP

    Nom : Entraînement

    Personnage : Kamal

    Contexte : Alors que Kamal patrouille, encore ecoeuré par la réaction de Moyo, il croise cette dernière, et est bien loin de s'imaginer ce qui va lui arriver...

       

    Kamal, après sa partie de chasse, était assoiffé. En bon lieutenant, il veillait à ce que son Clan soit toujours bien nourrit, et le printemps étant là, il y avait beaucoup de petites bouches à nourrir. Il avait chassé toute la journée, depuis que le soleil s'était levé, jusqu'à maintenant. Et désormais, il allait boire. Il estimait que sa chasse était suffisante pour aujourd'hui. D'un pas souffle, certes un peu fatigué, mais plus content, Kamal se dirigea vers le lac. Ses parties de chasse lui permettait d'oublier, d'oublier ce qui s'était passé, d'oublier Moyo, d'oublier tout. Bientôt, il put apercevoir l'étendue d'eau brillante, qui lui donna encore plus soif. Alors qu'il s'en approchait, il cru défaillir.

    Moyo. Moyo était là, en train de boire. Un instant, il hésita à faire demi-tour, ne voulant pas la voir. Et puis, tout remonta. Sa colère, sa frustration, sa peine, et surtout l'injustice de sa souveraine. D'un simple regard, il était passé d'un lion de bonne humeur à un lion en colère. Se redressant, les yeux plissés et la crinières en bataille, conséquence de ses nombreuses courses après le gibier, il s'avança. Elle était là, dos à lui, comme si de rien n'était. Peut-être ne l'avait-elle pas senti. Peut-être s'en fichait-elle. Mais peu importait, parce que le grand mâle, lui, ne s'en fichait pas. Loin de là. D'une voix froide, pleine de reproche et de colère, il déclara :

    - Tu n'avais pas le droit...Tu as été injuste, Moyo !

    Il la fixait, la colère montant encore plus en lui, son sang bouillonnant comme un torrent de lave. Il était bien décidé à ne pas la laisser partir comme ça. Il voulait des explications, et des explications rationnels.

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    « J’ai tout les droits cher ami, que cela te plaise ou non…Quant à parler de justice, je crois que là, tu à toucher le fond. Que crois-tu voyons, pauvre idiot, que la vie est simple, qu’il te suffit de cligner des yeux pour que tes souhaits se réalisent. Tu vis dans un rêve Kamal ! Il faut pouvoir se battre pour ses convictions Kamal, tu en es conscient. C’est pour ça que je t’ai choisi pour régner à mes côtés, car tu as su dire non à ceux qui t’oppressaient et risquer ta vie pour sauver ton honneur. Mais où est passé ce mâle que j’admirais tant ? Il s’est transformé en mauviette dont la seule occupation est se morfondre sur le tyran que je suis sans même oser lui dire. Mais vas-y, vide ton sac, défoule toi, montre moi ta colère Kamal ! »

    Ces mots blessaient Kamal, et dans certaines phrases, il reconnaissait la Souveraine à qui il avait juré allégeance. Mais pas dans les autres. Ainsi, elle avait tous les droits...Certes, cela, il le savait, mais la Moyo d'avant ne l'aurais jamais déclaré en se surestimant. Pis encore, elle le traitait d'idiot, de naïf, de mauviette, et plus encore. Voulait-elle le mettre en colère ? Croyait-elle qu'il fuirait comme un lâche ? Non, jamais. Qu'avait-il à perdre ? Sa vie au sein du Clan ? C'était bien peu, à ce moment, à ses yeux. Au moins, il pourrait rejoindre sa famille, et oublier celle qui jugeait comme un traitre. Il ne bougeait pas, se contentant de suivre la lionne dans ses mouvements. De la même voix emplie de colère, il répondit :

    - Peu m'importe ce que tu pense de Moi. Et je ne te ferais pas le plaisir de me mettre en colère juste à cause de tes belles paroles. Tu n'es plus la Moyo d'avant, la souveraine à qui j'avais juré allégeance ! Tu n'es plus cette lionne si honorable et respectée ! Tu n'es plus que l'ombre de toi-même...

    Il la fixait, le coeur désormais emplie d'un seul désir, celui de lui faire voir combien elle avait changé, et combien il lui en voulait, lui, son fidèle lieutenant. Le grand mâle reprit :

    - Qu'as-tu donc fais de si horrible pour devenir celle que tu es ? Qu'as-tu fais de si redoutable pour t'en vouloir à ce point ? A quel point as-tu honte de Toi pour avoir changé à ce point ?

    Au fond, il se rendit compte. Il voulait lui faire mal, la blesser, mais pas physiquement, non. En fait, ce n'était pas vraiment la blesser psychologiquement qu'il voulait, c'était lui faire voir à quel point elle était devenue...orgueilleuse ? Méchante ? Il n'y avait pas de mot pour décrire ce changement si brutal, pas de mot pour décrire ce que ressentait le grand mâle. Il réfléchit à ses propres paroles, et réalisa alors. Moyo avait changé à partir d'un certain moment, sans laisser présager aucun signe avant. Et ce moment n'était autre que celui de la naissance de ses petits. Qu'avaient-ils de si terrible ?

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    Moyo refréna son allure, ses ses yeux jetèrent des éclairs. Il l'avait touché, peut-être peu, mais au moins, il l'avait touché. Dévoilant ses crocs luisants et immaculés, elle gronda :

    « Moi ? Ce que j’ai fait ? Impertinent ! C’est toujours la même rengaine avec les gens comme toi, comme vous. Ici tous se permettent de juger sans savoir le moindre détail. Vois tu Kamal je n’ai rien fait je n’ai que subit et à présent je me vois dans l’obligation de me venger. Tu t’amuse à m’humilier, mais face à qui pauvre imbécile ? Il n’y a personne pour écouter tes accusations mensongères ! Tu es seul. »

    Encore et encore, une pluie d'insulte et de méchanceté. Il n'y avait pas à douter, ce n'était pas la Moyo qu'il connaissait. Mais lui aussi était en colère, et il se fichait des insultes et du reste, peu lui importait, tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle sache le mal qu'elle faisait autour d'elle, et le mal qu'elle faisait en elle. Dévoilant ses crocs à son tour, quelques mèches devant les yeux et la colère bouillonnant en lui, il cracha :

    - Oui Moyo, ce que tu as fais ! Ce n'est pas Moi qui t'ai chassé quand tu as proposé de m'aider, ce n'est pas Moi qui est agit comme un être froid, ce n'est pas moi qui ai abandonné mes petits !

    Il savait qu'il dépassait les bornes, et alors ? C'était la stricte vérité, et rien de plus !

    - Les lions te juge parce que tu as changé, parce que tu n'es plus la souveraine qu'ils connaissaient et qu'ils appréciaient ! Tu n'as peut-être que subit, mais tu n'es pas la seule à être malheureuse, ne le vois-tu donc pas ? Crois-tu être le seul être au monde à ne pas être heureux ? Ouvre un peu les yeux, Moyo ! Ouvres-les, et vois que ce ne sont pas des mensonges ! Tu le sais au fond de toi-même, mais tu refuses de le voir ! Tu refuse de te voir !

    En temps normal, jamais le grand mâle n'aurait parlé ainsi à sa souveraine, mais Moyo n'était désormais plus sa souveraine, pas temps qu'elle serait ainsi. Elle refusait de voir la vérité, elle refusait de prendre sur elle, et lâchait tout, comme si elle était l'être la plus malheureuse au monde, mais ce n'était pas le cas ! Lui aussi aurait pu tout laisser tomber, et partir, abandonnant par le même coup sa famille ! Lui aussi aurait pu se laisser tuer par Onura ou Hila ! Il y a temps de chose que d'autres lions auraient put faire qu'ils n'avaient pas fait, alors pourquoi ne le voyait-elle pas ?

    La lionne fixa l'horizon, les oreilles plaquées, et déclara d'une voix basse :

    « Mais tu as tort de me sous estimer… »

    Etait-elle donc aveugle à ce point ? Ne voyait-elle pas qu'il ne la sous-estimait pas, mais qu'il voulait seulement l'aider ? Certes, c'était rude, mais elle ne lui laissait aucun autre moyen ! Cependant, il craignait la suite, car il voyait bien qu'elle n'avait pas fini...

    « Sérim payera pour sa trahison et toi, Kamal, tu m’aideras à le tuer. »

    Ainsi, c'était ça. C'était lui, la cause de tout leur problème ? Une "simple" trahison ? Un amour déçu pour lequel elle abandonnait tout son royaume ? Le lieutenant n'en croyait pas ses oreilles. Certes, c'était décevant et blessant, mais en vouloir à tout le monde ne changerait pas la face du monde. Dès lors, il sut. Il sut pourquoi il avait été tellement chagriné et en colère lorsqu'elle l'avait chassé. Il l'aimait...Il l'aimait, et elle l'avait trahi, à sa façon, mais comme Sérim. Pourtant, lui ne tenait pas à la tuer, et il ne tenait pas non plus à tuer Sérim. Elle n'avait pas le droit de lui demander ça !

    - Ainsi, c'est la la raison pour laquelle tu as abandonné ton Royaume ? Une Histoire d'Amour qui tourna mal ? Je ne te sous-estime pas, Moyo, mais je sais que beaucoup ici en ont subit, et pourtant, personne n'as réagit comme Toi. Tu es au dessus de tout ça ! Ne vois-tu pas que Sérim ne mérite pas l'importance que tu lui voue ? Ta vie entière est désormais porté sur lui, alors qu'il t'a trahi ! Tu devrais l'oublier, et montrer que la Souveraine d'Hopeland n'a que faire de ces choses là !


    Son ton n'était plus colérique, mais presque...suppliant ? Il voulait juste qu'elle arrête, et qu'elle redevienne ce qu'elle était avant...

    -----------------------------

    Son Histoire, Kamal aurait bien voulut la connaître, voir si elle avait eu plus de chance que lui. Elle ne voyait même pas qu'il voulait simplement l'aider ! Et maintenant, elle lui reprochait son absence, absence qu'elle avait autorisé ! Et puis, ne privilégiait-elle pas elle même sa vie privée à celle du Clan ? Il avait seulement fait de même, mais pour quelques jours, tandis qu'elle faisait durer ça depuis plusieurs mois ! C'était injuste ! Injuste et incompréhensible ! Il comprenait sa déception, mais de là à cracher à la figure de tout le monde...Non ! Non il ne la laisserait pas faire, il ne se laisserait pas marcher sur les pieds en essayant de servir son Clan ! Ce n'était pas à elle de décider si il devait prendre la vie d'autrui, et il refusait ! Grondant de nouveau de colère, il rugit, plus mécontent que jamais :

    - N'en as-tu donc jamais assez toi-même, Moyo ?! Crois-tu que je me suis permis des commentaires sans en connaître les sentiments ? Mon père à tué mon frère, j'ai été contraint de regarder ma Mère se faire battre, j'ai dû quitté le Clan dirigé par mon propre père pour sauver la vie de ma famille ! J'ai même dû la laisser et rejoindre ces brutes d'Hopeland ! Pourquoi ? Pour finir par être le serviteur d'une lionne qui se croit tout permis ?! Ma vie n'a pas été plus rose que la tienne, Moyo, souviens t-en...Quand à parler de menace, ne me sous-estime pas non plus. Tu sais que je sais me battre, alors ne me cherche pas.

    Tandis que ses premières paroles avaient du résonner dans tous le Territoire tellement sa colère était fort et son rugissement puissant, ses dernière paroles étaient plutôt...Une mise en garde ? Il se sentait presque capable d'abattre quelqu'un, mais pas n’importe qui...Jamais, jamais il n'irait tuer Sérim pour elle, il n'était pas un assassin ! D'une voix profonde et glaciale, il reprit :

    - Je suis peut-être ton Lieutenant, mais tu n'as pas d'emprise sur ma Liberté, Moyo. Je suis libre de faire ce que je veux, et de ne pas faire ce que je ne veux pas. Jamais je ne tuerais quelqu'un pour ton bon plaisir, je ne suis pas un assassin. Certes, j'ai déjà tué, mais pour le bien du Clan, pas pour satisfaire un caprice ! Alors ne compte pas sur Moi. Tu peux me bannir, me chasser, me menacer, tu n'obtiendra pas ce que tu souhaite...Et si tu m'attaques, je me battrais, mais si j'étais Toi, je n'en prendrais pas le risque...

    Son regard Azur étincelait, il avait sortie ses griffes sans même s'en rendre compte, et ses crocs puissants luisaient au soleil. Il n'était plus le Lieutenant de Moyo.

    ---------------------------

    « Dommage… »

    Dommage ? Le fait qu'il ne l'aide pas à tuer Sérim, c'était "Dommage" ? C'était tout simplement stupide, stupide et dénudé de sens. Moyo lui sourit légèrement. Kamal fut assez surpris, mais ne laissa rien paraître. Quand on voyait l'ampleur du changement qu'elle avait subit, on ne pouvait pas fixer de limite, et on ne pouvait présager ses prochains actes. Alors, sans qu'il n'est eu le temps de dire un mot, un violent coup de patte l'envoya valser au sol. Son oeil le brûlait, et il sentait le sans couler le longe de son visage pour venir s'écraser sur la terre meuble. Il n'eut pas le temps de se relever, qu'elle était déjà sur lui, ses deux pattes avant sur sa gorge, y mettant tout son poids :

    « J’espère au moins que là haut, tu réfléchira à deux fois avant d’ouvrir ta bouche… »

    Alors c'était ainsi. Puisqu'il ne voulait pas l'aider à tuer Sérim, elle allait le tuer aussi ? Mais qui était-elle devenu pour en arriver là ? Une lueur de tristesse passa dans les yeux du grand Mâle. Celle à qui il avait toujours été fidèle, celle qu'il avait toujours soutenue, sans même la connaître, celle à qui il avait juré fidélité, et par dessus tout, celle qu'il aimait, voulait le tuer. Elle avait franchit la limite. La Moyo qu'il aimait ne reviendrait pas, la fille de Zahra était partie, laissant place à une lionne sauvage et en colère, sans aucune limite.
    Cependant, Kamal laissa la ses sentiments, l'air commençant à lui manquer cruellement. Il ne chercha même pas à retenir ses larmes. Des larmes de tristesse, mais surtout de colère et d'incompréhension. Elle n'avait pas le droit, et il ne la laisserait pas faire.

    Rassemblant toutes ses forces, le grand mâle replia ses pattes pour les détendre le plus fortement possible, repoussant Moyo. Se relevant d'un bond, il la scruta. Son museau était baigné de sang, qui se mélangeait aux larmes. La lionne lui ferait sans doute une remarque moqueuse, mais il s'en fichait. Les yeux brillants de colère, il se jeta sur elle, et la plaqua au sol, à son tour. Elle était certes agiles et rapides, sans doute plus que lui, mais lui avait l'avantage de la force et de la taille. La tête à quelques centimètres de la sienne, il grogna d'une voix grave et profonde :

    - Je ne regrette en rien mes paroles. Et je ne me suis pas trompée, regardes-toi Moyo, tu as tenté de tuer ton propre lieutenant ! Qu'aurais-tu dis aux autres ? Que j'étais mort accidentellement ? Que j'avais fui ? Peu m'importe ! Tu n'es plus que l'ombre de Toi-Même, Tu n'es plus rien, Moyo...

    A ce moment là, il la dominait, et il aurait pu la frapper à son tour, voir même la tuer. Mais il ne le ferait pas, parce qu'il n'était pas la même chose qu'elle, lui n'avait pas changé au point de tuer son Ancienne Souveraine, quoi qu'elle lui ai fait. D'une voix glacial, il termina :

    - Je ne te ferais rien, parce que je ne suis pas devenue comme Toi. J'ai peut-être changé aussi, mais pas au point de Tuer mon Ancienne Souveraine. Je préfère m'en aller, rejoindre ceux que j'avais quitté pour te servir, ceux que j'aime. Je n'oublierais pas le Moyo d'antan, celle en qui j'avais confiance. J'espère qu'Hopeland retrouvera un jour un Régent capable de gouverner ses Terres.

    Il n'aurait jamais prévu que l'Histoire se terminerait ainsi, mais c'était la Vie, et il n'y pouvait rien. C'était sans doute ses derniers instants auprès de la lionne qui n'était plus que l'ombre de celle qu'il avait aimé. Les larmes mêlées de sang goûtaient sur le pelage brun de la lionne, le tâchant. Mais peu importait, Kamal n'y prêtait plus attention. Il avait plongé son regard dans celui de Moyo, et la fixait intensément. Au fond, tout au fond, il crut voir une petite lueur, mais ses yeux étaient chargés de peine, de colère, de frustration, à tel point qu'il ne distinguait qu'une masse de sentiments. Alors, il ferma les yeux un instants, et pendant une fraction de second, colla son museau sur celui de Moyo. Cela ne dura qu'une fraction de seconde, mais il l'avait fait.

    Le grand mâle se décala, laissant Moyo se relever, et la regarda une ultime fois. Elle était belle, et même plus, magnifique. Il l'aimait, et ne l'oublierait jamais. Il se détourna, et dans un léger rugissement de peine s'éloigna à grandes foulées, quittant Hopeland, son ancienne Souveraine, et tout ce qu'il avait appris à aimer.

       

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  • Genre : RP

    Nom : Lentement se couche le Soleil...

    Personnage : Kamal

    Contexte : Tandis qu'il vient de reprendre son poste de Lieutenant, Kamal retrouve enfin Moyo, dans un état bien plus grave que ce qu'il n'aurait pu imaginer.

       

    Kamal patrouillait, comme à son habitude. Plus inquiet, cependant. Beaucoup plus. Cela faisait déjà longtemps que Moyo était parti à la recherche de Sérim. Au départ, il ne s'était pas inquiété, et puis au fil du temps, ne la voyant pas revenir, il était devenu nerveux, puis véritablement inquiet. Au fond, peut-être aurait-il du aller avec elle, l'aider, la protéger. Mais c'était renier ses valeurs, ce qu'il avait toujours prôné, se renier soit, en quelque sorte, et il en était incapable. C'était renier sa mère, et se rapprocher de son père, chose qu'il redoutait depuis toujours. Il ne voulait pas devenir un assassin, comme son père. Ce n'était pas à lui de juger Sérim et de le tuer, pas son rôle. Mais pourtant, il en doutait, maintenant. Il avait déjà tué. Pas pour le plaisir, bien sur, par obligation, mais qu'importe. Un meurtre était un meurtre. Cela l'avait hanté pendant longtemps, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il n'avait pas le choix, et que sur ces Terres, il fallait se battre pour survivre, sans quoi on ne faisait qu'une bouchée de vous. Et il avait compris. Trouvé le juste milieu des choses. Protéger, défendre si besoin, sans jamais user de la violence. Et depuis, il avait toujours respecté cela. Même quand Moyo avait tenté de le tuer. Il l'avait juste repoussée, sans chercher à lui retourner la chose, bien qu'il fut dans un état d'esprit jamais connu auparavant.

    Et ça c'était finit là. Tous ses espoirs, tous ses rêves. Quand bien même il avait essayé de se raisonner, il s'était avoué vaincu. Comment aimer une lionne qui essayait de vous tuer ? Comment lui montrer ? Impossible. Pas tant qu'elle ne serait pas sereine. Alors il l'avait laissé réaliser ce qu'elle voulait, et il était parti. Longtemps. Loin. Mais jamais elle n'avait quitté ses pensées. Pas un jour sans qu'il pense à elle. Et puis, son retour, timide, sans grand discours, sans regard délicat, mais un retour. Et puis elle était parti. Encore une fois séparée. Cependant, Kamal avait su que c'était là la seule façon qu'elle trouve la paix en elle, alors il n'avait pas cherché à la retenir, et l'avait regardé partir. Et maintenant, il en était là. A attendre qu'elle revienne, scrutant les alentours à la recherche d'une tâche sombre. Et plus le temps passait, plus il pensait à ce qui avait pu arriver. Il n'en était plus rien du calme paisible qui l'habitait d'habitude, seule de l'inquiétude et de la peur lui serrait les entrailles, parce qu'au fond, il venait de réaliser qu'il ne pourrait vivre sans elle. Sans la revoir.

    Et puis soudain, il avisa une masse brune, boitillant, se dirigeant vers la frontière. A la vue de la silhouette, il n'eut pas un doute, c'était Moyo. Elle boitait, et semblait exténuée. Bondissant du rocher où il se trouvait, il s'élança à sa rencontre. Il était loin d'elle, mais, poussant sur ses muscles jusqu'à s'en faire mal, tirant la moindre parcelle d'énergie de son corps, il parcouru la distance qui les séparait à une allure sidérant, pour arriver près de Moyo, le cœur battant à tout rompre, les entrailles serrées par l'inquiétude. Il la vit se coucher, et cela lui fit monter les larmes aux yeux. Non, non, elle n'avait pas le droit, pas comme ça. S'étendant encore plus, il finit le chemin en trois foulées, et se retrouva auprès de sa belle. Des plaques de sang séché recouvraient son corps, poussiéreux et fatigué, elle était en piteuse état. Mais vivante. Sans plus réfléchir au passé, il se précipita près d'elle, au bord des larmes, la voix tremblante, il ne parvînt qu'à chuchoter :

    - Moyo...Oh Moyo...

    C'est là qu'il compris. Plus qu'un simple amour, c'était la sa raison de vivre qui se trouvait près de lui. Il ne s'en était jamais rendu compte, mais maintenant qu'il avait faillit la perdre, il réalisait combien elle lui était précieuse. Combien il l'aimait. C'était elle qui faisait battre son coeur, chaque pas, il le faisait en pensant à elle, et plus jamais il ne voulait la quitter.

    ----------------------------

    Kamal se coucha au côté de la lionne épuisée, pour essayer de la réchauffer un peu. Et soudain, des larmes se mirent à rouler sur les joues de sa belle. Des larmes se mêlant au sang déjà présent, laissant de gros sillons derrière elles. Moyo leva la tête, et enfouie son museau dans la crinière de Kamal. Celui-ci ferma les yeux. Depuis quand attendait-il ça ? Trop longtemps, mais pourtant, bien qu'il soit heureux que cela arrive enfin, il savait qu'il n'aurait pas l'occasion d'en profiter beaucoup.

    « Kamal… je n’ai plus peur maintenant. »

    Il ne dit rien, la laissant se calmer, profitant simplement de ce contact doux avec elle.

    « Kamal me pardonneras tu un jours ? »


    Elle plongea son regard émeraude dans celui azur du lion, et alors même que celui-ci s'apprêtait à répondre, elle reprit :

    « Je m’en veux tellement tu sais de ne pas avoir voulu voir…Ô Kamal tu sais à quel point ça fait mal de voir celui que l’on aime s’en aller à jamais, oui tu le sais mieux que nul autre. Mais tu sais je me suis rendu compte de quelque chose en allant là bas.. Je n’ai jamais aimé Sérim, j’avais cru être amoureuse mais enfaite… »


    Elle se tut un instant, avant d'ajouter :

    « Enfaite Kamal c’est toi que j’aime. »

    Cette simple petite phrase fit plus de ravage que n'importe quelle autre dans le coeur de Kamal. Depuis tout petit, il n'avait connu en général que la tristesse, la colère, l'incompréhension. Toujours faire face, toujours se relever, pour retomber encore, et encore. Mais comme une vague emmène le sable, les paroles de Moyo déferlèrent dans l'esprit du grand lion, effaçant tout sur leur passage, pour ne laisser qu'un unique sentiment, une unique pensée; le bonheur que lui apportait Moyo. Alors, tandis que les larmes ruisselaient aussi sur son museau, il sourit. Il sourit, parce qu'il était heureux. Parce qu'après tant d'épreuves, il était enfin récompensé, et la récompense n'avait pas de prix à ses yeux.

    Fermant les yeux, il appuya son front contre celui de celle qu'il aimait, et ne dit rien, savourant simplement la sensation qu'elle lui avait refusé il y a bien longtemps.

    - Chut, Moyo, ne t'inquiète pas.

    Rouvrant les yeux, il leva la tête et scruta le ciel, remerciant intérieurement tous ceux qui pouvaient lui offrir ces instants. Les larmes ruisselaient encore, mais c'était des larmes de bonheur. D'une voix profonde, calme, et pleine d'amour, sans aucune once de regret, il chuchota :

    - Moi aussi, je t'aime Moyo. Plus que tout. Tu n'as pas à regretter, tu as cru que Sérim était celui qu'il te fallait, et tu ne peux pas te le reprocher. Ne regrette pas. Ton choix n'en est que plus sincère pour Moi. On fait tous des erreurs, mais ces erreurs finissent par se révéler précieuses, puisque se sont elles qui forgent notre vie. On se trompe une fois, mais on ne refait jamais la même erreur.

    Il l'avait appris à ses dépends. Et pourtant, faire des erreurs étaient sans doute la plus belle chose qui lui soit arrivé, puisqu'elles lui avaient permis d'en arriver là. Moyo l'aimait, et désormais, c'était tout ce qui importait. Plus que n'importe quel cadeau, celui qu'elle venait de lui offrir était parfait. Parfait, et rien d'autre. Et désormais, peu importait le passé, les erreurs, les peines, puisque Moyo était là. Peu importait le temps qui passait, peu importe les épreuves, puisque Moyo le guiderait. Partout, et toujours. C'était prétentieux d'imaginer que Moyo l'aimait à ce point, mais au fond, plus qu'un espoir, c'était une réalité à ses yeux. La lionne brune n'était pas du genre à changer d'avis si facilement, loin de là, et si elle en était là, c'est qu'elle le pensait vraiment. Qu'elle l'aimait vraiment. Et rien d'autre n'importait désormais que d'être là, avec elle. Rien.

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  • Genre : RP

    Nom : « Change Everything you Were, everything you Are. »

    Personnage : Kamal

    Contexte : C'est la fin pour Kamal. Il doit dire adieu à tout ce qu'il a toujours connu.

       

    Le Soleil était à peine levé quand Kamal se leva ce matin-là. Il rougeoyait sur les Territoires adjacents au Rocher. Magnifique. Il n’y avait rien d’autre à dire. Et ça l’était encore plus quand on savait que c’était la dernière occasion qu’on avait de les voir. Parce qu’en se levant ce matin-là, le grand mâle avait compris qu’il ne reverrait pas le coucher du Soleil. Tout s’arrêterait aujourd’hui pour Lui. Mais cela ne lui faisait pas peur. Non, au contraire, il était serein. Paisible, aussi. Parce qu’il avait eu tout ce qu’il voulait, et que c’était à ses yeux la plus belle mort qui soit de mourir au milieu de ceux qu’il considérait comme sa famille, ceux pour qui, au fond, il avait toujours vécu. De mourir parmi ceux pour qui il aurait donné sa vie, ceux pour qui il aurait tout fait, sans exception. Sa famille. Bien sur, il y avait Pandora, sa mère déjà parti, et surtout Soukie. Il ne la reverrait pas, et c’était son seul regret. Parce qu’il avait déjà été absent trop longtemps, et parce qu’il le serait désormais pour toujours. Mais il comptait sur Okawan, et peut-être un peu sur Moyo pour le lui expliquer, lui dire. Mais Kamal savait que, malgré le chagrin, Soukie serait heureuse pour lui quand elle saurait ce qu’avait été la fin de sa vie.

    Elle était loin, la période de chagrin, de tristesse. Balayée par ces quelques semaines avec Moyo, où tout semblait parfait. Et rien, rien ne viendrait jamais effacer les souvenirs qu’il s’était fait. Pas même la mort, il en était persuadé. Parce qu’il était ineffaçables, gravés à jamais dans sa Mémoire, et dans son Cœur. Alors, même s’il devait  partir, il n’avait pas peur. Il n’était pas triste. Et surtout, le grand mâle ne voulait pas que les autres le soient. Parce que c’était tout ce qu’ils pouvaient lui souhaiter, de partir en étant heureux. Parce qu’ils n’avaient pas à regretter, à être triste. Il était né, avait grandit, et désormais, c’était à lui de céder sa place à un autre, pour s’en aller. Son tour était venu, sa vie et son Histoire terminée. Et il n’y avait rien à ajouter. Tout ce qu’il avait souhaité dans sa vie, il l’avait eut. Et il n’y avait rien à ajouter, absolument rien.

    Kamal en était donc là, à songer en contemplant son dernier lever de soleil. Il ferma les yeux. Il était bien, sans aucun soucis, aucun regret, aucune peur. Depuis combien de temps recherchait-il cet état là ? Toute sa vie il l’avait cherché, depuis tout petit. Depuis que Radjah était parti, bien trop tôt. Radjah. Il allait pouvoir le revoir. Il en aurait rugit de bonheur. Depuis la nuit des temps qu’il ne l’avait pas vu. Tout comme Nalesh, d’ailleurs. Qu’il n’avait vu qu’une fois. Et qu’il avait longtemps rejeté, en esprit, parce que ce dernier l’avait abandonné quand il avait le plus besoin de lui, bien qu’il ne l’ait jamais connu. Mais désormais, Kamal lui pardonnait. Comme à tous ceux qu’il avait longtemps détestés, et haït. Tous, sauf un. Il n’y avait qu’à son père qu’il ne pardonnerait jamais, parce que c’était tout simplement impossible pour lui. La cause de toutes ses souffrances, l’injustice de toute sa vie, il la lui devait. Mais ce n’était plus de la colère qu’il avait contre lui, plus de la rancœur. Rien de cela. Simplement, il ne pouvait pas lui pardonner. C’était tout.

    Le soleil était levé, désormais, et bien qu’il ne soit pas très haut, il inondait déjà le Rocher de sa douce lumière et de sa chaleur. Alors Kamal comprit qu’il ne quitterait pas le Rocher. Il l’aurait souhaité, pour ne pas causer plus de peine aux autres. Disparaître, c’était moins pénible que de partir sous les yeux de quelqu’un, surtout pour l’autre. Pour les autres. Mais qu’importe, son temps était venu, et il ne pouvait plus le repousser. Il n’en avait de toute manière pas besoin. Il était temps pour lui, et grappiller quelques jours ne lui aurait rien apporté de plus.

    Alors, doucement, il se dirigea vers l’extrémité du Rocher, juste au bord. De là, il voyait tout, le Territoire, les troupeaux de Zèbres, de Gnous et d’Antilopes. Son Territoire. Il se coucha doucement, et posa sa tête sur ses pattes avant. Et puis, il ferma les yeux. Sa respiration était calme et silencieuse, et il était presque immobile. Et il souriait, parce qu’il attendait la mort sereinement, et que quand il s’endormirait, alors tout resterait paisible à jamais. Il n’y aurait plus d’épreuves, plus de tristesse, de colère, d’injustice. Plus à subir les épreuves de la vie. Et qu’il serait toujours près de ceux qu’il aimait, et qu’il reverrait un jour. Il veillerait sur les autres, aux côtés de ses Ancêtres, et de bien d’autres générations de lions. De tous clans, de toutes origines. Tous ensembles, sans rivalités. Parce que, pour une fois, il avait le choix de son Avenir.

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    Alors qu'il contemplait le soleil, Kamal sentit que quelqu'un approchait. Il n'eut pas à attendre longtemps pour deviner, à sa démarche souple, que c'était sa belle qui approchait. Elle se coucha à côté de lui, et demanda gentiment :

    « Tu guettes ? »

    Il tourna son visage vers elle, et sourit. Décidément, il l'aimait un peu plus chaque jour. Lui donnant un petit coup de museau dans le coup, tendrement, il reposa son regard sur les terres mordorées par les rayons du soleil, et répondit :

    - En quelque sorte.

    Il ne guettait pas vraiment. Il attendait. Il attendait de s'éteindre en douceur. Il n'avait pas peur, ça non, et le fait que Moyo soit à côté de lui l'apaisait encore plus, bien qu'il ne voulait pas lui faire plus de peine qu'il ne lui en avait déjà fait. C'était...étonnant. Cette impression que le temps s'arrête, qu'il fait une pause juste pour vous, pour que vous puissiez apprécier le moment présent. Ou que, quand vous pensiez être au plus bas, être tombé tellement bas qu'il vous serait impossible de vous relever, la plus belle chose que vous puissiez espérer vous arrive, et vous vous relever plus vite que vous ne l'aviez jamais fait. La vie l'avait rôdé pourtant, et des obstacles, des chutes, il n'y en avait pas eu qu'une seule. Loin de là. Il n'avait cesser de trébucher, pour se relever, et tomber encore. Mais toujours, il s'était relevé. Le cœur déchiré, les larmes aux yeux, la colère dans les veines, mais il n'était jamais resté affalé. Jamais. Plusieurs fois, il avait failli renier ses valeurs, son éducation, et plusieurs fois, la raison l'avait rappelé à l'ordre. Mais tout cela lui semblait loin, désormais, très loin. Et il pouvait maintenant apprécier son travail,ses efforts, puisqu'il avait obtenu la plus belle chose qu'on puisse avoir, celle que tout un chacun rêve de connaître un jour; l'Amour.

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    Moyo souffla. Un soufflement presque imperceptible, mais que Kamal savait décrypter. La lionne posa sa tête dans la crinière fourni du grand mâle, et déclara :

    « Tu verras Kamal, je serais là. »

    Sa voix se voulait apaisée, pourtant, l'ex-lieutenant n'eut aucune peine à savoir que sa compagne était au bord des larmes. Il le sentait, au fond de lui. Il n'aurait su dire comment, mais il le sentait. La voix peut-être, le regard. Moyo lui donna un coup de langue affectueux. Il n'y avait pas de doute possible pour vieux mâle; elle était inquiète. Peut-être qu'elle lui en voulait un peu, au fond. Partir était moins dur que de voir partir quelqu'un. Il le savait. Parce qu'il en avait longtemps voulu à Radjah de l'avoir abandonné. La tristesse avait laissée place à la colère pendant un certains temps, mais il avait finit par comprendre que ce n'était la faute de personne, et qu'il ne pouvait rien y changer.

    Il colla son museau contre la joue de Moyo, de manière occuper tout son champs de vision, et déclara d'une voix calme :

    - Je sais que tu sera là. Je n'en ai jamais douté. Mais n'oublie pas que je serais là aussi. Je ne cesserais pas de t'aimer, Moyo. Je ne pars que physiquement, je serais toujours là pour Toi, tu le sais.

    Il recula un peu la tête, et se redressa. Il contempla Moyo d'un regard protecteur :

    - Ne sois pas triste, Moyo. Mon tour est venu, et le tiens viendra bientôt. Et nous nous retrouverons. Je ne pouvais espérer une plus belle mort que celle que je vais avoir. Toi à mes côtés est la chose dont j'ai le plus rêvé. Et j'ai la chance de l'avoir eu. Alors ne me pleure pas, car c'est grâce à Toi que me vie à changé, et je ne te laisserais pas. Jamais.

    Il ne voulait pas qu'elle le pleure. Il ne voulait pas qu'elle soit triste, parce que lui était serein, mais ne le serait plus s'il savait que Moyo ne s'en remettrait pas. Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, il leva la tête vers le ciel, et formula le vœux que les Ancêtres veillent sur Moyo.

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    Kamal contempla la lionne brune d'un regard plein d'amour. Il l'aimait, plus que n'importe qui, plus que n'importe quoi. Elle était devenu sa raison de vivre, son âme sœur, une partie de lui-même. Et il était impossible d'imaginer vivre sans elle, désormais. Pourtant lui allait la quitter. Et il s'en voulait un peu. Il allait la laisser là, et même s'il était persuadé qu'il la retrouverait plus tard, il se sentait légèrement coupable. Pourtant, il était plus vieux qu'elle, et c'était dans le cycle des choses. Ainsi, c'était à son tour de partir. Il secoua sa longue crinière brune, et observa le ciel. Il n'était pas fatigué, mais pas débordant d'énergie. En fin de compte, il se rendit compte qu'il était moins vaillant qu'au matin. Et il comprit. La vie le quittait doucement, tout doucement, mais de plus en plus vite. Il réalisa qu'il n'avait plus que quelques minutes devant lui, une dizaine de minutes tout au plus. Alors, il tourna son regard azur vers sa belle, et, collant sa tête contre elle, il murmura :

    - Je crois qu'il est temps. Je m'en vais, Moyo, mais sache que je serais toujours là pour Toi.

    Ce disant, il la contempla une dernière fois. Il était heureux, plus qu'il ne l'avait jamais été, et mourir de cette manire était la plus belle chose qui puisse lui arriver. Alors, lentement, en sachant que c'était là ses derniers gestes, il contempla une dernière fois les terres mordorées par le soleil, puis posa la tête sur ses pattes. C'était comme...un rêve. Un rêve où il s'en allait lentement. Petit à petit, ses dernières réserves d'énergie le quittaient, la flamme vacillait. Il ferma les yeux, serein, paisible. S'en était finit des chagrins, des tristesses, des colères. Sa vie n'avait pas été fantastique, il n'avait pas accomplit d'acte héroïque, il ne resterait pas dans l'Histoire, mais il avait accomplit son Destin. Mais pas celui qu'il pensait avoir au début. Non, il avait changé son Avenir, et prouvé que, quoi qu'il soit prévu pour nous, nous restions Maîtres de Nos Destins. Et c'était bien suffisant. L'avenir n'était pas figé, pas plus que nos Destins. Chaque Lion avait le pouvoir de changer, de tout changer, pour devenir ce qu'il voulait. C'est en pensant à cela qu'il inspira une dernière fois, et lâcha son dernier souffle, le sourire aux lèvres.

    Vu par Okawan

       

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  • Genre : RP

    Nom : « Change Everything you Were, everything you Are. »

    Personnage : Okawan

    Contexte : Okawan doit dire adieu Kamal, son demi-frère, sachant pertinemment qu'après le départ de celui-ci, il se retrouvera seul.

       

    Quand Okawan se leva ce matin-là, quelque chose en lui frémissait. Il ne sut pas vraiment ce que c'était, jusqu'à ce qu'il sorte sur le Rocher. Et son Cœur se serra. C'était cela. Son cœur. Parce qu'aujourd'hui était le jour qui marquerait la fin d'une Histoire. Le jour qui marquerait le début d'autre chose. Le jour qui marquerait le début de sa solitude. Parce que Kamal s'en irait ce jour-là. Bientôt. Okawan était sur de cela, car il lui suffit d'un coup d'oeil au lion dorée couché-là pour le reconnaître. Et à l'attitude de Moyo, qui se trouvait à côté, il sut que Kamal partait.

    Pas encore. Dans un petit moment peut-être. Mais il partirait aujourd'hui. Okawan alla s'asseoir, de façon à voir la tête de Kamal, sans pour autant que lui le remarque forcément. Il aurait voulut aller se blottir contre lui, pleurer, le supplier de rester, mais il ne pouvait pas. Kamal était avec Moyo, et il ne voulait pas gâcheur leurs derniers instants. Il n'était qu'un petit lionceau adopté. Un petit lionceau seul. Un petit lionceau abandonné par tous, sauf Kamal. Mais Kamal allait s'en aller, et lui resterait seul. Une larme roula le long de sa joue. Il avait peur. Peur de ce qui l'attendait. Il était trop petit pour rester seul ! Trop petit pour survivre seul. Et même s'il savait que les Hopelanders ne le laisseraient pas mourir de faim, rien ne serait plus jamais pareil. Parce que personne n'avait semblé le remarquer, jusqu'ici. Il était juste "le petit lionceau de Kamal". L'inconnu. L'intru. Il n'y avait que Moyo qui lui témoignait de l'attention. Mais elle allait partir aussi, il le savait. Et alors, il serait définitivement seul. Sans plus aucun pelage contre lequel pleurer et se blottir dans la chaleur réconfortante. Il n'aurait pas le choix. Il n'avait pas le choix, mais il en tremblait déjà de peur et de tristesse.

    Bientôt, après de longues minutes de silence, Kamal tourna son regard azur, et chuchota quelque chose. Sa respiration était presque imperceptible. Et quand il posa sa tête sur ses pattes, Okawan frémit. Il partait. Kamal partait, et il ne pouvait pas aller le voir. Parce qu'il savait que Kamal n'aurait pas aimé qu'il le voit. Parce que Kamal pensait qu'il était bien ici. Parce qu'il pensait qu'Okawan serait triste de le voir partir, mais qu'il finirait par s'en remettre. Mais Okawan n'était pas triste, il était accablé. Accablé de douleur et de chagrin. Les larmes dévalaient son cou, pour aller se perdre dans les quelques poils de sa crinière naissante. Et quand les yeux de Kamal se fermèrent, il ne pu s'empêcher de lâcher un gémissement, et de se précipiter vers lui. Peu importait qui le voyait. Peu importait Moyo. Il était parti ! Parti ! Et il l'avait laissé seul. Et il n'avait personne pour le réconforter.

    Le petit lionceau en larme se blottit contre son frère et père adoptif, l'appelant, le suppliant, pleurant toute l'eau de son corps, mais rien ne fit. Le corps chaud refroidissait. Le souffle n'était plus. Il n'était plus là. Il était mort. Et il ne reviendrait jamais. Jamais plus. Se faufilant sous la tête du grand mâle, Okawan se recroquevilla, un torrent de larmes dévalant ses joues. Il voulait mourir aussi. Retrouver Kamal. Il lui manquait déjà atrocement, alors qu'il venait seulement de partir. Et il ne reviendrait pas. Désormais, Okawan était seul. Tout seul.

    Vu par Kamal

       

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  • Genre : RP

    Nom : Le Soleil ne cessera jamais de tourner.

    Personnage : Okawan

    Contexte : Okawan fait la rencontre de sa lieutenante, avec qui il se met à discuter. Mais bien vite, la discussion va devenir amère.

       

     Le Soleil était à peine levé quand Okawan quitta le rocher, comme chaque jour. Qu'allait-il faire de sa journée ? Marcher, penser, rester seul, comme tous les jours. La solitude était son quotidien. Mais cela ne le dérangeait pas. Il avait appris. Déjà, lorsque Kamal était là, il se sentait différent, mais depuis que son frère était parti rejoindre des terres plus clémentes, parmi tous ses Ancêtres, Okawan se sentait seul. Parce qu'il n'avait plus aucun lien avec un lion. Parce qu'il n'était pas né ici. Parce que la seule raison pour laquelle il restait ici, c'est parce qu'il n'avait nulle part où aller. Sa mère était morte lorsqu'il était tout petit, il ne s'en souvenait même pas. Puis Kamal l'avait recueilli, sans savoir qui il était. Il avait grandit et avait été élevé par Pandora, la mère de Kamal, et par la même occasion sa grand-mère, sans qu'il s'en doute non plus. Il ne restait alors que son père. Véritable Tyran. Tyran qui était aussi le père de Kamal. Drôle de coïncidence. A ce moment là, Okawan avait été pleinement heureux. Parce qu'il avait une famille. Un demi-frère, une demi-soeur, une grand-mère. Mais désormais, ils étaient tous partis. Sans rien laisser derrière eux. Rien, sauf lui.

    Alors, il marchait. La guerre, les combats, tout ça n'étaient pas pour lui. Il n'était pas trapu comme les mâles d'Hopeland, forgé au combat. Il n'était pas fin et gracieux comme les jeunes. Il était différent. Mais cela ne l'importait plus. Il préférait réfléchir, et essayer de comprendre. De Comprendre ce que signifiait vraiment tout cela. Il avait donc marché pendant longtemps, jusqu'à ce que le soleil soit haut dans le ciel. Il avait chaud, et cherchait un coin d'ombre pour se reposer un peu. N'ayant pas vraiment l'envie de se rendre près de l'Arbre éternel, et pas vraiment envie non plus d'être visible de tous, il s'était dit que les recoins du rocher serait un bon endroit pour se poser.

    De sa démarche souple et discrète, il s'y rendit donc, saluant de la tête les quelques lions qu'il croisait, bien qu'il ne les connaisse que de vu. C'était tout de même des membres de son clan. Continuant sa route, il s'apprêtait à se rendre dans un coin qu'il connaissait bien, caché à la plupart des regards, quand il s'aperçut que quelqu'un s'y trouvait déjà. Une lionne claire. La lieutenant d'Hopeland, Safari. Le jeune mâle la connaissait peu, et n'avait pas eu souvent affaire à elle. En vérité, il se sentait au bas de la hiérarchie, et se faisait donc le plus discret possible. Pouvait-il tout de même venir se reposer si sa lieutenante se trouvait là ? Elle n'avait peut-être pas envie d'être dérangée. C'est donc d'une voix timide qu'il demanda :

    « Heu...Bonjour. Je...Je me demandais si ça te dérangeait que je vienne me reposer ici...Je peux aller autre part si tu veux être tranquille...Je...»

    ------------------------------

    « Y a pas de soucis, installe-toi. »

    Okawan la remercia d'un timide sourire, puis alla se coucher le long de la paroi rocheuse, à l'ombre. Alors qu'il s'installait, la lionne, qui s'était redressée, lui demanda :

    « C'est bien toi le demi-frère de Kamal ? »

    Okawan baissa les yeux. Kamal. Comme il lui manquait. La plupart le connaissait. Parce qu'il avait su se faire accepter. Parce qu'il avait été nommé lieutenant, pour la qualité de ses valeurs. Parce qu'il était quelqu'un de bien. Okawan l'enviait. Et l'admirait, aussi. Pour tout ce qu'il avait vécu. Lui-même n'était pas forcément très heureux, mais ce n'était rien à côté de Kamal. Les Hopelanders acceptaient Okawan, le laissaient libre de ses choix, et même de partir s'il le voulait. Kamal avait été obligé de les rejoindre, lorsque Onura régnait. Il avait été obligé de combattre. Mais il avait su attendre. Subir. Se taire. Jusqu'à pouvoir saisir l'opportunité qui avait changé sa vie. Le Jeune mâle serait-il capable de faire de même ?

    « Oui. C'est Moi. »

    Sa voix était ténue, et il n'osait regarder Safari dans les yeux. Elle y aurait décelé la lueur triste, la lueur des sentiments d'abandon et de regret qu'il cachait. A quoi bon ? Pourtant, bien qu'il soit impossible de parler de ce qu'il éprouvait, il pouvait au moindre parler de son frère.

    « Je...Je sais que je ne vous apporte rien. Je sais que je ne lui arrive pas à l'épaule. Que je n'ai pas son cran et son courage. Que je suis différent. »

    -------------------------

    «Okawan... on est tous différent. Et s'il a été promu lieutenant, c'est qu'il était bien supérieur à beaucoup d'autres.»

    Comme elle. Elle aussi avait été promu lieutenante. Donc, d'après ses paroles, c'est qu'elle était bien supérieure à beaucoup d'Hopelanders. C'était...bizarre. Okawan n'aurait pas choisis un lion pour son côté supérieur, si justifié soit-il. Non, il l'aurait choisis pour son intelligence, pour ses valeurs, pour sa fidélité. Mais peut-être que Safari possédait tout cela. Il ne voulait pas juger. Ce n'était pas à lui de le faire, et jamais il ne se serait permis de rabaisser son lieutenant. Jamais.

    « Il est évident que l'état d'esprit du clan ne semble pas te correspondre totalement, enfin j'imagine. Mais ce n'est pas parce que tu n'as pas la force de Kamal que tu ne vaux rien. Tu restes un membre intégré et ce n'est pas pour rien. Tant que tu restes fidèle et que tu es prêt à te battre pour le clan tu nous sers déjà. »

    Tentait-elle de le réconforter ? Sans doute. Mais cela sonnait aussi légèrement comme une menace. Elle doutait de sa fidélité. De sa loyauté. Comme tant d'autres. Seulement, personne n'avait le courage de le lui dire en face. Après tout, il « servait » déjà, alors à quoi bon lui dire qu'il n'avait rien à faire ici ? Un goût amer envahit la bouche du jeune mâle, qui ne dit rien. Que pouvait-il dire, de toute manière ? Il avait face à lui sa lieutenante. Lionne respectée de tous. Lionne qui avait presque autant de pouvoir que le régent. Lionne qui pouvait le bannir ou le réduire en charpie à tout moment. Même si ça ne semblait pas forcément son genre. Elle était gentille, compréhensive. Elle agissait seulement pour le bien de son Clan, et Okawan ne pouvait le lui reprocher, parce qu'il aurait fait la même chose. C'est donc en tentant de réprimer sa déception qu'il déclara d'une voix calme :

    « Je suis prêt à me battre s'il le faut, mais je n'ai pas la carrure qu'il faut. Je ne suis pas comme vous. Pas comme les Hopelanders. Pas comme les lions de ces Terres, Safari.»


    Pour la première fois, il se permettait de l'appeler par son nom, comme elle l'avait elle-même nommé. Après tout, elle restait une lionne de son clan, à part entière, et même si elle était plus haut gradée que lui, cela n'empêchait pas la proximité. Du moins l'espérait-il.

    « Chaque jour me le rappelle. Les lionceaux me dévisagent. Les Adultes me tolèrent. Mais je ne serais jamais un vrai Hopelander. J'aurais beau essayer, je ne le deviendrais jamais. Mon physique, ma carrure, mon Histoire me rappelleront toujours qui je suis, ou plutôt qui je ne suis pas. J'apprécie Hopeland, mais je ne serai jamais chez Moi ici.»

    C'était osé. Osé parce qu'elle pourrait penser qu'il n'était pas loyal, et le chasser. Osé parce qu'il parlait à sa lieutenante. Osé parce qu'il la connaissait à peine, et qu'il lui parlait avec le même égard qu'à une confidente. Mais pourtant, au fond de lui, il lui faisait confiance. Parce qu'elle comprendrait peut-être. Parce qu'il espérait qu'elle comprendrait.

    ------------------------------------

    «C'est vrai, Hopeland ne sera jamais inscrit sur ton corps. Mais un clan c'est aussi tout un esprit. Si tu partages les intérêts du clan, tu trouveras ta place. Cela prendra peut-être du temps, c'est vrai. Tu es différent de nous mais tu reste un lion, tu es redoutable et redouté sur la Terre des Lions. Ce n'est pas parce que nous nous entraînons depuis notre plus tendre enfance que tu es un incapable.»

    Redouté ? Sans doute pas. Redoutable ? Peut-être. Lui-même n'en savait rien. Il ne s'était jamais battu. Oh, certes, il se débrouillait bien à la chasse, mais plus parce qu'il avait longuement réfléchit à la façon de s'y prendre. Il avait un côté penseur que la plupart des lions n'avaient pas. Mais il n'avait pas le côté guerrier que la plupart possédait. Mais Safari avait peut-être raison, au fond. Etait-il incapable de s'entraîner ? Non. Il n'en sentait simplement pas l'utilité. Il n'aimait pas la guerre. Il préférait la Paix. La Paix. Il songea à cette rencontre qu'il avait fait avec une jeune hyène, étonné qu'il ne l'attaque pas. Quand il lui avait donné son point de vue, elle avait clamé que la Paix était impossible, et que les Guerres étaient nécessaire. Lui n'y croyait pas. Et Safari ? Il se détendit un peu, légèrement plus à l'aise. Elle ne se moquait pas de lui. Elle essayait de l'aider.

    « Tu as peut-être raison. Je...Je devrais essayer. Mais je n'aime pas la Guerre. Je n'aime pas les choses qu'elle implique. J'aime à espérer que la Paix prospérera toujours. Un trop grand rêve sans doute.»

    Les dernières paroles étaient presque autant pour lui que pour Safari. Il était un de ceux qu'on désigne comme des rêveurs. Qui rêvent trop grand. Qui rêvent de choses impossibles. Mais parfois, il osait espérer que même les choses impossibles pouvaient devenir possible, pour un peu qu'on s'y attèle.

    « Crois-tu que la Guerre est un mal nécessaire ?»

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    « Je crois... que oui. Parce qu'on ne peut pas accepter la paix. Ou plutôt, peut-être que nous ne sommes pas obligé d'en arriver à une telle extrémité. Mais la paix, oui, est un grand rêve. »

    Pourquoi donc ? Certes, la paix était sans doute un grand rêve, mais pourquoi parler d'une « telle extrémité » ? Safari semblait voir la Paix plutôt comme un désagrément, un désagrément qu'on tolère, mais qu'on ne supporte pas indéfiniment. Lui voyait plutôt la Paix comme quelque chose de positif. Un but, une récompense. Mais c'était aussi un état d'esprit, et pour l'avoir, il fallait comprendre. Comprendre comment marchait la vie. Comprendre ce qu'elle représentait. Comprendre son opposée; la Guerre. Connaître la guerre, ses méfaits, ses ravages, ses conséquences. Certains lions ne se relevaient pas, à cause d'un seul mot. Certains lionceaux se retrouvaient orphelins, certains lions se retrouvaient mutilés à vie, mais pourtant, beaucoup étaient pour la guerre. Pas ouvertement, mais ils ne la refusaient pas.

    « Pourquoi ? Pourquoi ne peut-on pas l'accepter ? Tu sembles voir la Paix comme quelque chose de négatif. En quoi est-ce mal ? »

    Okawan oubliait à qui il parlait. Il oubliait qu'il s'adressait à sa lieutenante. Parce que, comme à chaque fois qu'il s'élançait dans des sujets épineux, il se rendait au cœur du problème, cherchant à comprendre. Comprendre ce qui l'entourait, pour ensuite mieux se comprendre. Et savoir qui il était vraiment.

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    Certes, c'était vrai, le monde refusait la Paix. Pourquoi ? Au fond, c'était vrai, pourquoi refusaient-ils la paix ? Aimaient-ils tant que ça la guerre et ses conséquences ? Ou était-ce simplement, comme le disait Safari, un moyen de mettre fin aux jalousies et aux ambitions ? Pourtant, on pouvait être ambitieux sans pour autant vouloir la guerre. Okawan secoua la tête. Comme à chaque fois, il se confrontait à quelque chose qu'il ne pouvait changer. Il se heurtait à chaque fois aux mêmes raisons. Il ne pouvait changer tous les lions. Alors il s'efforçait simplement d'essayer de changer ceux qu'il rencontrait. Par une phrase, une discussion, n'importe quoi qui puisse les faire réfléchir. Parce que le jeune mâle pensait que - ou plutôt aimait à espérer - que si chacun réfléchissait à ses actes avant de les entreprendre, à leurs conséquences alors tout finirait par s'arranger.

    Peut-être qu'au fond, Safari avait raison. La Paix n'était pas l'opposée de la guerre, mais l'opposée de tout un système. Système composé de guerres, de haine, de rage. Elle avait raison, ils n'auraient jamais la paix. Parce qu'il y aurait toujours des lions assoiffés de pouvoir. Des lions cruels et sanguinaires. Et quand bien même il n'y en aurait plus, il finirait toujours par y avoir un lion un peu plus malin que les autres, qui se rendraient compte des opportunités qui s'offraient à lui, et alors tout recommencerait. Jamais. Il n'y aurait jamais de Paix. Il venait de comprendre. Ou du moins, d'entrevoir un pan de réponse. Il soupira, et baissa la tête. Certes, il y aurait toujours la Guerre, et il n'y pouvait rien. Mais lui ne cesserait jamais de croire en la Paix. Il avait au moins ça pour le conforter. Personne ne pourrait jamais l'obliger à faire ce qu'il ne voulait pas. Personne. Pas même Safari, ou Kuoko. Personne.

    Il releva la tête, et plongea son regard azur dans celui de sa lieutenante. Sa voix était plus sure, plus confiante, mais toujours aussi calme, lorsqu'il parla.

    « C'est vrai. Nous n'aurons sans doute jamais la Paix. Mais cela ne nous empêche pas de la rejeter. De l'éviter autant que possible. Même si on ne peut pas changer l'état d'Esprit de tout un chacun, on peut comme même essayer.»

    Il avait envie de dire que rien n'était impossible, que l'espoir faisait vivre, mais tout cela n'était pas vraiment vrai. Ce n'était pas faux, mais pas vrai non plus. Il y avait des choses impossibles, qui le resteraient toujours, même en ayant la plus grande volonté possible. Lui ne pourrait jamais ramener Kamal. Ni sa mère. Il aurait beau essayer, il n'y arriverait pas. C'était impossible.

    « Je ne suis pas certain de l'Avenir de nos Clans, ni du mien. Je ne suis pas certain d'arriver un jour à tout comprendre, ni même d'essayer. Mais il y a une chose dont je suis certain. C'est que personne ne pourra jamais changer mes idéaux. Personne ne pourra jamais m'obliger à faire ce que je ne veux pas. Personne ne changera ce que je suis. »

    Ce n'était pas une menace. Pas un aveux non plus. Juste une certitude qu'il avait. Personne ne le changerait jamais. Ni lui, ni ce qu'il était.

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    « Ton discours mérite bien du respect et ce sera encore mieux si l'avenir prouve que tu t'y tiens. Je ne peux qu'être d'accord avec toi. Mais attention avec ce genre de discours Okawan. Personne ne veut t'obliger à faire ce que tu ne veux pas...tant que l'intégrité du clan et ses membres ne sont pas menacés. »

    Il aurait du s'en douter. Se méfier. On ne peut faire confiance qu'à sois-même, voila ce qu'il s'était dit il y a bien longtemps, et il s'était juré de s'y tenir. Et puis, il avait relâché un peu, et voila. Il n'avait plus qu'à s'en mordre les pattes. Il était trop gentil. Combien de fois Kamal lui avait-il dit que la vie n'est pas aussi facile et belle qu'Okawan le pensait ? Plusieurs fois. Et pourtant, il avait espéré, un jour. Espéré qu'il arriverait à découvrir un monde meilleur que celui que son frère lui avait montré. Un monde meilleur que celui au sein duquel il était né. Mais une fois encore, il s'était voilé la face.

    Son visage se ferma. Ses yeux azurs, l'instant d'avant si sympathiques et calmes, se ternirent d'une lueur de déception. Il avait pensé que..que quoi ? Qu'il pouvait parler librement de ce qu'il ressentait. Mais il avait oublié à qui il parlait. Il parlait à sa Lieutenante. Peut-être qu'une autre aurait compris. Vumbi, elle, avait compris. Mais elle avait disparut. Comme Kimpa, seul « rattachement » aux hopelanders.

    Un goût amer dans la bouche, il se releva. Il n'avait plus envie de parler. Pas plus que de rester là. Il n'était pas chez lui, et même si Safari avait dit le comprendre, elle venait une fois encore de le lui rappeler. Sa place n'était pas là. Ni nul part ailleurs. Il n'avait pas de place. Il était un poids. Elle doutait de sa loyauté, comme la plupart. C'est vrai, il ne se battait jamais, il refusait la guerre et la violence, mais laisserait-il pour autant ses congénères mourir ? Non, bien sur que non. Paix et Protection n'étaient pas obligés d'être opposées, et pourtant, tous le faisaient.

    Il regarda une dernière fois Safari. Elle qui avait pris une bonne place dans son estime, parce qu'elle ne le jugeait pas vraiment, venait d'être rabaissée. Non pas qu'il la jugeait de haut, loin de là. Il serait toujours inférieur à elle. Mais il s'était trompé sur elle, elle n'était qu'une lionne de plus à le rabrouer. Il s'en souviendrait, la prochaine fois. Toute trace de sérénité et de sympathie avait disparut dans sa voix, lorsqu'il déclara :

    «Tu doutes de ma loyauté. Ce n'est pas parce que je prône la Paix que je refuse de défendre ceux que j'en juge dignes. Au fond, vous êtes tous pareil. Je ne suis qu'un poids, un pion pour vous, et vous ne cessez de me le rappeler.»

    Il ne put retenir une grimace de déception. Il était écœuré. Ce n'était pas la première fois, bien évidemment, mais il avait espérer que, au moins, certain sauraient faire la différence. Se rappeler ce que Kamal avait fait pour eux. Mais Kamal le magnifique n'était plus là, alors on effaçait tout. S'inclinant rapidement - bien plus par devoir que par envie - il tourna le dos en terminant :

    « Vous n'avez même pas le cran de me chasser. »

       

     


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