• The One who can Defeat does not wage War

    Genre : RP

    NomThe One who can Defeat does not wage War

    Personnage : Hatari

    Contexte : La Guerre approche, mais tous les esprits ne sont pas embrumés.

     

    Le soleil n'était pas encore levé ce matin-là quand Hatari s'éloigna de ses compagnons. Si la nuit avait été courte, il n'en était pas moins bien réveillé. Mieux que quiconque, sans doute. Parce qu'il savait. Il savait que quelque chose se tramait, quelques chose qui changerait beaucoup. Comment et quand, le jeune mâle n'aurait pu le dire. Mais c'était certain. Akili semblait plus pressé que jamais, et Chenko le suivait comme son ombre. Et les Jangowas se déplaçaient de plus en plus rapidement. Auparavant, il ne changeaient de point d'eau que lorsqu'ils en éprouvaient le besoin. Or, le rythme était désormais soutenu, et ils ne cessaient de voyager, ne restant que quelques jours auprès d'un point d'eau qui aurait pu leur suffire pendant des semaines.

    Chaque Jangowa savait. Et pourtant, personne n'en parlait. Peut-être était-ce par peur ? Par honte ? Ou parce qu'il n'y avait rien à en dire. Peut-être était-ce cela, la vraie raison. N'avoir rien à dire sur la Guerre. Elle allait frappé, implacable et violente, mais pourtant personne ne tentait de réfléchir à une autre solution. Parce que défier Akili serait folie. Et peut-être qu'il était réellement temps de sortir du Désert, et de faire changer les choses.

    Assis dans le sable, les yeux rivés vers le ciel où brillaient mille étoiles, Hatari était silencieux. Il n'avait pas peur. Il ne craignait pas la guerre. Après tout, il n'avait rien à perdre. Mais il doutait des raisons qui le feraient combattre. Il doutait d'avoir sa place dans cette guerre. Comme il doutait d'avoir sa place ici, dans le désert. Il n'y avait que Kifua qui le rattachait. Et encore, c'était un bien grand mot. Il haïssait son Oncle, pour lui avoir pris tout ce qu'il avait. Mais désormais, le jeune Jangowa n'était pas sur de ce qu'il souhaitait. Alors il restait là, immobile, à contempler le ciel.

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    Une voix douce et fluette le sortit bientôt de sa torpeur, et il tourna ses yeux brillants vers la petite lionne qui venait de l'interpeller :

    ─ Hatari !

    En reconnaissant Niwata, sa petite protégée, Hatari eut un léger sourire. S'il y avait quelqu'un qu'il accepterait de voir en ce moment, c'était bien elle. Non pas qu'il soit associable, ou méchant. Il avait seulement besoin de solitude. Mais Niwata était une exception. C'est pourquoi il la laissa s'approcher, et se blottir contre lui. Il n'était pas son père, pas plus que son frère, mais c'était tout comme. Depuis qu'il savait pour son passé difficile et douloureux, comme le sien, il s'était encore plus rapproché d'elle. Par moment, elle lui rappelait Usiku, lorsqu'ils se collaient l'un contre l'autre pour contempler le ciel. Avant qu'il ne fasse tout basculer.

    ─ Tu fais quoi, ici, tout seul ?

    Le grand mâle tourna son regard plein de douceur - et pour une fois vide de tous ressentiments - vers la petite lionne, qu'il regarda avec tolérance. Il bougea légèrement, étendant sa patte arrière qui le faisait légèrement souffrir. Il n'avait jamais avoué à Niwata que la morsure que lui avait infligé Sobek était parfois douloureuse. Elle n'avait pas besoin de savoir. Alors, reposant son regard sur le ciel, il déclara d'une voix simple :

    ─ Je suis bien, là. Je n'ai pas envie de dormir.

    Puis, se tournant à nouveau vers la petite lionne, il lui donna un petit coup de museau, avant d'ajouter d'une voix légère :

    ─ Et toi, tu n'es pas censé dormir à cette heure-ci ?

    Depuis quelques temps, ils s'étaient rapprochés. Sans qu'il y ait forcément eut d'éléments déclencheurs. Peut-être était-ce leur discussion. Ou peut-être pas. Il n'y avait rien de malsain dans cette relation, et Hatari ne comptait pas remplacer les parents de Niwata. Il voulait simplement l'aider à grandir. Parce qu'il savait à quel point c'était difficile.

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    ─ Non. Je ne suis plus un bébé, moi ! Bientôt, je serais une grande lionne qui n’aura plus besoin d’être surveiller constamment. Et puis de toute façon je préfère rester avec toi.

    Le jeune mâle sourit. Il était contente que leur affection pour l'autre soit réciproque. Même s'il s'en était douter, l'entendre de vive voix était toujours plus agréable. Surtout lorsque c'était dit d'un ton chuchotant, comme un secret. Comme le faisaient les plus jeunes. Émana alors une question bien plus sérieuse, et d'un tout autre genre :

    - Dit, Hatari, c’est bientôt la Guerre, n’es-ce pas ? Tu as peur

     

    ?Tout en disant cela, Niwata recula un peu, se décollant de son mentor, qui frissonna en sentant l'air frais contre sa fourrure. Avait-elle peur de sa réponse pour prendre ses distances de la sorte ? Ou voulait-elle simplement prendre son indépendance ? Hatari fronça légèrement les sourcils, laissant planer le silence de la nuit. Il réfléchissait. Avait-il peur ? Non, pas vraiment. C'était quelque chose d'étrange.

    ─ Non, Niwata. Je ne crains pas la guerre.

    Le jeune Jangowa fit rouler ses puissants muscles sous sa fourrure, avant de tracer de légers sillons dans le sable, à l'aide de ses griffes. Il n'avait jamais réellement été confronté à la guerre au fond. Mais il s'était déjà battu. A maintes reprises même. Et il en était souvent ressorti vainqueur. Alors, d'un ton calme, il reprit :

    ─ La Guerre en elle-même n'est pas forcément quelque chose de mauvais, tu sais. Elle peut apporter bien des changements, bons ou mauvais. Non, ce qui effraye, c'est ses conséquences. Et sa raison.

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    Tout en se tapissant au sol, l'arrière train légèrement relevé - en position de chasse - la petite lionne déclara :

    ─ Si tu n’as pas peur de la guerre, alors tu n’auras pas peur de moi !

    Hatari sourit en regardant sa protégée bondir sur l'une de ses pattes, comme s'il s'était agit d'une proie. Elle était encore une enfant, mue par des instincts joueurs. Elle découvrait encore le monde. Pas lui. C'était son rôle de l'aider.

    ─ Dit, Hatari ? Lorsque tu seras à la guerre contre les Mositus, tu pourras me promettre quelque chose avant ? Tu pourras me promettre.. De ne jamais m’abandonner ?

    Le grand mâle posa son regard sur la petite lionne, qui le regardait. Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de laisser planer un léger silence. Que dire ? Il aurait pu lui promettre de ne jamais la laisser, d'être toujours là. Mais ça aurait été mentir, car il ne savait guère ce que l'avenir lui réservait. Il pouvait se faire tuer chaque jour. Comment présumer de sa présence dans des mois ? Dégageant sa patte, il la passe derrière Niwata, et l'attira jusqu'à lui, l'entourant doucement. Bien sur qu'il ne voulait pas la perdre, et qu'il voulait la voir devenir une lionne épanouie. Mais il ne pouvait le lui promettre.

    ─ J'aurai aimé, Niwata. Mais ce serait te mentir. Je ne peux pas te promettre d'être toujours à tes côtés. Je ne sais pas ce que l'Avenir me réserve. Peut-être que je reviendrai de cette guerre. Ou peut-être pas. Mais alors, il n'y aura rien à regretter. J'aurai terminé mon Voyage.

    Bien évidemment, il n'y avait pas que cette issue là, il n'y avait pas que la guerre. Peut-être qu'un jour, il partirait à la recherche de ses racines. Peut-être qu'il chercherait à tracer un nouveau destin, un nouvel avenir. Ou peut-être qu'il vieillirait ici, dans le désert, et qu'il verrait Niwata devenir une lionne accomplie. Seul le temps pourrait le dire.

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    Les petits yeux azurs de la lionne vinrent chercher le regard brun du jeune mâle, qui ne détourna pas le regard. Si les yeux de Niwata étaient brillants de jeunesse, il savait les sien emplie d'une rancœur et d'une douleur qu'il ne pouvait dissimuler entièrement. Il espérait simplement que la petite lionne ne le remarquerait pas.

    ─ Pourquoi tu ne pourrais pas te forcer à le promettre ? Cela n’a rien de compliqué à se contrôler durant sa vie, par-exemple moi j’en aurais été capable. Surveiller ses gestes, juste pour quelqu'un d’important.

    Quelqu'un d'important. Bien sur qu'elle l'était. Et bien sur que songer ne plus la revoir était difficile et douloureux. Mais Hatari savait pertinemment que c'était une possibilité. Il ne pouvait prédire son avenir, à la veille d'une guerre qu'il n'avait pas souhaité, et pour laquelle il n'avait aucune raison de se battre. Simplement celle d'être un Jangowa. Un semblant de Jangowa. Elle ne comprenait pas, et il ne pouvait lui en vouloir. Elle était trop jeune, trop innocente, pour comprendre la réalité de la vie. Il parla donc d'une voix douce et profonde :

    ─ Ce n'est pas une question de contrôle, Niwata. Quand bien même je souhaiterai de toute mes forces revenir de la Guerre pour être de nouveau à tes côtés, tu ne serai pas certaine de me revoir. Si je suis Maître de mon Destin, je ne peux pas l'être pour celui des autres.

    Il redressa la tête, le museau haut vers le ciel, scrutant les étoiles. Il savait ses ancêtres là-haut, mais comment imaginer s'y retrouver un jour ? Lui, ou Usiku. S'il en voulait à son frère, serait-il capable d'accepter sa mort sans rechigner ? Il n'était pas sur de vouloir aborder une fois encore le sujet avec la petite lionne, mais pourtant, elle devait comprendre Il voulait qu'elle comprenne.

    ─ Je tiens à Toi Niwata, plus qu'à beaucoup de choses. Mais tu dois comprendre que j'ai encore des choses à accomplir, loin d'ici. Je suis un Jangowa, mais je suis aussi un Pridelander. Et un sang-mêlé. Je ne sais pas tout de mon passé, et je dois trouver des réponses. Je ne pourrai pas rester dans le désert jusqu'à ma mort sans trouver de réponses. Je ne sais pas ce que cette guerre me réserve, mais je ne suis pas sur de rester avec Toi jusqu'au bout. Un jour viendra où tu pourras te débrouiller sans Moi. Tu devras le faire.

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    Si Niwata resta silencieuse un moment, Hatari ne doutait cependant pas que ses pensées bouillonnait. Il imaginait la difficulté qu'elle devait avoir à comprendre ce qu'il venait de dire. Après tous, la petite lionne n'avait plus ses parents, et il était peut-être tout ce qu'il lui restait et qu'elle considérait comme de sa famille, ou du moins proche. Après tout, lui l'a considérait comme sa sœur. Il ne laisserait personne lui faire de mal, et il voulait le mieux pour elle. Mais il aurait peut-être à faire des choix difficiles, qui l'impliquerait.

    ─ Tu peux le dire si tu veux simplement quitter le Désert, tu sais. Mais dans ce cas, aurais-je la possibilité de te suivre, Hatari ?

    Poussant un léger soupir, ce dernier reposa son regard sur sa petite protégée. Elle ne semblait pas réellement comprendre. Qu'importe, il ne pouvait lui en vouloir. Elle comprendrait en grandissant. Du moins l'espérait-il. Il fronça légèrement les sourcils, restant silencieux un moment. Il prenait le temps de réfléchir. Puis, après un moment de silence, il décalra :

    ─ Je n'ai rien contre le Désert, Niwata, mais ce n'est pas ma maison. Ce n'est pas ici que je suis né. Et s'il est vrai que Kifua me mène parfois la vie dure, rien ne me pousse réellement à quitter le désert pour le moment. Mais viendra un temps où j'aurai sans doute besoin de réponses. Des réponses que je ne pourrai pas trouver en restant ici.

    Le jeune mâle se pencha légèrement, de façon à avoir les yeux au même niveau que ceux de la petite lionne, et sourit légèrement. Donnant un petit coup de tête à Niwata, il ajouta ensuite d'un ton protecteur mais néanmoins profond.

    ─ Ce n'est pas contre Toi tu sais, tu n'as rien fait. Et je ne t'oublierai pas. Toutefois, je ne peux pas te promettre que tu pourras m'accompagner. Je ne sais pas quand ni pourquoi je quitterai le désert, et si c'est dangereux, je ne t’emmènerai pas. Je n'ai pas envie de te voir blessée ou épuisée. Il faudra peut-être mieux pour toi que tu restes là, crois-moi.

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    La petite lionne commença par regarder le ciel sans rien dire. Puis, son regard animé d'une lueur de colère se tourna vers son Mentor, et elle se leva. Tournant le dos, elle commença à s'éloigner :

    ─ Pff, tu es fatiguant. Je sais très bien que tu cherches tes réponses, tu me le répètes au moins cent fois dans la journée ! Comme je te l'ai dit, l'autre jour : Si tu veux vraiment rejoindre ta belle petite demeure qu'est Prideland, hé bien va t-en ! J'en ai marre de répéter à quelle point je tiens à toi, et que j'en serais énormément jaloux si tu t'intéressais à quelqu'un d'autre que moi.

    Le grand mâle n'essaya pas de la suivre. Il ne cilla pas non plus. La petite lionne s'arrêta, avant d'ajouter :

    ─ Prépare-toi à la Guerre, tu auras besoin de beaucoup de chance afin de t'en sortir vivant.

    Si les paroles de Niwata n'avait pas réellement blessé Hatari comme elle l'avait sans doute espéré, son comportement l'attristait. S'il lui répétait les mêmes choses, c'était parce qu'elle lui demandait toujours de rester. Peut-être s'était-il trompé sur son compte, au fond ? Peut-être était-elle trop jeune pour être capable de comprendre. Trop immature. Mais qu'importait, désormais. Elle venait en partie de le chasser loin d'elle. Il n'insisterait pas. D'une voix calme, sans trace de colère, mais teintée d'un soupçon de regret, il déclara :

    ─ Qu'il en soit ainsi. Je ne t'oublierai pas, Niwata. J'espère que tu deviendras quelqu'un de bien.

    Cette fois-ci, il se leva. Pas comme on se lève après une petite sieste ou un repas. PAs non plus comme lorsqu'on se réveille. Mais comme si on effectuait par ce geste une croix sur tout le reste. Comme si le simple fait de se lever faisait tout basculer. Les muscles du jeune mâle roulèrent sous son pelage clair, tandis qu'il entamait sa marche. Sans un regard de plus vers la petite lionne qui lui tournait le dos, il ajouta :

    ─ Adieu, Niwata.

    Et sans un mot de plus, il lui tourna le dos à son tour, et s'éloigna. D'un pas puissant et souple, mais parfaitement maîtrisé. Il n'avait pas la tête haute, ni la démarche fringante. Mais il était désormais certain de quelque chose. Il ne reviendrait pas. Pas maintenant. Il était peut-être quelqu'un de bien, quelqu'un d'attentionné aux yeux de Niwata. Mais au fond, il restait un lion déchiré par son Passé. Un lion qui ne tenait plus qu'à une seule chose. Un lion qui pouvait tout laisser tomber en une fraction de seconde. Ne restait à ses yeux qu'une seule chose importante. Réparer le Passé.


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