• Le Soleil ne cessera jamais de tourner.

    Genre : RP

    Nom : Le Soleil ne cessera jamais de tourner.

    Personnage : Okawan

    Contexte : Okawan fait la rencontre de sa lieutenante, avec qui il se met à discuter. Mais bien vite, la discussion va devenir amère.

       

     Le Soleil était à peine levé quand Okawan quitta le rocher, comme chaque jour. Qu'allait-il faire de sa journée ? Marcher, penser, rester seul, comme tous les jours. La solitude était son quotidien. Mais cela ne le dérangeait pas. Il avait appris. Déjà, lorsque Kamal était là, il se sentait différent, mais depuis que son frère était parti rejoindre des terres plus clémentes, parmi tous ses Ancêtres, Okawan se sentait seul. Parce qu'il n'avait plus aucun lien avec un lion. Parce qu'il n'était pas né ici. Parce que la seule raison pour laquelle il restait ici, c'est parce qu'il n'avait nulle part où aller. Sa mère était morte lorsqu'il était tout petit, il ne s'en souvenait même pas. Puis Kamal l'avait recueilli, sans savoir qui il était. Il avait grandit et avait été élevé par Pandora, la mère de Kamal, et par la même occasion sa grand-mère, sans qu'il s'en doute non plus. Il ne restait alors que son père. Véritable Tyran. Tyran qui était aussi le père de Kamal. Drôle de coïncidence. A ce moment là, Okawan avait été pleinement heureux. Parce qu'il avait une famille. Un demi-frère, une demi-soeur, une grand-mère. Mais désormais, ils étaient tous partis. Sans rien laisser derrière eux. Rien, sauf lui.

    Alors, il marchait. La guerre, les combats, tout ça n'étaient pas pour lui. Il n'était pas trapu comme les mâles d'Hopeland, forgé au combat. Il n'était pas fin et gracieux comme les jeunes. Il était différent. Mais cela ne l'importait plus. Il préférait réfléchir, et essayer de comprendre. De Comprendre ce que signifiait vraiment tout cela. Il avait donc marché pendant longtemps, jusqu'à ce que le soleil soit haut dans le ciel. Il avait chaud, et cherchait un coin d'ombre pour se reposer un peu. N'ayant pas vraiment l'envie de se rendre près de l'Arbre éternel, et pas vraiment envie non plus d'être visible de tous, il s'était dit que les recoins du rocher serait un bon endroit pour se poser.

    De sa démarche souple et discrète, il s'y rendit donc, saluant de la tête les quelques lions qu'il croisait, bien qu'il ne les connaisse que de vu. C'était tout de même des membres de son clan. Continuant sa route, il s'apprêtait à se rendre dans un coin qu'il connaissait bien, caché à la plupart des regards, quand il s'aperçut que quelqu'un s'y trouvait déjà. Une lionne claire. La lieutenant d'Hopeland, Safari. Le jeune mâle la connaissait peu, et n'avait pas eu souvent affaire à elle. En vérité, il se sentait au bas de la hiérarchie, et se faisait donc le plus discret possible. Pouvait-il tout de même venir se reposer si sa lieutenante se trouvait là ? Elle n'avait peut-être pas envie d'être dérangée. C'est donc d'une voix timide qu'il demanda :

    « Heu...Bonjour. Je...Je me demandais si ça te dérangeait que je vienne me reposer ici...Je peux aller autre part si tu veux être tranquille...Je...»

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    « Y a pas de soucis, installe-toi. »

    Okawan la remercia d'un timide sourire, puis alla se coucher le long de la paroi rocheuse, à l'ombre. Alors qu'il s'installait, la lionne, qui s'était redressée, lui demanda :

    « C'est bien toi le demi-frère de Kamal ? »

    Okawan baissa les yeux. Kamal. Comme il lui manquait. La plupart le connaissait. Parce qu'il avait su se faire accepter. Parce qu'il avait été nommé lieutenant, pour la qualité de ses valeurs. Parce qu'il était quelqu'un de bien. Okawan l'enviait. Et l'admirait, aussi. Pour tout ce qu'il avait vécu. Lui-même n'était pas forcément très heureux, mais ce n'était rien à côté de Kamal. Les Hopelanders acceptaient Okawan, le laissaient libre de ses choix, et même de partir s'il le voulait. Kamal avait été obligé de les rejoindre, lorsque Onura régnait. Il avait été obligé de combattre. Mais il avait su attendre. Subir. Se taire. Jusqu'à pouvoir saisir l'opportunité qui avait changé sa vie. Le Jeune mâle serait-il capable de faire de même ?

    « Oui. C'est Moi. »

    Sa voix était ténue, et il n'osait regarder Safari dans les yeux. Elle y aurait décelé la lueur triste, la lueur des sentiments d'abandon et de regret qu'il cachait. A quoi bon ? Pourtant, bien qu'il soit impossible de parler de ce qu'il éprouvait, il pouvait au moindre parler de son frère.

    « Je...Je sais que je ne vous apporte rien. Je sais que je ne lui arrive pas à l'épaule. Que je n'ai pas son cran et son courage. Que je suis différent. »

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    «Okawan... on est tous différent. Et s'il a été promu lieutenant, c'est qu'il était bien supérieur à beaucoup d'autres.»

    Comme elle. Elle aussi avait été promu lieutenante. Donc, d'après ses paroles, c'est qu'elle était bien supérieure à beaucoup d'Hopelanders. C'était...bizarre. Okawan n'aurait pas choisis un lion pour son côté supérieur, si justifié soit-il. Non, il l'aurait choisis pour son intelligence, pour ses valeurs, pour sa fidélité. Mais peut-être que Safari possédait tout cela. Il ne voulait pas juger. Ce n'était pas à lui de le faire, et jamais il ne se serait permis de rabaisser son lieutenant. Jamais.

    « Il est évident que l'état d'esprit du clan ne semble pas te correspondre totalement, enfin j'imagine. Mais ce n'est pas parce que tu n'as pas la force de Kamal que tu ne vaux rien. Tu restes un membre intégré et ce n'est pas pour rien. Tant que tu restes fidèle et que tu es prêt à te battre pour le clan tu nous sers déjà. »

    Tentait-elle de le réconforter ? Sans doute. Mais cela sonnait aussi légèrement comme une menace. Elle doutait de sa fidélité. De sa loyauté. Comme tant d'autres. Seulement, personne n'avait le courage de le lui dire en face. Après tout, il « servait » déjà, alors à quoi bon lui dire qu'il n'avait rien à faire ici ? Un goût amer envahit la bouche du jeune mâle, qui ne dit rien. Que pouvait-il dire, de toute manière ? Il avait face à lui sa lieutenante. Lionne respectée de tous. Lionne qui avait presque autant de pouvoir que le régent. Lionne qui pouvait le bannir ou le réduire en charpie à tout moment. Même si ça ne semblait pas forcément son genre. Elle était gentille, compréhensive. Elle agissait seulement pour le bien de son Clan, et Okawan ne pouvait le lui reprocher, parce qu'il aurait fait la même chose. C'est donc en tentant de réprimer sa déception qu'il déclara d'une voix calme :

    « Je suis prêt à me battre s'il le faut, mais je n'ai pas la carrure qu'il faut. Je ne suis pas comme vous. Pas comme les Hopelanders. Pas comme les lions de ces Terres, Safari.»


    Pour la première fois, il se permettait de l'appeler par son nom, comme elle l'avait elle-même nommé. Après tout, elle restait une lionne de son clan, à part entière, et même si elle était plus haut gradée que lui, cela n'empêchait pas la proximité. Du moins l'espérait-il.

    « Chaque jour me le rappelle. Les lionceaux me dévisagent. Les Adultes me tolèrent. Mais je ne serais jamais un vrai Hopelander. J'aurais beau essayer, je ne le deviendrais jamais. Mon physique, ma carrure, mon Histoire me rappelleront toujours qui je suis, ou plutôt qui je ne suis pas. J'apprécie Hopeland, mais je ne serai jamais chez Moi ici.»

    C'était osé. Osé parce qu'elle pourrait penser qu'il n'était pas loyal, et le chasser. Osé parce qu'il parlait à sa lieutenante. Osé parce qu'il la connaissait à peine, et qu'il lui parlait avec le même égard qu'à une confidente. Mais pourtant, au fond de lui, il lui faisait confiance. Parce qu'elle comprendrait peut-être. Parce qu'il espérait qu'elle comprendrait.

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    «C'est vrai, Hopeland ne sera jamais inscrit sur ton corps. Mais un clan c'est aussi tout un esprit. Si tu partages les intérêts du clan, tu trouveras ta place. Cela prendra peut-être du temps, c'est vrai. Tu es différent de nous mais tu reste un lion, tu es redoutable et redouté sur la Terre des Lions. Ce n'est pas parce que nous nous entraînons depuis notre plus tendre enfance que tu es un incapable.»

    Redouté ? Sans doute pas. Redoutable ? Peut-être. Lui-même n'en savait rien. Il ne s'était jamais battu. Oh, certes, il se débrouillait bien à la chasse, mais plus parce qu'il avait longuement réfléchit à la façon de s'y prendre. Il avait un côté penseur que la plupart des lions n'avaient pas. Mais il n'avait pas le côté guerrier que la plupart possédait. Mais Safari avait peut-être raison, au fond. Etait-il incapable de s'entraîner ? Non. Il n'en sentait simplement pas l'utilité. Il n'aimait pas la guerre. Il préférait la Paix. La Paix. Il songea à cette rencontre qu'il avait fait avec une jeune hyène, étonné qu'il ne l'attaque pas. Quand il lui avait donné son point de vue, elle avait clamé que la Paix était impossible, et que les Guerres étaient nécessaire. Lui n'y croyait pas. Et Safari ? Il se détendit un peu, légèrement plus à l'aise. Elle ne se moquait pas de lui. Elle essayait de l'aider.

    « Tu as peut-être raison. Je...Je devrais essayer. Mais je n'aime pas la Guerre. Je n'aime pas les choses qu'elle implique. J'aime à espérer que la Paix prospérera toujours. Un trop grand rêve sans doute.»

    Les dernières paroles étaient presque autant pour lui que pour Safari. Il était un de ceux qu'on désigne comme des rêveurs. Qui rêvent trop grand. Qui rêvent de choses impossibles. Mais parfois, il osait espérer que même les choses impossibles pouvaient devenir possible, pour un peu qu'on s'y attèle.

    « Crois-tu que la Guerre est un mal nécessaire ?»

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    « Je crois... que oui. Parce qu'on ne peut pas accepter la paix. Ou plutôt, peut-être que nous ne sommes pas obligé d'en arriver à une telle extrémité. Mais la paix, oui, est un grand rêve. »

    Pourquoi donc ? Certes, la paix était sans doute un grand rêve, mais pourquoi parler d'une « telle extrémité » ? Safari semblait voir la Paix plutôt comme un désagrément, un désagrément qu'on tolère, mais qu'on ne supporte pas indéfiniment. Lui voyait plutôt la Paix comme quelque chose de positif. Un but, une récompense. Mais c'était aussi un état d'esprit, et pour l'avoir, il fallait comprendre. Comprendre comment marchait la vie. Comprendre ce qu'elle représentait. Comprendre son opposée; la Guerre. Connaître la guerre, ses méfaits, ses ravages, ses conséquences. Certains lions ne se relevaient pas, à cause d'un seul mot. Certains lionceaux se retrouvaient orphelins, certains lions se retrouvaient mutilés à vie, mais pourtant, beaucoup étaient pour la guerre. Pas ouvertement, mais ils ne la refusaient pas.

    « Pourquoi ? Pourquoi ne peut-on pas l'accepter ? Tu sembles voir la Paix comme quelque chose de négatif. En quoi est-ce mal ? »

    Okawan oubliait à qui il parlait. Il oubliait qu'il s'adressait à sa lieutenante. Parce que, comme à chaque fois qu'il s'élançait dans des sujets épineux, il se rendait au cœur du problème, cherchant à comprendre. Comprendre ce qui l'entourait, pour ensuite mieux se comprendre. Et savoir qui il était vraiment.

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    Certes, c'était vrai, le monde refusait la Paix. Pourquoi ? Au fond, c'était vrai, pourquoi refusaient-ils la paix ? Aimaient-ils tant que ça la guerre et ses conséquences ? Ou était-ce simplement, comme le disait Safari, un moyen de mettre fin aux jalousies et aux ambitions ? Pourtant, on pouvait être ambitieux sans pour autant vouloir la guerre. Okawan secoua la tête. Comme à chaque fois, il se confrontait à quelque chose qu'il ne pouvait changer. Il se heurtait à chaque fois aux mêmes raisons. Il ne pouvait changer tous les lions. Alors il s'efforçait simplement d'essayer de changer ceux qu'il rencontrait. Par une phrase, une discussion, n'importe quoi qui puisse les faire réfléchir. Parce que le jeune mâle pensait que - ou plutôt aimait à espérer - que si chacun réfléchissait à ses actes avant de les entreprendre, à leurs conséquences alors tout finirait par s'arranger.

    Peut-être qu'au fond, Safari avait raison. La Paix n'était pas l'opposée de la guerre, mais l'opposée de tout un système. Système composé de guerres, de haine, de rage. Elle avait raison, ils n'auraient jamais la paix. Parce qu'il y aurait toujours des lions assoiffés de pouvoir. Des lions cruels et sanguinaires. Et quand bien même il n'y en aurait plus, il finirait toujours par y avoir un lion un peu plus malin que les autres, qui se rendraient compte des opportunités qui s'offraient à lui, et alors tout recommencerait. Jamais. Il n'y aurait jamais de Paix. Il venait de comprendre. Ou du moins, d'entrevoir un pan de réponse. Il soupira, et baissa la tête. Certes, il y aurait toujours la Guerre, et il n'y pouvait rien. Mais lui ne cesserait jamais de croire en la Paix. Il avait au moins ça pour le conforter. Personne ne pourrait jamais l'obliger à faire ce qu'il ne voulait pas. Personne. Pas même Safari, ou Kuoko. Personne.

    Il releva la tête, et plongea son regard azur dans celui de sa lieutenante. Sa voix était plus sure, plus confiante, mais toujours aussi calme, lorsqu'il parla.

    « C'est vrai. Nous n'aurons sans doute jamais la Paix. Mais cela ne nous empêche pas de la rejeter. De l'éviter autant que possible. Même si on ne peut pas changer l'état d'Esprit de tout un chacun, on peut comme même essayer.»

    Il avait envie de dire que rien n'était impossible, que l'espoir faisait vivre, mais tout cela n'était pas vraiment vrai. Ce n'était pas faux, mais pas vrai non plus. Il y avait des choses impossibles, qui le resteraient toujours, même en ayant la plus grande volonté possible. Lui ne pourrait jamais ramener Kamal. Ni sa mère. Il aurait beau essayer, il n'y arriverait pas. C'était impossible.

    « Je ne suis pas certain de l'Avenir de nos Clans, ni du mien. Je ne suis pas certain d'arriver un jour à tout comprendre, ni même d'essayer. Mais il y a une chose dont je suis certain. C'est que personne ne pourra jamais changer mes idéaux. Personne ne pourra jamais m'obliger à faire ce que je ne veux pas. Personne ne changera ce que je suis. »

    Ce n'était pas une menace. Pas un aveux non plus. Juste une certitude qu'il avait. Personne ne le changerait jamais. Ni lui, ni ce qu'il était.

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    « Ton discours mérite bien du respect et ce sera encore mieux si l'avenir prouve que tu t'y tiens. Je ne peux qu'être d'accord avec toi. Mais attention avec ce genre de discours Okawan. Personne ne veut t'obliger à faire ce que tu ne veux pas...tant que l'intégrité du clan et ses membres ne sont pas menacés. »

    Il aurait du s'en douter. Se méfier. On ne peut faire confiance qu'à sois-même, voila ce qu'il s'était dit il y a bien longtemps, et il s'était juré de s'y tenir. Et puis, il avait relâché un peu, et voila. Il n'avait plus qu'à s'en mordre les pattes. Il était trop gentil. Combien de fois Kamal lui avait-il dit que la vie n'est pas aussi facile et belle qu'Okawan le pensait ? Plusieurs fois. Et pourtant, il avait espéré, un jour. Espéré qu'il arriverait à découvrir un monde meilleur que celui que son frère lui avait montré. Un monde meilleur que celui au sein duquel il était né. Mais une fois encore, il s'était voilé la face.

    Son visage se ferma. Ses yeux azurs, l'instant d'avant si sympathiques et calmes, se ternirent d'une lueur de déception. Il avait pensé que..que quoi ? Qu'il pouvait parler librement de ce qu'il ressentait. Mais il avait oublié à qui il parlait. Il parlait à sa Lieutenante. Peut-être qu'une autre aurait compris. Vumbi, elle, avait compris. Mais elle avait disparut. Comme Kimpa, seul « rattachement » aux hopelanders.

    Un goût amer dans la bouche, il se releva. Il n'avait plus envie de parler. Pas plus que de rester là. Il n'était pas chez lui, et même si Safari avait dit le comprendre, elle venait une fois encore de le lui rappeler. Sa place n'était pas là. Ni nul part ailleurs. Il n'avait pas de place. Il était un poids. Elle doutait de sa loyauté, comme la plupart. C'est vrai, il ne se battait jamais, il refusait la guerre et la violence, mais laisserait-il pour autant ses congénères mourir ? Non, bien sur que non. Paix et Protection n'étaient pas obligés d'être opposées, et pourtant, tous le faisaient.

    Il regarda une dernière fois Safari. Elle qui avait pris une bonne place dans son estime, parce qu'elle ne le jugeait pas vraiment, venait d'être rabaissée. Non pas qu'il la jugeait de haut, loin de là. Il serait toujours inférieur à elle. Mais il s'était trompé sur elle, elle n'était qu'une lionne de plus à le rabrouer. Il s'en souviendrait, la prochaine fois. Toute trace de sérénité et de sympathie avait disparut dans sa voix, lorsqu'il déclara :

    «Tu doutes de ma loyauté. Ce n'est pas parce que je prône la Paix que je refuse de défendre ceux que j'en juge dignes. Au fond, vous êtes tous pareil. Je ne suis qu'un poids, un pion pour vous, et vous ne cessez de me le rappeler.»

    Il ne put retenir une grimace de déception. Il était écœuré. Ce n'était pas la première fois, bien évidemment, mais il avait espérer que, au moins, certain sauraient faire la différence. Se rappeler ce que Kamal avait fait pour eux. Mais Kamal le magnifique n'était plus là, alors on effaçait tout. S'inclinant rapidement - bien plus par devoir que par envie - il tourna le dos en terminant :

    « Vous n'avez même pas le cran de me chasser. »

       

     


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