• Des Diamants dans la Nuit

    Genre : RP

    Nom : Des Diamants dans la Nuit

    Personnage : Kamal

    Contexte : Alors que Kamal revient de son long voyage pour retrouver sa Famille, il croise Wimbo, jeune lionceau, en plein chagrin.

       
    Kamal revenait de loin, après son voyage. Certes, il était fatigué, mais il avait le cœur léger. Le fait de revoir le peu de famille qui lui restait lui avait parut un immense bonheur, et il rentrait désormais effectuer ce pourquoi il était là, et ce de sa propre volonté. Depuis combien de temps n'était-il pas rentré au camps dans cet état d'esprit ? Bien longtemps. C'était peut-être même la première fois. Il était serein, serein et apaisé. Et il était tout dévoué envers Moyo. Il savait combien cela pouvait être dur de perdre un être cher, et elle avait en plus du prendre les rênes d'Hopeland sans pouvoir réfléchir plus que ça à son chagrin. Bien des choses avaient changés sur Hopeland ces derniers temps. C'était une période de changements, mais positifs.

    D'une foulée légère, le grand lion brun traversait le peu de terres qui le séparait encore d'Hopeland. La nuit tombait, tout était noir, ou presque. Seule les étoiles scintillaient. C'était calme et paisible. Le lieutenant était fier d'être un lion, aussi bête que cela pouvait paraître. Sans vouloir se sur-estimer, il était puissant, plutôt musclé et sa crinière était fournie. Comparé à n'importe quel autre animal, il semblait que les lions soient l'emblème de la puissance et de l'intelligence.

    Alors qu'il passait près du Rocher de l'Espoir, enfin de retour cher lui, une brise légère lui rapporta l'odeur d'un Hopelander. Mais pas n'importe laquelle; celle d'un lionceau. En tant normal, Kamal n'aurait pas bronché, mais c'était étrange qu'un petit se balade seul en pleine nuit. Grimpant doucement sur le rocher, il se fit discret, et ne tarda pas à entendre de petits gémissements. S'approchant encore, il distingua des pleurs, nettement cette fois. Et pas de petites larmes, à en croire la voix du lionceau :

    -Papa... Pourquoi es-tu parti ? Papa... Est-ce que tu es ici, quelque part ? Est-ce que tu comptes revenir ? Revenir ici, avec Maman, et m...

    Le lieutenant pencha la tête de côté, peiné pour le petit. Il était tellement bouleversé qu'il n'arrivait même pas à finir sa phrase. Plus que n'importe qui, Kamal le comprenait, ou presque. Certes, lui n'avait pas perdu son Père, mais son frère, et pendant un long moment, tout le reste de sa famille. Ce n'était pas son rôle de consoler le lionceau, en tant que lieutenant, mais en tant que grand frère, il ne pouvait pas s'en retourner sans rien faire.

    Sans rien dire, tout doucement, posant ses larges pattes lentement sur le sol de velours, il s'avança. Trop bouleversée, le lionceau ne l'avait pas entendu. De par son apparence, et ce qu'il savait des membres du Clan, Kamal jugea que le petit devait être Wimbo. Cependant, il n'en savait pas plus. Alors qu'un torrent de larme coulaient des yeux de Wimbo, le grand lion posa doucement son museau sur la joue du lionceau, espérant que celui-ci ne lui en voudrait pas pour ce geste familier. Puis, après être resté quelques secondes ainsi, il déclara doucement, d'une voix qu'il voulait réconfortante :

    - Ton Papa n'est peut-être pas là en ce moment, mais je suis sur qu'il pense à Toi, où qu'il soit.

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    Le lionceau tourna la tête, le visage baignée de larmes. Le Museau de Kamal l'été aussi, mais cela n'avait pas d'importance. Une lueur passa dans ses yeux. Le lieutenant connaissait cette lueur, pour l'avoir vu plusieurs fois.

    -Comment tu peux le savoir ? Personne ne le sait ! Et comment peut-il penser à moi ? Il ne me connais même pas !

    Sa voix tremblait de colère, de tristesse, et d'incompréhension. En tant normal, ça aurait été un manque de respect, mais le jeune mâle n'en tînt pas compte, parce qu'il comprenait le chagrin du petit. Le regard perdu dans les étoiles qui scintillaient, Kamal ferma les yeux un instant. Combien de fois en avait-il voulu à la vie, pour ce qu'elle lui faisait subir ? Combien de fois s'était-il senti perdu, abandonné ? Là n'était pas la question. Pourtant, en voyant Wimbo, son cœur lui rappelait que les blessures étaient toujours là, et qu'elle ne s'en iraient jamais. Rouvrant les yeux, il fixa le lionceau dans les yeux, et déclara d'une voix profonde et sage :

    - On n'a pas besoin de connaître pour aimer, Wimbo. Si nous n'aimions que ce que nous avons déjà vu, alors nous n'aimerions pas grand chose. Connais-tu tes Ancêtres ? Non, et pourtant, tu les aime, au plus profond de Toi, j'en suis sur. Je le sais, parce que je l'ai vécu.

    La tête baissée, Kamal soupira. Quelques mèches de sa crinière retombèrent sur ses yeux, voilant son regard au petit. parler de son enfance était toujours difficile, pourtant, il devait le faire, pour Wimbo, pour lui faire comprendre, lui expliquer, le consoler. Mais il s'en sentait à peine le courage. Il aurait eu envie de rugir de toutes ses forces, d’attraper la vie, et de la déchirer, et pourtant, il ne bougeait pas. A quoi bon ?

    - Ce que nous sommes importe peu, au fond, mais c'est ce que nous faisons qui est important, Wimbo. Crois en Toi, et Sois fort. Tu ne peut rien changer pour le moment, mais un jour, tu auras l'opportunité de prendre ton Destin dans ta patte, et dès lors, tu verras les choses autrement.

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    Le lionceau sécha ses larmes, et demanda d'une voix quelques peu étonnée :

    -Pourquoi tu me dis tout ça ?
    lâcha-t-il après un long moment de silence. Je ne suis qu'un lionceau, mais tu me confies des choses que peu de Hopelanders savent. J'ai pas l'impression d'être digne de cette confiance...

    Puis il n'y eut plus rien. Plus de paroles, juste la nuit silencieuse. Kamal ne bougeait pas, comme figé, il était de nouveau perdu. Tous les blessures qu'il avait mit des années à refouler s'étaient rouvertes, et dès lors, même si il serait bien plus facile des les oublier, il ne pourrait jamais oublier, pas même un instant. Il ne pouvait contenir le trop plein d'émotion. Il larme roula sur sa joue, un seul cristal s'échappant de son regard azur. Rien de plus, mais elle voulait tout dire. Il croisa alors le regard doré du lionceau, stupéfait de voir son lieutenant pleurer, sans doute. Et oui, il n'était pas invincible, comme tout le monde, d'ailleurs.

    Fixant ses yeux bleus dans ceux du petit, il le regarda, comme si il essayait de faire passer quelque chose en lui, alors qu'il voulait juste lui faire comprendre.

    - Ton âge importe peu, Wimbo. Ce que je veux que tu comprennes, c'est que tu n'es pas seul à pleurer, et que tu ne dois pas te juger faible à cause de cela. Personne ne saurait résister face à de tels sentiments, pas même notre souveraine, et pourtant, on croit toujours qu'il n'arrive rien aux autres. Sache que tu n'es pas tout seul ici. Nous sommes là pour t'aider, c'est à ça que sert un Clan. Et même si il fut un temps où tout cela fut remis en cause, ce temps n'est plus.

    Un triste sourire aux lèvres, il releva quelque peu la tête, et effleura le museau de Wimbo, d'un geste familier.

    - Tu sais, ceux que nous ne connaissons pas ne sont pas toujours comme nous le voulons. Parfois, même nos plus proches amis ne sont pas ceux qu'ils devraient être, tout comme notre famille. Tu rêve de voir ton père, et j'aurais préféré ne jamais croiser le regard du mien. Tu as ta mère auprès de Toi, je ne l'ai pas eu, mais pourtant, nous les aimons autant l'un que l'autre, n'est-ce pas ? C'est ainsi, c'est la vie, et nous sommes impuissant face à cette force là, Wimbo. Nous n'avons d'autre choix que de suivre le destin qui nous à été dessiné, qu'il soit joyeux ou non...

    Le lieutenant regardait les étoiles, encore songeur. Comme il aurait aimé ne jamais connaître son père, ce tyran à la base de tous ses malheurs. Sans lui, tout aurait été différent, cela ne faisait nul doute.
     
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    Quand Kamal eut finit de parler, Wimbo le fixa un instant, puis commença à se frotter à ses pattes. Le lieutenant fut un peu surpris, mais ne bougea pas. Cela lui rappelait lui étant petit. De plus, il savait que cela réconfortait le lionceau. Wimbo ronronnait comme un chat, preuve qu'il allait sans doute un peu mieux. Puis, le petit toucha la joue du grand mâle, comme ce dernier l'avait fait un peu plus tôt, et enfouie sa tête dans sa crinière, comme pour le réconforter. Kamal appréciait ce contact. Soudain, le petit releva la tête, et demanda :

    - Je ne comprends pas... comment on peut croire au destin ? Comment on peut y croire alors que plein de lions souffrent ? Pourquoi quelqu'un voudrait tracer nos vies à l'avance si... si... si méchamment ?

    Puis, il se coucha entre les pattes du lieutenant. Celui-ci baissa la tête, pour le regarder. comme tout jeune lion, il se posait des questions, et ces questions n'étaient jamais faciles à résoudre. Le lieutenant pencha la tête sur le côté, comme songeur, et répondit:

    - Parce que s'en est ainsi depuis la Nuit des Temps. Cependant, notre Destin n'est pas figé. Chacune de tes actions peut le faire basculer, d'un côté ou d'un autre. Chaque lion est différent, et même si certains ont plus de chance, au final, nous sommes tous égaux, Wimbo. Et nous croyons au Destin parce que, quoi qu'il arrive, nous en dépendons. Alors, plutôt que de l'ignorer, nous essayons de l'apprivoiser, de le comprendre, pour essayer de le faire tourner quand c’est nécessaire.

    Kamal avait répondu comme il avait pu, et il est heureux de cette discussion avec le lionceau. Ébouriffant les quelques poils que le lionceau avait sur la tête, marque d'une future crinière, et déclara gentiment :

    - Quand un lion est malheureux, il devrait toujours essayer de prendre son Destin en main. Malheureusement, certain n'y arrivent pas, tandis que d'autre font ce qu'ils peuvent. Chacun voit les choses à sa manière, et vit comme il le sent. Il y a tant de questions qui restent sans réponses. Et pourtant, cela ne nous empêche pas de vivre, n'est-ce pas ?

    Se relevant, il secoua sa crinière fournie, et fit gentiment rouler le lionceau sur le côté :

    - Il est temps de rentrer maintenant. Ta mère va s'inquiéter pour Toi si nous ne rentrons pas. Mais si tu as besoin, je serais toujours là, Wimbo.
       

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