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    Personnage :

    Hatari

    Héra

    RP - The Lion King RPG :

    Attaque de Crocodiles

    « Sometimes, demons who haunt us are not those who believe »

    The one who can defeat does not wage war

    [EVENT] La Loi du Désert

    Séparation

    La Vengeance est une justice sauvage

    In the middle of Nowhere


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  • Genre : RP

    Nom : Attaque de Crocodiles

    Personnage : Hatari

    Contexte : Alors qu'il déambule dans le désert, Hatari vient au secours d'une petite lionne de son clan.

     

    Hatari venait de terminer le fruit d'une chasse fructueuse, et avait comblé sa faim. Maintenant, il devait chasser pour Kifua, sans quoi il aurait des problèmes. Mais rien ne pressait. De toute manière, qu'il ramène une proie maintenant ou dans quelques heures ne changerait rien. Son Oncle ne serait pas content. La proie serait trop petite, pas assez savoureuse...Kifua lui menait la vie dure, alors à force, il n'y prêtait plus attention.

    Sa chasse lui avait donné chaud, et faire trempette le tentait assez, aussi se dirigeait-il vers les marais. Évidemment, l'eau n'avait rien à voir avec celle des ruisseaux de Pridelands, ou de l’oasis, mais elle était tout de même bien agréable. De totue manière, il ne pouvait se permettre de faire le difficile. Dans le désert, quand il avait fait son exil, il avait appris à se contenter de ce qu'il avait, bien que ce ne soit guère facile.

    Alors que le grand mâle arrivait près du marais, il perçut des bruits d'éclaboussures. Méfiant, et n'ayant pas envie d'être dérangé, il s'avança prudemment, et avisa le lion à l'origine de tout cela. Ou plutôt, le lionceau. Hatari ne se rappelait plus de son nom, mais il l'avait vu plusieurs fois au sein de leur Clan. Une jangowa, sans aucun doute. Et elle n'avait surement pas le droit d'être la seule. Il s'avança donc, se rapprochant du bord.

    Oh, bien sur, il n'aimait pas jouer la nounou, mais la sermonner lui permettrait de se retrouver ensuite seul dans le marais - quand il l'aurait ramené - et lui vaudrait aussi un peu plus d'estime au sein du Clan. De toute manière, il ne pouvait pas la laisser là et ne rien faire. Il s'apprêta donc à élever la voix pour la sermonner, quand il observa plus précisément la scène.

    La jeune lionne - Niwata, lui semblait-il - s'était rapproché d'une sorte de tronc, et grimpa dessus, le reniflant et l'observant. Pourtant, en une fraction de seconde, Hatari compris son erreur. Le tronc qu'il trouvait étrange n'en était pas un, bien sur. C'était quelque chose de bien plus redoutable, surtout pour un lionceau dans l'eau. Un Crocodile. Même un lion adulte n'avait pas grande chance s'il se trouvait entouré de plusieurs crocodiles. Il cria :

    « Niwata, descend de là, vite ! »

    Sans réfléchir, il pris son élan, et bondit dans l'eau, le plus près possible de la petite lionne, tout en tentant de s'éloigner de la tête du prédateur. L'eau fraîche le saisit quand il atterrit dans les marais. Il ne touchait quasiment pas le fond, mais n'y prêta guère attention. Ce n'était plus eux, les prédateurs. Ils devenaient proies pour un temps, et leur seule chance de s'en sortir, c'était d'être rapide. Très rapide.

    Nageant comme il pu, il parvînt à rejoindre Niwata. Ils devaient rester le plus loin possible de la gueule du crocodile, sans quoi ils serviraient de repas au reptile. Ce dernier n'avait pas bougé, guettant sans doute le bon moment pour attraper la petite lionne, proie bien facile pour lui. C'était sans compter l'intervention d'Hatari. C'était quitte ou double. Soit il perdait son déjeuner, soit il en avait deux pour le pris d'un.

    Une fois au plus près du crocodile, le jeune mâle pris appui comme il pu sur la peau écailleuse, et saisit la petite jangowa. Il la fit tomber dans l'eau plus qu'il ne l'attrapa, le tout en une fraction de seconde. Mais sa chasse et la chaleur l'avait éprouvées, et il commençait à fatiguer. Bien trop vite à son goût. Sa crinière et son poil trempé l'alourdissait, et Niwata, bien qu'elle ne soit pas encore très grande, pesait un certain poids.

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    Bien décidé à ne pas laisser son repas s'échapper, le crocodile se mit en mouvement rapidement, disparaissant sous l'eau avec une souplesse et une facilité déconcertante. Il n'était plus visible, et Hatari détestait tout bonnement ça. Niwata, qui sembla - enfin - se rendre compte du danger, cria :

    « Hatari ! Nage, nage ! »

    Ce dernier leva les yeux au ciel. Que croyait-elle qu'il était en train de faire ? Il aurait pu la laisser se débrouiller et sauver sa peau. Nager n'était déjà pas très simple, surtout avec de l'eau au dessus des épaules, mais avec un lionceau entre les crocs, ça l'était encore moins. Plus facile à dire qu'à faire, donc.

    Soudain, il sentit l'eau se mouvoir entre ses pattes, comme animée par un courant. Mais c'était bien autre chose, et le Jangowa n'eut aucun mal à deviner. Le Crocodile était juste près de lui, et ils n'avaient plus aucune chance d'espérer le prendre de vitesse. Comment avait-il pu seulement l'imaginer ? Touchant presque le fond avec ses pattes, il eut un réflexe inopiné. Il se ramassa, disparaissant - momentanément - sous l'eau avec Niwata, puis détendit ses muscles et bondit vers la surface. Avec l'élan, il pu sortir ses épaules de l'eau, et, prenant de l'élan comme il pu, il tenta d'écarter Niwata du prédateur. La petite lionne retomba un peu plus loin dans l'eau. Elle devrait se débrouiller pour sortir comme elle pouvait tandis qu'il occupait le crocodile :

    « Va t-en, Niwata ! Sors de... »

    Alors qu'il s'apprêtait à continuer sa phrase, il sentit la mâchoire du crocodile se refermer sur sa patte arrière droite. Le jeune mâle rugit de douleur, sentant les crocs puissants déchirer sa peau, ses muscles et peut-être même quelques tendons. La douleur fut telle que durant un instant, il cessa de nager, la gueule ouverte dans un grognement de souffrance. Il fut entraîné sous l'eau, et disparut de la surface.

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    La douleur était cuisante, et l'air manquait à Hatari. Un moment, un court instant seulement, il hésita à abandonner. A lâcher prise. Ça aurait été tellement plus simple. Il n'était pas malheureux, mais il n'était pas heureux non plus. Il avait été arraché à sa famille étant petit, et personne n'était jamais venu le rechercher. Il avait changé, au point de n'avoir plus rien à voir avec le lionceau qu'il avait été. Absolument plus rien.

    Mais non. Il ne pouvait pas abandonner. Il ne voulait pas. Il avait une revanche à prendre. Sur Kifua, qui lui avait arraché son enfance. Et sur Usiku, qui avait empêché qu'on la lui redonne. Une fois ceci fait, alors peut-être qu'il pourrait se laisser faire, et cesser de se débattre. Pas avant.

    Alors Hatari se mit à se débattre furieusement. Chaque mouvement amplifiait la terrible douleur qui lui rongeait la patte, mais il avait besoin de remonter à la surface, et vite ! Alors il se tortillait, donnant coup de pattes sur coup de pattes pour tenter de faire lâcher prise à son adversaire. Enfin, dans un ultime effort, il se retourna et donna un violent coup de patte au crocodile. Il ne su ce qu'il touchait, mais son coup fit mouche.

    Un instant plus tard, le jeune mâle sentit la pression se relâcher autour de sa patte, lui permettant de remonter. Il jaillit à la surface de l'eau en ouvrant grand la gueule, aspirant le plus d'air qu'il pouvait, de peur de suffoquer à nouveau. Il se mit ensuite à nager, le plus vite possible, encore et encore.

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    Le Crocodile ne le suivit pas tout de suite, ce qui laissa un infime instant de répit au grand mâle. Sa patte le cuisait, et il ne pouvait presque plus la bouger. Il imaginait déjà les conséquences néfastes de cette mésaventure dans l'avenir, mais ne pouvait y penser pour le moment. Ce n'était pas son principal soucis. Il était encore dans l'eau, soit encore potentiellement proie. Et le crocodile se dirigeait désormais vers Niwata, restée au bord de l'eau.

    Alors il nagea, encore et encore. Il était épuisé, et chaque mouvement lui coûtait, mais Hatari était un jangowa. Un Dur, forgé dans le désert. Il n'avait pas le droit de se plaindre, il devait d'abord mettre la petite lionne en sécurité. Et seulement après, il pourrait se reposer. Ses muscles étaient si douloureux, sa respiration si saccadée, que rien que l'idée de rester debout sans bouger était un supplice. Si tant est qu'il parvenait à rejoindre la rive.

    Il n'était plus très loin, mais déjà, Niwata tentait de chasser le crocodile à petit coup de patte, acculée contre un rocher. Encore un petit effort, et tout irait mieux. Tout serait fini. Pourtant, le courage lui manquait. Mais Hatari pris sur lui, puisant dans ses dernières réserves. Se dirigeant derrière l'écailleux, il repéra la longue et puissante queue du reptile, et planta ses crocs dedans, aussi profondément qu'il le pu. Ça ne servirait sans doute pas à grand chose, mais le mâle espérait que le prédateur se retournerait au moins sous le coup de la douleur.

    Et, tandis qu'il retirait ses crocs, un goût métallique de sang dans la bouche, il franchit les derniers mètres qui le séparaient de la rive, et grimpa sur la terre ferme. Passant près de Niwata, il la saisit au passage par la peau du cou, sans chercher à faire dans la douceur, et s'éloigna dans un ultime foulée, à quelques mètres seulement de la berge. Là, il s'écroula, pantelant. Ses côtes se soulevaient brusquement et rapidement, tout son corp tremblait, et un flot de sang s'écoulait de sa patte arrière. Enfin, il pu fermer les yeux un instant, sur qu'ils étaient hors de danger.


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  • Genre : RP

    Nom : « Sometimes, demons who haunt us are not those we believe »

    Personnage : Hatari

    Contexte : Hatari discute avec sa nouvelle petite protégée, Niwata.

     

    D'un pas vif, Hatari s'éloigna de Louha et Niwata. Ce jeune Pridelander l'avait cherché jusqu'à le pousser hors de lui. Il lui avait rappelé un passé douloureux. Passé pour lequel le jeune jangowa n'avait pas de réponses. Aucunes. Seulement des questions, et personne à qui les poser. Si Niwata n'était pas intervenu, peut-être que le combat aurait dégénéré. Jusqu'où aurait-il pu aller ? Lui-même n'en savait rien. Mais il ne se serait peut-être pas arrêté. Niwata était mignonne, mais parfois, elle n'était pas là où elle devrait, et sa présence avait des conséquences négatives.

    Alors, plutôt que de lui dire quelque chose de méchant et de la blesser, Hatari s'éloigna seul, sans douter que la petite lionne le suivrait. Sa joue et son museau le chauffaient, les griffures de Louha étant encore récentes. Le sang coulait en petit filet, s'écrasant goutte par goutte sur le sable clair. On pourrait le suivre à la trace, sans nul doute. De toute manière, il devait retourner auprès du Clan, sans quoi il aurait encore des soucis parce qu'on l'aurait cherché.

    Alors qu'Hatari arrivait presque à destination, une silhouette claire se découpa sur le fond azur du ciel. Silhouette qu'il n'eut pas de mal à reconnaître. Et qu'il n'avait aucune envie de voir, il allait encore avoir des problèmes. Mais il ne pouvait pas l'éviter, alors il continua à marcher, faisant mine de ne pas l'avoir vu, tout en sachant que cela ne marcherait pas. Et ça ne fonctionna pas. Tandis que le jeune mâle passait sans s'arrêter près de son Oncle, celui-ci lui asséna un coup de patte. Hatari s'écarta en grondant, les yeux rivés dans ceux du vieux mâle, qui déclara :

    « Tu ne m'as rien ramené ? Dois-je te rappeler ce qui est prévu ? »

    Sa proie, Hatari l'avait laissé dans les gorges. Il l'aurait ramené, si Louha ne l'avait pas cherché. Mais ça ne servait à rien de tenter de se justifier. Kifua ne faisait qu'être violent avec lui, sans jamais le remercier. Pour le moment, il restait trop redoutable, mais un jour viendrait où Hatari serait plus puissant, et alors tout se terminerait. En attendant, il devait subir le joug de son Oncle. Il tentait de ne pas montrer la relation tumultueuse qu'il avait avec son oncle au reste du clan, mais il se doutait que certains lions étaient au courant. Pourtant, personne ne s'en mêlait, et c'était tout ce que lui souhaitait.

    Les crocs toujours légèrement dévoilés - mais la tête légèrement abaissée en signe de soumission - Hatari cracha d'une voix glaciale :

    « Es-tu trop vieux pour réussir à attraper toi-même ton déjeuner ? Je t'ai déjà apporté quelque chose ce matin. »

    Hatari savait pertinemment que son accès d'arrogance lui vaudrait une autre punition, mais il n'en avait que faire. Les chaînes que lui imposait Kifua étaient de plus en plus lourde, et le jeune mâle commençait à ne plus les supporter. La réponse ne fut pas longue. Kifua, dans un rugissement, se jeta sur lui, et le saisit au garrot. S'en suivit un échange de grognements et de coup de pattes entre les deux mâles, qui finirent par s'écarter l'un de l'autre, tandis que le vieux lion haussa la voix :

    « Insolent ! Tu me dois respect et obéissance, dois-je te le rappeler encore une fois ? »

    Il n'y eut pas de réponse. Kifua n'en attendait pas vraiment, et Hatari n'avait aucune envie de lui répondre. Il laissa donc son Oncle passer, avant de s'éloigner dans un coin. Nul doute que les rugissement avaient attiré les autres Jangowas. Comme si tout cela ne suffisait pas.

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    Hatari se coucha dans son coin, trop en colère pour ne serait-ce que continuer à marcher. Kifua, une fois de plus, venait de l'humilier devant tous. Personne ne savait vraiment l'Histoire, mais nul doute que certains jugeaient. Mais au fond, quelle importance ?

    « Hatari, tout va bien ? Mon pauvre, c'est une carcasse d'os l'autre vieillard !»

    Sur le coup, quand la petite voix fluette s'éleva, Hatari ouvrit grand les crocs et rugit en jetant la tête vers l'intrus. Il ne voulait pas être dérangé ! Pourtant, quand il reconnu Niwata, il détourna la tête sans rien dire, les oreilles plaquées sur le crâne. Ainsi, elle avait tout vu. Une de plus. Il se faisait battre comme un futile enfant, mais comment expliquer sa situation ? C'était bien trop difficile et douloureux à vivre. D'une voix basse, à moitié hargneuse, il déclara :

    « Ne te mêles pas de ce qui ne te regarde pas. Tu ne sais rien de tout ça.»

    Les mâchoires serrées, les muscles contractés, Hatari fixa le lointain horizon. C'était toujours les mêmes questions. Pourquoi ça ? Pourquoi lui et pas Usiku ? Pourquoi n'y avait-il pas eu de suite ? Pourquoi ? Les seules réponses qu'ils pourraient obtenir étaient à des lustres d'ici, loin, très loin au fond des terres de Prideland. Mais tout ça n'était qu'une ébauche, quelques paroles. Rien de plus.

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    « Bien sur que si cela me regarde ! Tu es mon camarade ! »

    La petite boule de poils avait plongé ses jolis yeux dans ceux d'Hatari, attendant une réponse. Que voulait-elle, au fond ? Certes, il était désormais son mentor, mais tout de même ! Il n'avait aucune obligation de lui dire, et elle n'avait aucunement la légitimité de le demander. Du moins, elle ne l'avait pas totalement. Mais peut-être un peu.

    « Et alors ? Est-ce que tu connais le passé de tous les Jangowas ? J'en doute. Ils sont tes camarades tout autant que Moi, voir même plus. Commence par leur demander à eux, natif du Désert.»

    Il n'avait pas cédé. Cependant, son ton était un peu oins agressif. Plutôt bas, profond. C'était difficile de lui expliquer la situation sans s'embarquer dans l'Histoire, et la connaissant, Hatari savait que Niwata détecterait la moindre parole étonnante venant de lui, aussi préférait-il ne pas s'engager dans cette voie-là. Pas pour le moment, du moins.

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    S'il y avait quelque chose qu'Hatari pouvait dire de Niwata, c'était sans doute qu'elle était têtue. Affreusement têtue. Peut-être même plus que lui. Dans le genre, il était pourtant coriace. Mais la petite lionne ne laissa rien passer, et vînt s'asseoir plus près de lui :

    - Bah, tu es mon Mentor ! Et puis, les autres ne m'intéressent pas. Tu sais..Moi aussi j'ai eu un passé dur. On peut se l'échanger, si tu veux.

    Niwata, un passé difficile ? Au fond, le jeune mâle ne savait rien d'elle, mais il n'aurait pas juré quelque chose de semblable à ce qu'elle venait de lui annoncer. Elle était tellement pleine de vie, pleine de curiosité. Lui l'avait été, mais bien avant que sa vie ne bascule. Car depuis son premier jour dans le désert, il avait changé. Comme si rien qu'un pas sur le sol sableux avait suffit à le transformer. C'était pourtant ce qui s'était passé.

    Hatari fixa Niwata sans rien dire, ses yeux bruns plongés dans ceux de la petite lionne. Qu'entendait-elle par difficile ? Ses parents n'étaient pas morts. Du moins, il avait vu maintes et maintes fois des lions adultes avec elle, et il ne s'était jamais posé la question de savoir s'ils étaient vraiment ses parents. Avait-il tort depuis tout ce temps ?

    « On ne peut pas échanger un passé, Niwata. On peut seulement l'appréhender. Essayer de le comprendre. Rien de plus. Il manque toujours des réponses. Je n'ai jamais trouvé celle qu'il me fallait. »

    Il serra les crocs, tentant de paraître impassible face à la vague douloureuse qui venait se briser contre son cœur. Bien sur, il avait imaginé des dizaines de scénarios. Mais il n'en avait gardé que deux, qui étaient douloureux. L'un bien plus que l'autre, néanmoins. Les yeux brillants d'une lueur de chagrin et de colère, très ténue, il souffla :

    « Raconte Moi. »

     

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    Niwata soupira. Redoutait-elle d'en parler ? C'était pourtant elle qui le lui avait proposé. Hatari ne dit cependant rien, attendant qu'elle se décide. Soulever un passé douloureux demandait parfois bien du courage, même lorsqu'on était adulte.

    « Tu n'as pas dût t'en douter ou quoi que ce soit Hatari, mais je suis
    orpheline depuis mon arrivée chez les Jangowas. Mes parents sont décédés après une embuscade de hyènes, dont la raison est aussi mystérieuse que moi-même ici. Ma mère, qui a été la dernière personne a avoir rencontré mes yeux, m'a emmené dans le Désert, sous mes plaintes de lionceaux âgé de trois mois. Akili m'a bien gardé, ce fourbe, mais pour une dette envers ma mère. Enfin, c'est ce que j'ai entendu. Et lorsqu'elle est morte, je devais avoir l'avenir de devenir une guerrière Jangowas, sans même que je le veuille naturellement. Aujourd'hui encore, je crois que cette objectif forcé est à peu près oublié, mais je reste un lionceau hors d'espèce Jangowas. J'ai eu de la chance d'avoir un pelage résistant au soleil. Enfin .. Je ne veux pas trop en parler d'avantage .. Tu en sais déjà assez maintenant, n'es ce pas ?»
     


    Ainsi, elle non plus n'était pas né dans le désert, contrairement à ce qu'on aurait pu penser. Hatari réalisa alors qu'il n'avait jamais pris le temps d'apprendre à connaître cette petite lionne pleine de bonne volonté. Pourtant, en y réfléchissant, c'était sans doute celle avec qui le jeune mâle était le plus proche. Il lui avait sauvé la vie en y laissant une patte valide - qu'il avait cependant presque récupéré - et depuis, il l'appréciait de plus en plus. Évidemment, il n'en parlait guère, mais passer du temps avec elle était plutôt plaisant, pour lui qui était d’ordinaire plutôt taciturne et solitaire.

    Avec un nouveau regard, plus franc, et plus confiant aussi, Hatari observa la petite boule de poil claire. Il fut un temps où il avait été un lionceau plein de joie de vivre et de bonne humeur, toujours prêt à jouer. Et puis, le destin était passé par là, et il avait commencé à se forger une carapace, de jour en jour plus solide. Carapace qui était peu à peu devenu partie intégrante de son caractère, allant même jusqu'à dominer sur sa joie de vivre. Et désormais, il était réputé pour être solitaire et méfiant, pas très bavard, et n'appréciant pas tellement la compagnie. Pourtant, Niwata avait su fendre cette solide carapace pour aller chercher en dessous. Elle était sans doute la seule qui ait osé jusque là.

    « Raconte-moi la tienne, Hatari. »

    La petite lionne s'était couchée, et avait les yeux posés dans ceux d'Hatari. A son tour, désormais, de lui raconter qui il avait été pendant quelques temps. A lui de lui raconter le lion qu'elle ne connaîtrait jamais, semblable de celui qu'elle côtoyait désormais. A lui de lui raconter son Histoire. Il parla d'une voix calme :

    « Je ne suis pas non plus né dans le Désert. Je ne suis pas un Jangowa. Je suis un Pridelander. J'ai grandis là-bas, avec mon frère jumeau, Usiku. Nous étions inséparable, et j'étais heureux. Mais à cause d'une vieille histoire, Kifua nourrissait une rancœur contre mon Père. Il a donc décidé de se venger. »

    Sentant son cœur se serrer au fur et à mesure de son Histoire, Hatari marqua une pause, les yeux se détournant pour aller se river sur l'horizon. Une lueur de tristesse s'installa dans ses yeux, mêlée à une fugace lueur de colère. Ou d'incompréhension, nul ne pouvait le dire. Il reprit cependant son récit, d'une voix légèrement plus chuchotante :

    « Kifua m'a emmené loin de chez Moi, dans ses Terres natales. J'étais petit, à l'époque. Je pensais que mes parents me chercheraient, et qu'ils me retrouveraient. Mais ils ne sont jamais venus. J'ai attendu des jours et des jours, mais j'ai finit par perdre espoir. Peut-être que tout cela n'a aucune importance, au fond. »

    Il ne lui révéla pas l'Histoire en détail, ni la trame qu'il avait finit par accepter, ni la haine qu'il nourrissait contre son frère jumeau. Il n'évoqua pas sa situation avec Kifua, ni pourquoi il n'était pas retourné de lui-même là-bas. Il se contenta simplement de fixer l'Horizon, perdu dans un passé bien trop flou.

     

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    « Pauvre Hatari. Tu en as vécu des choses ! Mais pourtant, je suis contente que Kifua t'ai emmené ici. Non pas pour que tu sois malheureux et triste, mais pour que tu sois à mes côtés. Ou plutôt, aux côtés des Jangowas. »

    Le Jeune mâle secoua tristement la tête. Tant mieux, si elle était heureuse, mais lui aurait préféré rester avec Usiku, et que rien n'arrive jamais. Parce que le frère de son Père n'avait su accepter le choix de sa Mère, il se retrouvait loin de toute famille, seul, sans racines. A quoi bon être ici ? Là-bas, sa vie aurait eu un sens. Il aurait pu prétendre à des postes importants, et se rendre important au sein du Clan, parce qu'il était né Pridelander. Mais ici, lui qui n'était pas Jangowa, n'avait rien à espérer.

    « Si tu es tombé ici, ce n'est sans doute pas pour rien. Le destin est imprévisible, mais il fait bien les choses. Alors, peut-être bien que tu as un objectif à accomplir, ou une destinée toute à fait spécial. »

    Un léger rire sorti de la gueule du jeune mâle. Lui, ici à cause de sa destinée ? Il en doutait sérieusement. Il n'était ici que parce que la vie lui avait joué des tours. Il n'avait rien à faire là, pas plus qu'il ne pouvait être attendu pour faire quelque chose de grand. Kifua le surveillait bien trop pour espérer le voir s'émanciper au sein du Clan. Parfois, Hatari si disait même que son Oncle serait capable de le tuer pour évier qu'il ne le ridiculise.

    Jusqu'ici, Hatari avait été obéissant et à la solde de son Oncle, parce qu'il n'avait eut d'autres choix. Kifua, bien que vieillissant, restait un puissant guerrier, et lui ne faisait pas le poids face à ce vieux mâle plein d'expérience. Mais les temps étaient en train de changer. Et désormais, si jamais une véritable confrontation survenait, Hatari n'était pas sur de tolérer encore une fois de se faire ridiculiser. Il n'était pas sur de sa victoire, mais pas sur de sa défaite non plus. Et si Kifua tentait de le faire disparaître pour garder sa réputation et son prestige au sein du Clan, Hatari n'hésiterait pas non plus. Ce serait lui, ou son Oncle. Et ensuite, que se passerait-il ?

    « J'en doute, Niwata. Je ne suis ici que parce que Kifua l'a décidé. Or, le jour où il disparaitra, ma Liberté et mon Destin me reviendront de Droit. Et ce jour-là, je ne suis pas sur de rester.»

    ---------------------

    La face de la petite lionne se décomposa un peu, et Hatari entraperçut le bout de ses petits crocs immaculés. Elle n'était visiblement pas contente de sa réponse. Il savait déjà pourquoi, au fond.

    « Bah, pense à toi-même et va t-en du Désert. Monsieur oublie qu'il y a des personnes qui tiennent à lui. »

    Un petit sourire compatissant se dessina sur le visage d'Hatari. Il savait parfaitement à quoi sa jeune protégée pensait. Elle craignait de se retrouver seule. Mais il ne lui avait pas encore tout dit. Peut-être qu'il garderait le reste pour lui, la laissant l'imaginer égoïste. Si seulement elle avait su.

    « Je ne te retiendrais pas, de toute façon. »

    Le jeune mâle resta un instant à contempler la petite lionne aux regard fermé, une petite lueur dans les yeux. Bien sur qu'il l'appréciait, il ne le cachait pas. Et il était certain qu'elle lui manquerait, mais Niwata oubliait certaine choses. Des choses qui avaient une place cruciale dans tout ça. Il donna alors un petit coup de museau - premier réel signe d'affection - à son apprentie, avant de continuer d'une voix calme :

    « Je ne t'oublie pas, Niwata. Il y a simplement des choses que tu ignores. »

    Devait-il lui dire ? Lui avouer que, s'il n'avait pas encore tenté sa chance auprès de Kifua, c'était parce qu'il tenait à elle, et non parce qu'il n'en avait pas le courage. Il était désormais en pleine possession de ses moyens, et battre Kifua était possible. Mais il ne pouvait pas partir. Pas encore. Parce qu'il devait s'assurer que la petite lionne prenait le bon chemin. Mais cela, il le gardait pour lui. Elle n'avait pas besoin de savoir qu'elle était désormais sa seule attache ici.

    « Viendras un temps où tu grandiras, Niwata. Et ces temps-là apporteront le changement. Un jour viendra où il te faudra quitter le désert. Tu n'auras pas le choix. La décision de ton retour t'appartiendra, mais pas celle de ton départ. »

    Ses yeux brillèrent tandis qu'il parlait. Était-ce de s'imaginer si loin dans le futur qui le perturbait ? Ou bien devenait-il simplement nostalgique ?

    « Un jour viendras où tu grandiras, et tes préoccupations ne seront plus les mêmes. Ton Destin seras réellement entre tes pattes, et il t'appartiendra de tracer ton chemin. Nul doute que tu es promis à quelque chose de grand, Niwata. Pas Moi. »

    Hatari sourit tristement. Au fond, il était fier. Fier de la petite lionne qu'il avait devant lui. Fier qu'elle l'ait choisit pour mentor. Parce qu'il avait des choses à lui apprendre que d'autres n'avaient pas. Bien sur, il n'était pas le meilleur guerrier, mais il connaissait certains morceaux de l'Histoire qui lui donneraient la possibilité de devenir quelqu'un de bien. Quelqu'un d’important.

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    « Tu es aussi promis à un bon avenir, Hatari ! Ce n'est pas par-ce-que tu es adulte et que tu es enfermé dans le Désert que forcément, tu dois abandonné. Moi, je ne le ferais pas ! Alors ressaisit-toi et dit-toi à cette insu que rien n'est perdue. »

    Si seulement ça pouvait être vrai. Mais ça ne l'était pas. Pas en l'état actuel des choses. Hatari secoua donc tristement la tête, tentant tout de même de garder un léger sourire sur ses babines. Si seulement elle savait. L'Histoire était tellement plus compliquée.

    « Non, Niwata. C'est différent. Chaque chose est différente. Tu es jeune, es tu as toujours vécu dans le Désert. Ton Ascension au sein du Clan serait légitime, même si tu n'es pas née Jangowa. »

    Le jeune mâle détourna le regard, incapable d'affronter un passé qui le suivrait toute sa vie. Il fixa l'Horizon, loin, là où les Montagnes touchaient le ciel. Et il se demanda. S'il n'avait jamais été enlevé, que serait-il devenu ? Sa mère était-elle même née pridelander de parents pridelanders. Autant dire que, même si le père d'Hatari avait été Jangowa, il avait tout accès à un rang de marque au sein du Clan des Pridelanders. Il avait.

    « Moi, je suis né et j'ai passé une partie de mon enfance sur Prideland, ce qui faisait de Moi un potentiel sujet pour accéder à certains rangs. Mais Kifua m'a emmené ici. Or, chez les Jangowas, je n'ai aucun droit, légitime ou non. Je ne suis pas natif d'ici, et mon père a quitté le désert il y a bien longtemps. Bien des lions passent avant moi pour un grand Destin, Niwata. Notamment Toi. »

    Une rancœur amère lui serra la gorge. Kifua, en plus d'avoir brisé son enfance et sa famille, avait aussi brisé son futur. Tout ça parce qu'il n'avait pas su accepter le choix de Mejina. Tout ça à cause d'une simple jalousie qui n'avait pas de sens. Il termina d'une voix pleine de rancœur :

    « Sur Prideland, j'aurai eu accès à ce Destin si grand que je souhaitais étant petit. J'étais né sur Pridelander, et ma famille aussi. De droit et de sang, j'aurai pu écrire un Destin de choix. Mais désormais, je suis un étranger. Un exilé. Rien de plus qu'un ennemi.

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    Ce n'était clairement pas la réponse qu'attendait Niwata, mais peu importait, au fond. Elle grimaça, son regard chargé de colère. Pourtant, Hatari ne lui en voulait pas. Elle était trop jeune pour comprendre. Le temps passant, elle saisirait toutes les subtilités de la vie.

    « Je pense que mes paroles ne servent à rien. Depuis longtemps l'une d'elle aurait dût te redonner de l'espoir, mais je vois que ce n'est pas moi qui pourra faire ceci. Alors, réfléchit, et trouve ta voie. »

    Si Hatari avait tendance à rester taciturne et distant, il n'en était pas moins compréhensif avec ceux qu'il aimait. Pourtant, il ne parla pas. Il fut un temps où il aurait cherché à s'excuser. Mais ce temps-là était passé, emportant avec lui les dernières miettes d'une enfance dorée.

    « En y repensant, on a conversé pendant longtemps. Suki doit surement me chercher ! »

    La petite lionne jeta un dernier coup d'oeil à son Mentor, avant de s'éloigner. Hatari ne pouvait pas lui en vouloir, pourtant une petite douleur lui pinça le coeur. Il aurait aimé qu'elle comprenne. Il avait espéré que, malgré son jeune âge, elle aurait une certaine capacité à comprendre ce qu'il lui raconterait. Mais au fond, elle était comme tout un lionceau, jeune. Trop jeune.

    Une lueur de tristesse s'installa dans les yeux du jeune mâle. Il était seul, et même s'il avait des gens à qui parler, personne ne comprendrait. Personne ne pouvait comprendre. Il n'avait plus sa place sur Prideland, mais au fond, il compris qu'il n'en avait pas vraiment ici non plus. Puisqu'il n'avait plus de Destin tracé, et que tout était à la fois possible et impossible, il n'appartenait qu'à lui de faire basculer la roue. Aujourd'hui, ou demain

    Hatari se releva, les mâchoires serrées. Un goût légèrement amer dans la bouche, il observa les Jangowas. Sa nouvelle famille depuis un certain temps, ou ce qui s'en rapprochait le plus. Il avait promis à Niwata de lui apprendre. Mais il n'avait pas dit ce qu'il lui apprendrait, ni comment. Et Parfois, une épreuve rendait plus fort. Relevant la tête, il détourna le regard, et s'élança vers le Désert, loin de tout ce qu'il côtoyait chaque jour.


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  • Genre : RP

    NomThe One who can Defeat does not wage War

    Personnage : Hatari

    Contexte : La Guerre approche, mais tous les esprits ne sont pas embrumés.

     

    Le soleil n'était pas encore levé ce matin-là quand Hatari s'éloigna de ses compagnons. Si la nuit avait été courte, il n'en était pas moins bien réveillé. Mieux que quiconque, sans doute. Parce qu'il savait. Il savait que quelque chose se tramait, quelques chose qui changerait beaucoup. Comment et quand, le jeune mâle n'aurait pu le dire. Mais c'était certain. Akili semblait plus pressé que jamais, et Chenko le suivait comme son ombre. Et les Jangowas se déplaçaient de plus en plus rapidement. Auparavant, il ne changeaient de point d'eau que lorsqu'ils en éprouvaient le besoin. Or, le rythme était désormais soutenu, et ils ne cessaient de voyager, ne restant que quelques jours auprès d'un point d'eau qui aurait pu leur suffire pendant des semaines.

    Chaque Jangowa savait. Et pourtant, personne n'en parlait. Peut-être était-ce par peur ? Par honte ? Ou parce qu'il n'y avait rien à en dire. Peut-être était-ce cela, la vraie raison. N'avoir rien à dire sur la Guerre. Elle allait frappé, implacable et violente, mais pourtant personne ne tentait de réfléchir à une autre solution. Parce que défier Akili serait folie. Et peut-être qu'il était réellement temps de sortir du Désert, et de faire changer les choses.

    Assis dans le sable, les yeux rivés vers le ciel où brillaient mille étoiles, Hatari était silencieux. Il n'avait pas peur. Il ne craignait pas la guerre. Après tout, il n'avait rien à perdre. Mais il doutait des raisons qui le feraient combattre. Il doutait d'avoir sa place dans cette guerre. Comme il doutait d'avoir sa place ici, dans le désert. Il n'y avait que Kifua qui le rattachait. Et encore, c'était un bien grand mot. Il haïssait son Oncle, pour lui avoir pris tout ce qu'il avait. Mais désormais, le jeune Jangowa n'était pas sur de ce qu'il souhaitait. Alors il restait là, immobile, à contempler le ciel.

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    Une voix douce et fluette le sortit bientôt de sa torpeur, et il tourna ses yeux brillants vers la petite lionne qui venait de l'interpeller :

    ─ Hatari !

    En reconnaissant Niwata, sa petite protégée, Hatari eut un léger sourire. S'il y avait quelqu'un qu'il accepterait de voir en ce moment, c'était bien elle. Non pas qu'il soit associable, ou méchant. Il avait seulement besoin de solitude. Mais Niwata était une exception. C'est pourquoi il la laissa s'approcher, et se blottir contre lui. Il n'était pas son père, pas plus que son frère, mais c'était tout comme. Depuis qu'il savait pour son passé difficile et douloureux, comme le sien, il s'était encore plus rapproché d'elle. Par moment, elle lui rappelait Usiku, lorsqu'ils se collaient l'un contre l'autre pour contempler le ciel. Avant qu'il ne fasse tout basculer.

    ─ Tu fais quoi, ici, tout seul ?

    Le grand mâle tourna son regard plein de douceur - et pour une fois vide de tous ressentiments - vers la petite lionne, qu'il regarda avec tolérance. Il bougea légèrement, étendant sa patte arrière qui le faisait légèrement souffrir. Il n'avait jamais avoué à Niwata que la morsure que lui avait infligé Sobek était parfois douloureuse. Elle n'avait pas besoin de savoir. Alors, reposant son regard sur le ciel, il déclara d'une voix simple :

    ─ Je suis bien, là. Je n'ai pas envie de dormir.

    Puis, se tournant à nouveau vers la petite lionne, il lui donna un petit coup de museau, avant d'ajouter d'une voix légère :

    ─ Et toi, tu n'es pas censé dormir à cette heure-ci ?

    Depuis quelques temps, ils s'étaient rapprochés. Sans qu'il y ait forcément eut d'éléments déclencheurs. Peut-être était-ce leur discussion. Ou peut-être pas. Il n'y avait rien de malsain dans cette relation, et Hatari ne comptait pas remplacer les parents de Niwata. Il voulait simplement l'aider à grandir. Parce qu'il savait à quel point c'était difficile.

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    ─ Non. Je ne suis plus un bébé, moi ! Bientôt, je serais une grande lionne qui n’aura plus besoin d’être surveiller constamment. Et puis de toute façon je préfère rester avec toi.

    Le jeune mâle sourit. Il était contente que leur affection pour l'autre soit réciproque. Même s'il s'en était douter, l'entendre de vive voix était toujours plus agréable. Surtout lorsque c'était dit d'un ton chuchotant, comme un secret. Comme le faisaient les plus jeunes. Émana alors une question bien plus sérieuse, et d'un tout autre genre :

    - Dit, Hatari, c’est bientôt la Guerre, n’es-ce pas ? Tu as peur

     

    ?Tout en disant cela, Niwata recula un peu, se décollant de son mentor, qui frissonna en sentant l'air frais contre sa fourrure. Avait-elle peur de sa réponse pour prendre ses distances de la sorte ? Ou voulait-elle simplement prendre son indépendance ? Hatari fronça légèrement les sourcils, laissant planer le silence de la nuit. Il réfléchissait. Avait-il peur ? Non, pas vraiment. C'était quelque chose d'étrange.

    ─ Non, Niwata. Je ne crains pas la guerre.

    Le jeune Jangowa fit rouler ses puissants muscles sous sa fourrure, avant de tracer de légers sillons dans le sable, à l'aide de ses griffes. Il n'avait jamais réellement été confronté à la guerre au fond. Mais il s'était déjà battu. A maintes reprises même. Et il en était souvent ressorti vainqueur. Alors, d'un ton calme, il reprit :

    ─ La Guerre en elle-même n'est pas forcément quelque chose de mauvais, tu sais. Elle peut apporter bien des changements, bons ou mauvais. Non, ce qui effraye, c'est ses conséquences. Et sa raison.

    -------------------------

    Tout en se tapissant au sol, l'arrière train légèrement relevé - en position de chasse - la petite lionne déclara :

    ─ Si tu n’as pas peur de la guerre, alors tu n’auras pas peur de moi !

    Hatari sourit en regardant sa protégée bondir sur l'une de ses pattes, comme s'il s'était agit d'une proie. Elle était encore une enfant, mue par des instincts joueurs. Elle découvrait encore le monde. Pas lui. C'était son rôle de l'aider.

    ─ Dit, Hatari ? Lorsque tu seras à la guerre contre les Mositus, tu pourras me promettre quelque chose avant ? Tu pourras me promettre.. De ne jamais m’abandonner ?

    Le grand mâle posa son regard sur la petite lionne, qui le regardait. Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de laisser planer un léger silence. Que dire ? Il aurait pu lui promettre de ne jamais la laisser, d'être toujours là. Mais ça aurait été mentir, car il ne savait guère ce que l'avenir lui réservait. Il pouvait se faire tuer chaque jour. Comment présumer de sa présence dans des mois ? Dégageant sa patte, il la passe derrière Niwata, et l'attira jusqu'à lui, l'entourant doucement. Bien sur qu'il ne voulait pas la perdre, et qu'il voulait la voir devenir une lionne épanouie. Mais il ne pouvait le lui promettre.

    ─ J'aurai aimé, Niwata. Mais ce serait te mentir. Je ne peux pas te promettre d'être toujours à tes côtés. Je ne sais pas ce que l'Avenir me réserve. Peut-être que je reviendrai de cette guerre. Ou peut-être pas. Mais alors, il n'y aura rien à regretter. J'aurai terminé mon Voyage.

    Bien évidemment, il n'y avait pas que cette issue là, il n'y avait pas que la guerre. Peut-être qu'un jour, il partirait à la recherche de ses racines. Peut-être qu'il chercherait à tracer un nouveau destin, un nouvel avenir. Ou peut-être qu'il vieillirait ici, dans le désert, et qu'il verrait Niwata devenir une lionne accomplie. Seul le temps pourrait le dire.

    -----------------

    Les petits yeux azurs de la lionne vinrent chercher le regard brun du jeune mâle, qui ne détourna pas le regard. Si les yeux de Niwata étaient brillants de jeunesse, il savait les sien emplie d'une rancœur et d'une douleur qu'il ne pouvait dissimuler entièrement. Il espérait simplement que la petite lionne ne le remarquerait pas.

    ─ Pourquoi tu ne pourrais pas te forcer à le promettre ? Cela n’a rien de compliqué à se contrôler durant sa vie, par-exemple moi j’en aurais été capable. Surveiller ses gestes, juste pour quelqu'un d’important.

    Quelqu'un d'important. Bien sur qu'elle l'était. Et bien sur que songer ne plus la revoir était difficile et douloureux. Mais Hatari savait pertinemment que c'était une possibilité. Il ne pouvait prédire son avenir, à la veille d'une guerre qu'il n'avait pas souhaité, et pour laquelle il n'avait aucune raison de se battre. Simplement celle d'être un Jangowa. Un semblant de Jangowa. Elle ne comprenait pas, et il ne pouvait lui en vouloir. Elle était trop jeune, trop innocente, pour comprendre la réalité de la vie. Il parla donc d'une voix douce et profonde :

    ─ Ce n'est pas une question de contrôle, Niwata. Quand bien même je souhaiterai de toute mes forces revenir de la Guerre pour être de nouveau à tes côtés, tu ne serai pas certaine de me revoir. Si je suis Maître de mon Destin, je ne peux pas l'être pour celui des autres.

    Il redressa la tête, le museau haut vers le ciel, scrutant les étoiles. Il savait ses ancêtres là-haut, mais comment imaginer s'y retrouver un jour ? Lui, ou Usiku. S'il en voulait à son frère, serait-il capable d'accepter sa mort sans rechigner ? Il n'était pas sur de vouloir aborder une fois encore le sujet avec la petite lionne, mais pourtant, elle devait comprendre Il voulait qu'elle comprenne.

    ─ Je tiens à Toi Niwata, plus qu'à beaucoup de choses. Mais tu dois comprendre que j'ai encore des choses à accomplir, loin d'ici. Je suis un Jangowa, mais je suis aussi un Pridelander. Et un sang-mêlé. Je ne sais pas tout de mon passé, et je dois trouver des réponses. Je ne pourrai pas rester dans le désert jusqu'à ma mort sans trouver de réponses. Je ne sais pas ce que cette guerre me réserve, mais je ne suis pas sur de rester avec Toi jusqu'au bout. Un jour viendra où tu pourras te débrouiller sans Moi. Tu devras le faire.

    -----------------------

    Si Niwata resta silencieuse un moment, Hatari ne doutait cependant pas que ses pensées bouillonnait. Il imaginait la difficulté qu'elle devait avoir à comprendre ce qu'il venait de dire. Après tous, la petite lionne n'avait plus ses parents, et il était peut-être tout ce qu'il lui restait et qu'elle considérait comme de sa famille, ou du moins proche. Après tout, lui l'a considérait comme sa sœur. Il ne laisserait personne lui faire de mal, et il voulait le mieux pour elle. Mais il aurait peut-être à faire des choix difficiles, qui l'impliquerait.

    ─ Tu peux le dire si tu veux simplement quitter le Désert, tu sais. Mais dans ce cas, aurais-je la possibilité de te suivre, Hatari ?

    Poussant un léger soupir, ce dernier reposa son regard sur sa petite protégée. Elle ne semblait pas réellement comprendre. Qu'importe, il ne pouvait lui en vouloir. Elle comprendrait en grandissant. Du moins l'espérait-il. Il fronça légèrement les sourcils, restant silencieux un moment. Il prenait le temps de réfléchir. Puis, après un moment de silence, il décalra :

    ─ Je n'ai rien contre le Désert, Niwata, mais ce n'est pas ma maison. Ce n'est pas ici que je suis né. Et s'il est vrai que Kifua me mène parfois la vie dure, rien ne me pousse réellement à quitter le désert pour le moment. Mais viendra un temps où j'aurai sans doute besoin de réponses. Des réponses que je ne pourrai pas trouver en restant ici.

    Le jeune mâle se pencha légèrement, de façon à avoir les yeux au même niveau que ceux de la petite lionne, et sourit légèrement. Donnant un petit coup de tête à Niwata, il ajouta ensuite d'un ton protecteur mais néanmoins profond.

    ─ Ce n'est pas contre Toi tu sais, tu n'as rien fait. Et je ne t'oublierai pas. Toutefois, je ne peux pas te promettre que tu pourras m'accompagner. Je ne sais pas quand ni pourquoi je quitterai le désert, et si c'est dangereux, je ne t’emmènerai pas. Je n'ai pas envie de te voir blessée ou épuisée. Il faudra peut-être mieux pour toi que tu restes là, crois-moi.

    ---------------------

    La petite lionne commença par regarder le ciel sans rien dire. Puis, son regard animé d'une lueur de colère se tourna vers son Mentor, et elle se leva. Tournant le dos, elle commença à s'éloigner :

    ─ Pff, tu es fatiguant. Je sais très bien que tu cherches tes réponses, tu me le répètes au moins cent fois dans la journée ! Comme je te l'ai dit, l'autre jour : Si tu veux vraiment rejoindre ta belle petite demeure qu'est Prideland, hé bien va t-en ! J'en ai marre de répéter à quelle point je tiens à toi, et que j'en serais énormément jaloux si tu t'intéressais à quelqu'un d'autre que moi.

    Le grand mâle n'essaya pas de la suivre. Il ne cilla pas non plus. La petite lionne s'arrêta, avant d'ajouter :

    ─ Prépare-toi à la Guerre, tu auras besoin de beaucoup de chance afin de t'en sortir vivant.

    Si les paroles de Niwata n'avait pas réellement blessé Hatari comme elle l'avait sans doute espéré, son comportement l'attristait. S'il lui répétait les mêmes choses, c'était parce qu'elle lui demandait toujours de rester. Peut-être s'était-il trompé sur son compte, au fond ? Peut-être était-elle trop jeune pour être capable de comprendre. Trop immature. Mais qu'importait, désormais. Elle venait en partie de le chasser loin d'elle. Il n'insisterait pas. D'une voix calme, sans trace de colère, mais teintée d'un soupçon de regret, il déclara :

    ─ Qu'il en soit ainsi. Je ne t'oublierai pas, Niwata. J'espère que tu deviendras quelqu'un de bien.

    Cette fois-ci, il se leva. Pas comme on se lève après une petite sieste ou un repas. PAs non plus comme lorsqu'on se réveille. Mais comme si on effectuait par ce geste une croix sur tout le reste. Comme si le simple fait de se lever faisait tout basculer. Les muscles du jeune mâle roulèrent sous son pelage clair, tandis qu'il entamait sa marche. Sans un regard de plus vers la petite lionne qui lui tournait le dos, il ajouta :

    ─ Adieu, Niwata.

    Et sans un mot de plus, il lui tourna le dos à son tour, et s'éloigna. D'un pas puissant et souple, mais parfaitement maîtrisé. Il n'avait pas la tête haute, ni la démarche fringante. Mais il était désormais certain de quelque chose. Il ne reviendrait pas. Pas maintenant. Il était peut-être quelqu'un de bien, quelqu'un d'attentionné aux yeux de Niwata. Mais au fond, il restait un lion déchiré par son Passé. Un lion qui ne tenait plus qu'à une seule chose. Un lion qui pouvait tout laisser tomber en une fraction de seconde. Ne restait à ses yeux qu'une seule chose importante. Réparer le Passé.


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  • Genre : RP

    Nom : [EVENT] La loi du Désert

    Personnage : Hatari

    Contexte : La Guerre est déclaré face aux Mositus.

    Il était encore tôt quand les Jangowas s'éveillèrent ce matin-là. Et pour cause, la journée promettait d'être longue et éreintante. Certains ne reverraient sans doute pas la nuit. C'était ainsi. Hatari suivit le mouvement, à la suite d'autres lions. Bien sur, tous savaient ce qui allait advenir, mais personnes n'en parlait. Akili avait été clair sur cela, la veille. Et personne n'osait remettre en cause sa décision. De plus, beaucoup était d'accord avec lui ; les Mositus devaient disparaître.

    Après s'être étiré, Hatari ébroua son pelage et sa crinière, faisant tomber la poussière et le sable qui s'y étaient accumulé durant la nuit, puis observa les alentours. Partout, des lions et des lionnes se mettaient en mouvement, certain terminant de manger une petite proie, d'autre se réveillant seulement. Chacun vaquait à ses occupations, mais personne ne restait inactif. Seuls les lionceaux attendaient plus ou moins sagement. Eux resteraient ici, avec quelques lionnes. Ils étaient trop jeunes pour se battre.

    Le jeune mâle avisa Niwata, qui observait tout cela les yeux brillants. Il ne la connaissait que trop bien, et espérait qu'elle respecterait les consignes. De toute manière, il ne devait pas se préoccuper d'elle. Cela le détournerait de son but. Or, aujourd'hui était un moyen de prouver qu'il valait tout autant que n'importe lequel des mâles ici présents, voir même plus que certains. Kifua aussi participait. Au fond, Hatari ne savait guère s'il préférait que son Oncle meurt au combat, ou survive. S'il le vieux lion mourrait, il serait libre, mais ne pourrait cependant se venger. Le jeune jangowa songea alors qu'il préférait subir encore le joug de son oncle jusqu'à pouvoir se venger et être le seul maître de ses actes, plutôt que de laisser le destin lui voler sa vengeance.

    Il fut bientôt temps de se mettre en route. Quand Akili s'élança en direction de l'Oasis, tous suivirent. Seuls restèrent quelques lionnes et les lionceaux, qui regardèrent leurs aînés partir avec envie. Bien sur, pour eux, la guerre n'était pas ce qu'elle était vraiment. C'était plus une sorte de jeu permettant de s'assurer gloire et pouvoir. La réalité était bien plus sombre. Il s'agissait parfois de toute une vie à défendre, pour simplement survivre, sans se soucier de gloire et d'honneur. Néanmoins, pour les Jangowas aujourd'hui, il ne s'agissait pas de survie. Ce n'était pas eux qui devaient défendre leur Territoire. Non, un échec ne leur apporterait qu'un sentiment de honte. Alors que pour les Mositus, c'était bien différent. S'ils perdaient, il s'agissait de perdre leur territoire. Autant dire que, en cas d'échec, il ne leur resterait rien.

    C'était d'autant plus motivant, aux yeux d'Hatari. Savoir qu'il n'avait rien à perdre, mais tout à gagner, faisait bouillonner son sang. Il était impatient d'en découdre. Il s'était déjà battu par le passé, mais n'avait jamais réellement fait la guerre. Bien sur, les Jangowas étaient réputés pour leur violence et leur capacité au combat, aussi n'était-il pas trop inquiet, mais il ne connaissait rien des Mositus. Évidement, c'était plus facile de tuer sans connaître. Le jeune mâle ne craignait pas d'être confronté à un adversaire plus doué que lui. Il se savait bon guerrier. Il s'était entraîné depuis tout petit, et il s'entraînait encore. Il excellait à la chasse. Il était fait pour ça.

    Les Jangowas, massés en une grand groupe, suivirent Akili jusqu'à l'Oasis. Là, Hatari pu enfin apercevoir leurs rivaux. Tous alignés, ils attendaient, prêt à en découdre. Les Jangowas se mirent donc aussi en position, et Hatari prit sa place dans le Clan. Il se plaça auprès d'un grand mâle au pelage clair et à la crinière d'un brun terne. Il était doté d'une puissante musculature, et il semblait émaner de lui une assurance terrifiante. Mais, en regardant autour de lui, Hatari vit que, même si tous n'étaient pas aussi musclé et trapu, beaucoup de jangowas étaient puissants. Alors, il pu enfin poser le regard loin devant, ne sachant trop quel Mositu serait son premier adversaire. Il n'avait qu'un hâte ; s'élancer.

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    Si les Jangowas étaient parfaitement alignés et prêt à en découdre, aucun bruit ne courait lorsqu'Akili, Empereur des Jangowas et Seigneur du Désert, pris la parole d'une voix puissante :

    « Seigneurs du Désert ! L'heure est venue pour les coupables de payer pour se qu'ils ont fait ! Les Mositus souillent nos eaux et nous volent nos femelles, ils bafouent nos traditions et défient notre autorité. Laisserez-vous ses ingrats se rire de nous ? Il est temps pour les fils du désert de reprendre ce qui leur appartient ! Montrons à ces chacals que nous n'oublions rien et que nous ne pardonnons pas ! »

    Hatari n'était pas né dans le Désert, mais les problèmes avec les Mositus étaient récurrents, en particulier depuis quelques temps. S'il n'avait pas imaginé que tout cela arriverait aussi vite, le jeune mâle s'était pourtant douté que, tôt ou tard, une guerre éclaterait. Au fond, il ne savait pas vraiment s'il la craignait ou non. Depuis quelques temps, il était en perpétuelle réflexion. Sa discussion avec Niwata l'avait retourné, comme si tout s'était accéléré. Et désormais, il n'était plus sur de rester dans le Désert. Pourtant, ayant passée - désormais - la majeure partie de sa vie dans le désert, lorsque la guerre avait éclaté, il n'avait pu se résoudre à les laisser tomber. Car dans une rivalité comme celle-ci, chaque guerrier était important. Une supériorité numérique pouvait faire la différence, pour un peu qu'on s'y prenne bien.

    « Exterminez-les. Ne laissez aucun survivant. »

    Enfin, Akili ouvrait le bal. Si un instant plus tôt, Hatari était pensif, le vide se fit dans son esprit, pour ne garder en tête qu'un seul objectif : se battre jusqu'à ce que tout s'arrête. Quelque soit la fin. Une victoire, ou la mort. Car il savait pertinemment qu'Akili ne déclarerai jamais qu'ils se rendaient. Ils étaient bien trop fiers pour ça. Ou bien trop fous, peut-être.

    Les yeux du jeune mâle s’éclaircirent d'une nouvelle lueur de farouche détermination. Il se redressa, se rendant plus imposant, la tête haute. Et, inspirant une grande bouffée d'air, il dévoila ses crocs immaculés, et poussa un rugissement puissant qui se mêla à ceux des autres Jangowas. Puis il s'élança, déterminé à ne pas se laisser abattre. Oui, il n'était pas Jangowas de nature, mais c'était la vie de sa seconde famille qui se jouait ici. La vie et l'avenir de Niwata, aussi. Et il ne voulait pas lui laisser un futur plein de chagrin et de désolation. Ses muscles puissants s'échauffèrent peu à peu, se déliant sans peine. Il ne les sollicitait pas encore au maximum, mais cela ne saurait tarder, car Aujourd’hui se jouait Demain.

    -------------------------

    Alors qu'Hatari bondissait à pleine puissance vers un jeune mositus au pelage gris, un haussement de voix dans son dos attira son attention. Les paroles qu'ils venaient de saisir résonnèrent à ses oreilles, si détonantes dans ce chaos qu'elles le firent ralentir brusquement. De son regard brun, il posa les yeux sur l'auteur de ces paroles, le seul jangowa qui était resté en arrière. Valaka. Elle refusait de se battre. Sans vraiment connaître Akili, le jeune mâle n'avait pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir que, par ce geste honorable, la lionne mettait en péril toute sa vie, ainsi que celle de sa famille. Mais cela ne le regardait pas. Lui n'avait rien à perdre. Pas de famille. Pas d'amis. Il n'y avait que lui. Lui, et lui seul. Et comment pouvait-il se manquer à lui-même ? C'était tout bonnement impossible. Il n'avait absolument rien à perdre.

    Alors il s'élança de nouveau, ayant perdu son adversaire de vu. Cependant, les mositus ne manquaient pas, et un nouvel attaquant lui fit bientôt face. C'était un mâle de taille moyenne, au pelage terne. Rien qui lui soit familier. D'un puissant mouvement de jarret, il bondit sur son rival, le faisant rouler au sol. Se relevant rapidement, il se remis en position, prêt à contre-attaquer. Dans l'attente d'une attaque, son regard dériva, et il ne pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil à Valaka. Et ce qu'il vit lui serra le coeur. Un grand mâle au pelage sable - Chenko, le général d'Akili - marchait d'un pas lourd de sens vers la lionne. Cette dernière semblait toute frêle par rapport au mastodonte qui marchait vers elle. Et lorsqu'il vit les deux Jangowas se jeter l'un contre l'autre, il réalisa que ce n'était pas là ce qui devait se passer.

    Son inattention lui valu un puissant coup de tête de son rival, qui le projeta vers l'arrière. Les crocs dévoilés, le Mositu lui faisait face, prêt à se jeter à nouveau sur lui. Et ce fut à cet instant qu'Hatari réalisa que non, il n'allait pas terminer ce combat. Sa place n'était pas là où il avait pensé qu'elle était. Un instant, tout vacilla. A quel point avait-il changé pour en arriver là ? A se battre sans raison valable. A tuer des inconnu qui ne lui avaient rien fait, simplement parce qu'on le lui ordonnait. Kifua l'avait-il changé à ce point ? Il se revit, petit, courant après Usiku. A cette époque-là, il s'était toujours promis d'être un Pridelander honorable et courageux ! Et voila qu'il se retrouvait solitaire pris au milieu d'une guerre qui n'était pas la sienne !

    Au dernier moment, alors que la gueule béante du Mositu se rapprochait dangereusement de son cou, il projeta sa patte vers le mâle, déviant la trajectoire de sa tête massive. Et, pendant que son adversaire reprenait ses esprits, il détala. Bondissant entre les corps massés les uns contre les autres, au milieu des rugissement, il évita tant bien que mal tous les mositus et les jangowas qui lui barraient la route. Il n'avait réfléchi qu'une fraction de seconde, mais cette seconde avait tout révélé. Et désormais, tout était clair. Il avait une chance de changer son avenir, il devait la saisir. Et si Chenko mettait fin à sa vie, alors il aurait au moins sauvé la vie de Valaka. Et c'était bien suffisant.

    Alors qu'il atteignait enfin l'arrière des combats, il vit Valaka et Chenko se faire face. La lionne avait la tête haute. Elle aurait pu fuir, mais elle ne l'avait pas fait. Fière et noble, elle restait jusqu'au bout. Elle avait pourtant tant de choses à protéger. Et quand Hatari vit Chenko s'élancer à pleine vitesse, il poussa un rugissement puissant, et accéléra encore. Alors que le massif général allait atteindre Valaka, le jeune mâle bondit, et percuta le mâle de plein fouet, l'envoyant rouler sur le côté, tout comme lui. Un peu sonné par le coup, Hatari mis quelques instants à se relever, l'esprit embrouillé. Pourtant, il eut tout de même le réflexe de se relever, faisant face à Chenko. D'un battement de paupière, il chassa la brume qui l'entourait, juste à temps pour voir le grand corps au pelage sable foncer vers lui. Il asséna un coup de patte à son adversaire, mais fut tout de même projeté sur le côté.

    Se relevant une nouvelle fois, Hatari posa son regard dans celui Valaka durant un instant. Il ne la connaissait qu'à peine, mais de tous les Jangowas, c'était sans doute celle qui s'était montré la plus sympathique avec lui. Sans le juger. Sans le questionner. Et pour cela, il ne pouvait pas la laisser affronter seul la colère d'Akili. Dans un murmure silencieux, une lueur de regret dans les yeux, il lui souffla un mot. Un simple mot.

    « Pars. »

    S'il avait pu, le jeune jangowa l'aurait forcé. Il aurait crié jusqu'à s’époumoner. Mais déjà, Chenko revenait à la charge, le mettant à terre encore une fois. Le regard d'Hatari quitta celui de Valaka lorsqu'il fut une nouvelle fois projeté au sol. Mais cette fois-ci, il était bien décidé à se défendre. Rugissant de plus belle, les mâchoires et les épaules éraflées, il bondit à sont tour sur le mastodonte, et planta violemment ses crocs dans le dos de son adversaire, faisant couler le sang. Il n'abandonnerait pas. Ses muscles criaient déjà, protestant contre toutes ses chutes. Sa crinière en bataille, il fit tout de même face à Chenko, déterminé, le regard farouche.

    ----------------------------

    Lorsque Chenko posa son regard brûlant de haine sur Hatari, le jeune mâle frissonna. A quoi s'était-il donc attaqué ? La puissante voix du grand mâle résonna au milieu des rugissements :

    — Tu vas payer pour ça, Hatari !

    D'un bond, il fut sur lui, et Hatari n'eut d'autre choix que de l'affronter de face, le heurtant de plein fouet. Tout son corps protesta face à ce violent traitement. Une chose était sur, s'il voulait s'en sortir, combattre en face à face ne serait pas avantageux pour lui, loin de là ! Le général était un lion trapu et musclé, un vrai mastodonte pour un Jangowa. Or, lui, jeune adulte, n'était pas très large, bien que musclé. Son avantage reposait dans l'esquive. A lui de jouer avec la rapidité et la souplesse. Soi tant est qu'on puisse jouer de sa propre vie.

    D'un coup de rein maîtrisé, il s’esquiva sur le côté, s'éloignant ainsi de son rival. Lui tournant autour d'un pas rapide, la tête basse et parallèle au sol, il fixa son adversaire d'un regard haineux. A lui de montrer qu'il n'était pas le lion insignifiant que Chenko croyait voir. A lui de montrer qu'il était un grand lion. Fier et brave, comme son père. Il avait cru que sa vie était ruinée par son passé, mais l'issu de ce combat lui offrait la fin d'une silencieuse souffrance, ou le reste de toute une vie. D'une voix hargneuse, pleine de froideur, il déclara :

    « - Je préfère payer pour mon choix plutôt que de survivre en ayant combattu pour quelque chose que je n'estimai pas fondé. J'ai des valeurs, et je ne suis pas un pantin qu'on peut manipuler à sa guise, Chenko. Je ne suis pas comme Toi

    Si Hatari savait que ses paroles ne ferait qu'empirer les choses, il ne les regrettait cependant pas. Il en avait assez de vivre sous le joug d'un Oncle qui ne vivait que pour le brutaliser. Assez de vivre entraver, d'être dépossédé de ce qui lui revenait de droit ; sa liberté de choisir. Tout. Alors, dans un rugissement furieux, il s'élança une nouvelle fois sur le lion trapu, et lui mordit les flancs, plongeant une fois encore ses crocs dans la peau de son adversaire, ouvrant une nouvelle brèche sanguinolente. Le réplique de son adversaire ne se fit pas attendre, et un violent coup de patte vînt heurter la face du jeune mâle, entaillant sa joue et faisant couler un filet de sang.

    Les deux mâles se jetèrent l'un sur l'autre sans attendre. Chenko voulait en finir aussi vite que possible, et Hatari ne pensait plus à rien d'autre qu'à son adversaire. C'était comme si, désormais, rien d'autre ne comptait. Il n'y avait plus Valaka, plus Niwata. Plus de mositus non plus. Il n'y avait que Chenko, et lui. Alors, tandis que tous deux s'affrontaient dans un combat de titans, il oublia. Tout. Sans remords. Les coups de griffes laissant des sillons, les morsures marquant un peu plus chaque combattant, le temps s’égraina lentement. C'était à qui tiendrait le plus longtemps. Ou à celui qui porterait le coup fatal en premier

    ------------------------------

    Alors qu'Hatari s'apprêtait à bondir de nouveau, Valaka s'interposa et mordit Chenko, tout en lui crachant quelques belles paroles. Elle n'était pas partie, comme le jeune mâle l'aurait souhaité. Mais au fond, il comprenait. Serait-il parti si on le lui avait dit, dans les mêmes circonstances ? Non, certainement pas. Pourtant, lui n'avait ni compagne, ni lionceau. Pas de famille. Rien. Rien que Niwata, cette petite lionne qu'il avait pris sous son aile. Valaka, elle, avait un fils et un compagnon. Elle était aimée. Et soudain, sans qu'il ait eu le temps de réagir, un violent coup de patte du Général l'envoya valser à quelques mètres, meurtrissant au passage sa chair. Assommé, la joue sanglante, le jeune jangowa ne put qu'encaisser les paroles de Chenko :

    ─ Pas fondé ? Les Mositus ont empoisonnés notre eau, ils ont mis notre clan dans son intégralité en danger ! L’un d’eux a même eut le culot de souiller l’impératrice ! Que te faut-il de plus, Hatari ? Nous t’avons accueillis au sein de notre clan alors que tu n’étais qu’un demi Jangowas … nous n’aurions jamais du t’accepter, bâtard !

    Bâtard. Demi-Jangowa. C'était ce qu'il était à leurs yeux. Après tant d'années passées à leurs côtés, à chasser et à participer autant que d'autres à la vie du Clan. Bâtard. Sang-mêlé. Les mots raisonnaient encore et encore dans la tête d'Hatari. Un instant durant, il eut envie de tout abandonner. De toute laisser tomber. De ne pas se relever, et de laisser Chenko mettre un terme à tout cela. Après tout, qui tenait à lui ? Personne. Il était seul. Il n'y aurait personne pour le regretter.

    La mâchoire tremblante, les yeux rivés au sol, le jeune mâle ne se releva pas tout de suite. A cet instant, tout son monde était vacillant. Toute sa vie, ce qu'il s'était efforcé de construire, en croyant avoir un tant soi peu réussit, vacillait au dessus d'un gouffre. Des larmes amères montèrent du fin fond de son corps fatigué et meurtri. Des larmes qui voulaient tout dire. Qui prouveraient au Général qu'il avait raison. Qu'il n'était qu'un Bâtard. Alors, luttant contre ses muscles qui refusaient de lui obéir, contre le chagrin qui lui submergeait le cœur, le jeune mâle se redressa lentement. Chaque geste était douloureux. Sa joue le brûlait. Mais il ne laisserait pas à Chenko le plaisir de voir à quel point ses paroles l'avaient marquées. Bâtard, peut-être, mais pas lâche. A lui d'affronter son passé.

    Quand il parvînt enfin à se remettre debout, la crinière emmêlée et pleine de poussière, tâchée de sang, les pattes tremblantes et la respiration haletante, il posa son regard brun sur le puissant mâle qui lui faisait face. Dans les yeux du jeune mâle brillait une lueur farouche. Déterminée. Non, il n'abandonnerait pas. Il ne ramperait pas à quatre pattes pour implorer le pardon d'Akili. Et même s'il commençait à être encerclé, il ne lâcherait pas prise. C'était sa fierté qui était en jeu. Son honneur. Alors, la tête haute, il parla d'une voix lente mais puissante.

    ─ Le Clan était en danger, mais tu n'as pas fait mieux que Moi. Au lieu de tenter de résoudre tout cela en épargnant tes semblables, tu as préféré te taire pour voir émaner cette guerre que tu attendais tant, pour ton simple plaisir. Et aujourd'hui, alors que tu aurai pu épargner la mort à bien des lions en les aidant, tu as préféré lécher les pattes d'Akili en te retournant contre une Jangowa bien plus honorable que Toi.

    S'il avait encore tant à dire, Hatari fut obligé de faire une pause et de reprendre sa respiration. Durant sa chute, il s'était probablement blessé, car son poitrail le faisait souffrir à chaque fois que ses poumons s'emplissaient d'air. Mais il ne perdit pas pour autant sa rancœur contre Chenko. Alors, la voix plus froide que quelques instants plus tôt, il planta son regard perçant dans celui de son général, et cracha :

    ─ Et je préfère être un Bâtard libre de ses choix plutôt que l'Esclave d'un Roi qui ne me vois même pas. Tu n'es rien aux Yeux d'Akili, Chenko. Rien. Mais tu n'oses pas le reconnaître. Entre sa place d'Empereur et Toi, Akili n'hésitera pas. Mais tu as tellement peur de voir la vérité en face que tu te caches. Tu n'es qu'un trouillard.

    D'un air de défi, Hatari balaya chaque Jangowa qui se trouvait là. Qui ici, aurait le cran de tenir tête à Chenko comme il le faisait ? Lequel d'entre eux oserait, un jour, choisir ses valeurs et braver l'autorité de l'Empereur ? Aucun. Ils étaient tous terrifiés. Incapable de prendre leur destin en main. Ils n'avaient rien compris à la Vie. A ce moment là, la seule pensée d'Hatari fut pour Niwata. Il lui avait promis d'être là pour la guider. Mais désormais, elle devrait se débrouiller sans lui. Et son seul regret était de n'avoir pu lui montrer que c'était elle le véritable Maître de son Destin. Car désormais, ni lui ni Valaka ne pourrait revenir. Ils devraient tous deux se battre pour sauver leur peau. Mais ils étaient deux, et se battaient pour une cause chère à leurs yeux. Défendre leurs valeurs. Alors, Hatari pris une grande inspiration, et posa son regard dans celui de Valaka. Il ne la connaissait que peu. Il n'y avait rien entre eux. Mais désormais, ils étaient seuls contre tous. Et ils le seraient toujours.

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    ─ Je refuse d'obéir plus longtemps à des ordres qui me paraissent démesurés. A partir d'aujourd'hui, Akili n'a plus ma loyauté. Cette guerre bafoue mon honneur, et en tant que Jangowa, on m'a apprit que l'honneur était quelque chose de très important. Est-ce honorable de s'en prendre à des pacifistes ? Non ! C'est un acte de lâche !

    Chaque mots de Valaka résonnait dans les oreilles d'Hatari. Chacun d'entre eux. Mais aucun ne faisait fausse note. Il était d'accord avec elle. A quoi bon se battre sans raison ? Oui, les Mositus avaient sans doute empoisonnés l'eau des Jangowas. Oui, les querelles étaient anciennes entre les deux Clan. Mais Hatari n'avait jamais souffert d'un Mositu. Jamais. Et il n'avait aucune raison de les tuer, si ce n'est par loyauté pour Akili. Akili qui n'avait jamais daigné s’intéresser à lui. Empereur trop fière et trop assoiffé de pouvoir pour lui reconnaître sa place auprès des Jangowas, ou au contraire, le laisser repartir. Régent bien trop indifférent à son Clan.

    Les yeux de Chenko brillèrent de fureur. Comme ils jouaient gros, tous les deux ! Mais à quoi bon vivre dans le mensonge ? Et au fond, le jeune mâle n'avait pas peur. Qu'aurait-il pu craindre ? Chenko ne l'effrayait pas, pas plus qu'Akili, ou qu'aucun autre lion. L'exil ne changerait rien à sa situation. Parce qu'il n'avait rien à perdre. Il n'était retenu par aucun lien. Ni famille. Ni passé. Rien. Chenko et Akili ne pourrait rien détruire de plus, si ce n'était le dernier souffle qui l'animait. Dernier souffle qui n'était pas si cher au coeur d'Hatari.

    — Que sais-tu de la peur, Hatari ? Ne parle pas de choses que tu ne connais pas ! Et toi, Vakala, qui de nous est un lâche ? Ce n'est pas moi qui refuse de me battre ... vos paroles n'ensorcèlent personne d'autre que vous. Vous vous donnez bonne conscience en trouvant des raisons à votre trahison, mais ce ne sont que des illusions. Oui, je me délecte du sang de mes semblables, et plus particulièrement de ceux qui s'en prennent à ma famille, à mon sang, à mon clan. Oui, j'ai préféré la Guerre à la Paix, car en de telles circonstances c'est ce qu'un Jangowas fait. Mais, tout ça n'a plus d'important maintenant.

    L'étau du Clan se resserrait peu à peu autour d'eux, et la tension était palpable. Si Hatari avait songé durant un moment que d'autres se révolteraient, ou refuseraient de lui faire du mal à lui, jeune mâle serviable et dévoué au clan, ses dernières illusions s'étaient envolées face aux expressions de haine et d'agressivité qu'il pouvait lire sur les lèvres de ses anciens alliés. A moins qu'ils ne l'aient jamais été. Le regard animé d'une farouche lueur et la tête haute, Hatari ne baissa pas les yeux. Il affronta le regard du Général sans broncher. Sa crinière emmêlée, ses multiples blessures et sa respiration haletante n'enlevaient rien au sentiment sauvage qui émanait de lui à cet instant.

    — Tuez-les.

    L'ordre de Chenko résonna dans le silence pesant de l'oasis. Les combats avaient cessés, par manque de combattants ou par quelconque autre phénomènes. Étaient-ils tous morts ? Le matin même, Hatari avait juré n'avoir aucune pitié pour les Mositus, et tuer quiconque se mettrait sur son chemin. Mais les choses avaient pris une tournure bien différente, et désormais, il devait se battre non pas pour préserver une parcelle de territoire, mais bien pour sauver sa vie. Ce fut à cet instant précis que le cercle si immobile se brisa, faisant disparaître le reste aux yeux d'Hatari. Seul comptait désormais son but. Sauver sa vie, et celle de Valaka.

    Tandis que la masse de lion fondait sur eux, il se colla à la lionne beige, en tout aussi mauvaise position que lui. Il ne faisait surement pas le poids. Ils devaient fuir, et vite. Mais pour cela, il devait ouvrir une brèche. Une lionne bondit soudain sur son dos, plantant ses griffes dans la chair tendre. Dans grognement, Hatari se démena pour la faire tomber. Aussitôt, un autre suivit, et de nouvelles griffures laissèrent des traces sur le corps longiligne du jeune mâle.

    Son corps déjà épuisé mettait de plus en plus de temps à lui répondre. Chaque geste était douloureux, et tout ses muscles le brûlait. Tout abandonner aurait été tellement tentant. Se laisser partir, sans plus rien penser. Mais il ne pouvait pas. Parce qu'au fond de lui, une flamme ravageuse s'était allumée. Celle de la vengeance. Sa famille descendait en partie des Jangowas. Son Père avait du Sang Jangowa. Son Oncle avait du Sang Jangowa. Et tout ce qu'ils avaient fait, c'était détruire sa vie. Morceau par morceau. Jamais Kifua ne l'avait laissé vivre sa vie. Il l'avait rabaissé, encore et encore. Et les Jangowas n'avaient rien fait.

    Et alors, ce fut comme si tout recommençait. Comme si les blessures d'Hatari n'avaient jamais disparut. La colère et le chagrin furent tels qu'il en trembla de tout son corps. Le passé qu'il avait si longtemps cherché à cacher venait de refaire surface, brisant toutes les barrières qu'il s'était efforcé de construire. Tant d'année de travail détruit. Mais à ce moment là, rien n'importait. Rien d'autre que la vengeance qui animait désormais Hatari. Comme un poison venimeux qui s'infiltrait dans chaque parcelle de son corps.

    Dans un rugissement puissant, le jeune mâle envoya valser l'adolescent qui venait de lui mordre le flanc, et observa la situation. Devant lui, la masse de lion s'était éclaircit, la plupart ayant préféré le prendre par surprise en l'attaquant sur les côtés ou dans le dos. Il y avait une infime chance de pouvoir s'en aller. Si infime qu'Hatari comprit que c'était la seule qu'il aurait. Il en oublia un instant la haine des autres Jangowas, et lorsqu'une fulgurante douleur lui vrilla la face, il ne put s'empêcher de rentrer sa tête entre ses pattes en poussant un gémissement. Son oeil était affreusement douloureux, et lorsqu'il le rouvrit, il ne vit rien. Une terrible angoisse s'empara de lui à l'idée qu'il ait pu perdre un oeil, mais elle fut bien vite chassé par l'animosité qui bouillonnait dans ses veines.

    Avec une rapidité inouïe, il se redressa brusquement, et asséna un violent coup de patte au mâle qui se pavanait devant lui, fier à l'idée de l'avoir amoché. Une terrible balafre marqua la face du grand lion qui grogna à son tour en reculant. La brèche était désormais là. Un instant, les jangowas hésitèrent devant la colère et la haine d'Hatari envers ceux qu'il avait servit depuis sa naissance. Campé sur ses quatre pattes, pantelant et en sueur, le sang dégoulinant sur sa joue, il cracha d'une voix rageuse :

    ─ Tant d'années à vous côtoyer pour en arriver là. Je n'oublierai pas. J'espère que lécher les pattes de Chenko vous plaira.

    Et, profitant de la stupeur de ses anciens compagnons de vie, Hatari s'élança, bousculant ceux qui le gênaient d'un coup d'épaule. Une nouvelle fois, il laissait là la plus grande partie de son passé. Une nouvelle fois, il abandonnait tout derrière lui. Mais cette fois-ci, il en avait fait le choix. Il l'avait choisit.

    ------------------------

    Poussant sur ses puissantes pattes, Hatari sollicitait le moindre de ses muscles à chaque instant. Il le savait, sa vie dépendait de sa capacité à fuir aussi vite que possible. Fuir. Dans son esprit, ce verbe avait toujours eu une connotation négative. C'était comme abandonner, laisser tomber. Pour lui, ça avait toujours été une preuve de faiblesse ou de lâcheté. Or, aujourd'hui, alors qu'il filait à travers le désert, ce terme prenait un tout autre sens.

    Fuir, c'était aussi respecter ses valeurs. Avoir des idéaux propres, et avoir le courage de les suivre. Si le jeune mâle avait obéit purement et simplement à Akili, et tuer des Mositus sans aucune raison valable, sans qu'il lui ait rien fait, alors il se serait considéré comme un faible et un lâche. Parce qu'il n'aurait pas su suivre ses idéaux. Pourtant, être fidèle à soi-même pouvait coûter cher. Il en était la preuve incarnée. Il fuyait aujourd'hui pour sauver sa peau, et celle de Valaka.

    Valaka. Pendant un instant, il l'en aurait presque oublié. Espérant qu'il ne faisait pas une erreur capitale, il se ralentit sa course et se retourna. Et alors, il eut un soupir de soulagement , qui fut de courte durée cependant. Au loin, les Jangowas avaient cessés leur course, et ne les poursuivaient plus. De plus, la lionne au pelage claire le suivait de près. Estimant qu'ils pouvaient s'accorder une légère pause, il posa son regard au loin, reprenant son souffle. S'il avait pu, alors il se serait laissé tomber au sol pour se reposer. Mais Hatari savait que, s'il le faisait, il serait incapable de se relever. Chaque parcelle de son corps le brûlait, et son oeil était comme chauffé au fer blanc. Il ne voyait toujours pas. Mais c'était sans doute le cadet de ses soucis à l'heure actuelle.

    Ses yeux chocolats croisèrent alors le regard brûlant de haine d'Akili. Durant quelques instants, les deux lions se fixèrent. Si le jeune mâle ne pouvait entendre les paroles de son ancien Empereur, le regard qu'il posait sur eux ne laissait aucun doute à ce qui les attendait. L'exil, sans aucun doute. Et chaque jour deviendrait désormais un combat à part entière. Car Akili n'était pas de ceux qui pardonnaient. Et les Jangowas traqueraient leurs anciens compagnons comme s'il n'avaient jamais chassé ensemble.

    ─ Allons nous-en. Il n'y a plus rien à tirer de tout ça.

    S'il Hatari avait tenté de garder une voix forte, ce n'était qu'une facette. Il était épuisé, au bord de l'évanouissement, et tout son monde s'écroulait de nouveau. Encore une fois, il perdait tout ce qu'il avait toujours connu. Mais cette fois-ci, il en était seul responsable. Ce n'en était pas moins difficile. Une seule pensée occupait désormais son esprit : il allait avoir le loisir de tracer son avenir. Et il se vengerait. D'Akili. De Kifua. D'Usiku.


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  • Genre : RP

    Nom : Séparation

    Personnage : Hatari

    Contexte : Niwata rattrape Hatari, alors que celui-ci vient de se faire exiler

     

    Une course effréné. Une respiration haletante. Des foulées immenses. Hatari traversait le désert sans plus se soucier de ce qui se trouvait autour de lui. Son cœur battait la chamade, et ses muscles puissants roulaient sous sa fourrure. Sa crinière en bataille ne retenait plus les mèches rebelles qui venaient se jeter devant ses yeux à chaque foulée. Mais le jeune mâle n'en avait que faire. Seule l'animait un but unique : partir. Le plus loin possible. Quitter ce monde d'injustice et de soif de pouvoir. Quitter le désert, et tout ce qui avait constitué sa vie jusqu'ici. Une fois de plus.

    Mais cette fois-ci, c'était différent. Il l'avait choisit. En parti. Il s'était rebellé contre des ordres injustes à ses yeux. Il avait aidé Valaka. Il avait renier les siens, à cause d'un Empereur trop assoiffé de pouvoir pour se rendre compte de la situation. Mais Hatari n'était pas accablé. Bien au contraire. Depuis l'instant où il avait fait face à Chenko, ses yeux s'étaient allumés d'une lueur bien particulière ; celle de la haine. Haine contre ces lions trop orgueilleux. Colère contre ces lions trop lâches pour oser intervenir. Rancœur contre le monde entier. Mais désormais, son sang bouillonnait, et il n'était plus tout à fait le même.

    Loin du lion taciturne et renfermé qu'il avait été, asservi par son oncle, il devenait exilé. Hors-la-loi. Maître de son Destin. Car désormais, il tout un monde s'offrait à lui. Un futur qu'il pourrait écrire à sa guise. Un futur qu'il pourrait voir fructueux d'une croix sur un passé douloureux. Fructueux d'une vengeance. Car désormais, plus rien ne l'empêchait d'aller marcher sur Prideland. Plus aucunes lois, plus aucunes frontières ne barreraient sa route. Il ne craignait plus rien ni personne. Qu'il croise un guerrier, et il le repousserai. Qu'il croise un Général, et il le coucherai à Terre. Qu'il croise un Jangowa, et il le tuerai.

    Soudain, alors qu'il continuait sa course, faisant défiler le sol sous ses pattes, une masse claire intercepta sa course. Une petite masse blanche qu'il connaissait si bien qu'il n'eut pas besoin de cligner des yeux une seconde fois pour la reconnaitre. Niwata. L'exemple même du lion qu'il ne voulait pas croiser. Qu'il ne voulait plus croiser.

    ─ Hatari ! Que fais-tu ici, aux frontières du Désert ? Les Jangowas sont de l’autre côté, tu ne devrais pas rester ici !

    L'ancien Jangowa stoppa net sa course, ses muscles puissants se tendant pour répondre à la sollicitation. La crinière emmêlée et le pelage tâché de sang, il posa son regard sur Niwata. Un regard dur et empli de haine. Un regard qui portait la trace d'une bataille bien plus profonde que ce qu'elle paraissait. Un regard barré par une large cicatrice encore à vif. Zébrure qui le suivrait toute sa vie, ne lui faisant jamais oublier le jour où il avait pris en main son destin. Lorsque Niwata leva la tête, et que ses yeux s'agrandirent, Hatari ne cilla pas. Les crocs serrés et le visage fermé, il sentait en lui la colère et la haine. Aucune trace de la moindre joie, aucune trace de sérénité. Rien qui puisse le faire ressembler au Mentor attentif qu'il avait tenté d'être.

    ─ Va t-en. Tu n'as rien à faire ici. Retourne chez les tiens.

    C'était déclaré de façon si froide, presque craché, que nul n'aurait pu dire que les deux lions avaient été amis, auparavant. Ou peut-être même plus. Mais le jeune Jangowa fidèle à son clan avait laissé place à un lion plein de haine et de colère. A un exilé qui ne rêvait que du jour où il mettrait à terre son ancien Clan.

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    Si son ton en aurait effrayé plus d'un, Niwata n'était pas du genre à obéir facilement. Loin de là, même. Être têtue était parfois une bonne chose, mais en l'occurence, cela pouvait se révéler dangereux. Très dangereux. Était-elle à ce point inconsciente, au fond ?

    ─ Hé, les Jangowas sont aussi ton Clan, tu sais ! Pourquoi es-tu aussi méchant ? C’est la Guerre qui t’a rendu comme ça ?! Si tu as des yeux, tu aurais surement remarqué que les Jangowas se trouvent de l’autre côté du Désert. Ils sont pas à la frontière, hein !

    Le hors la loi ne bougea pas d'un cil. Immobile, comme la pierre. Froid comme elle, aussi. Il fulminait. Il rageait contre Niwata, parce qu'elle était incapable de prendre ce qu'on lui donnait, et qu'elle demandait toujours plus. Croyait-elle réellement qu'il allait bien, et que tout allait continuer de la sorte ?

    ─ Ah lala, il faut toujours tout t'expliquer, toi. Allez vient, Papy, je vais te reconduire chez toi, héhé.

    Sans plus de précautions, elle s'avança, et vînt se frotter à son ancien mentor. S'en fut trop pour Hatari, qui n'était plus vraiment lui-même. Dans un grognement rageur, il envoya valser Niwata à quelques mètres de là, d'un coup de patte bien placé. Le peu de Jangowa qui restait en lui avait fait en sorte de frapper à un endroit sans danger, et sans intention réelle de la blesser. Mais il l'avait frappé. Repoussé. Rejeté. Ses yeux empli de colère, il crâcha :

    ─ N'es-tu pas capable de comprendre ce qu'on te dis ? Ou es-tu si orgueilleuse que tu estime avoir tous les droits ?

    C'était violent. Affreusement différent de la relation qu'ils avaient pu avoir jusqu'ici. Comment la petite lionne allait-elle réagir ? Lui qui s'était montré si protecteur et doux avec elle, alors même qu'il était un mâle Jangowa dans la pleine fleur de l'âge. Un infime instant, sa colère s'apaisa, et ses yeux s'emplirent un instant d'une lueur de regret face à tous ses souvenirs. Et puis, une fraction de second plus tard, ses blessures à vifs et la fatigue lui firent retrouver sa colère. Le souvenir d'Akili et de Chenko leur crachant dessus et les rabaissant, les souvenirs des autres Jangowas leur sautant dessus comme s'il n'avait jamais chassé ou vécu ensemble, tout cela fit que la haine reprit le dessus. Relevant la tête, ses mèches rebelles lui donnant un air sauvage et impressionnant, il cracha :

    ─ Je ne suis plus un Jangowa. Je n'ai jamais fait parti de ce clan de lâche. C'est le tien, pas le mien.

    ---------------------------

    Un air effrayé se plaqua sur le visage de la petite lionne, face à la brutalité de son ancien Mentor. Etait-ce réellement le même lion ? Difficile à dire. Hier, tout était parfait. Mais aujourd'hui semblait agrandir une ancienne fissure invisible pour quiconque n'en avait pas connaissance.

    ─ Les Jangowas ne sont pas des lâches. Moi, je ne suis pas une lâche, alors mon Clan ne le sera pas. Tu as quitté le Clan des Jangowas ? Pourquoi ? Ils ont fait quelque chose de mal ?

    Le regard brûlant, Hatari ne démordait pas de sa colère. S'il avait pu, il aurait laissé là Niwata, et aurait continué sa route. Loin d'elle. Mais il y avait quelque chose au fond de lui, une toute petite étincelle, qui le retenait. Parce qu'il se souvenait de Niwata. Parce qu'il avait promis de la protéger, et de la faire devenir une grande lionne. La veille encore, elle avait toute son affection, alors pourquoi la trahir, aujourd'hui ? Il n'en savait rien. Mais il ne pouvait pas rester, ni même revenir en arrière. De toute manière, il ne le voulait pas. Mais il ne voulait pas blesser Niwata. Quand bien même il était en colère contre le monde entier, incompris, harassé et plein de haine, il restait une toute petite part d'affection pour la petite lionne. Alors il s'éloigna de quelques pas, tournant le dos à Niwata. La tête base et les yeux rivés sur le sol, il parla dans un murmure que la petite jangowa ne pourrai comprendre :

    ─ Les Jangowas sont incapables de faire autre chose que ce qu'Akili leur dit. Ils sont entravés par ses chaînes, et ne s'en rendent même pas compte.

    Il releva soudainement la tête, son regard farouche rivé à l'horizon, et déclara d'une voix grave :

    - Tu m'avais dit qu'il me faudrait de la chance pour me sortir vivant de cette guerre. Mais tu t'es trompée, Niwata. Ni tes précieux Jangowas, ni Chenko, ni même Akili n'ont su me faire taire. Aucun d'eux n'a été capable de me plaquer à terre, quand bien même nous étions deux contre tous.

    A elle d'essayer de comprendre. A elle de faire les liens. Il n'était pas là pour raconter une histoire, ni même pour se justifier. Car désormais, il était libre. Hors-la-loi, mais libre. Et plus rien n'entravait ses désirs. Il pourrait se rendre sur Prideland. Il pourrait revenir dans le désert chercher Akili. Il n'avait plus rien à perdre que sa liberté nouvellement acquise. Liberté qu'il ne cèderait jamais. Plutôt mourir. Ainsi, il avait maintenant tout un nouveau destin à écrire. Et plus que jamais, il en était l'auteur. Tournant la tête, il plongea son regard fermé - qui ne laissait rien transparaitre d'autre qu'une farouche volonté - dans celui de Niwata, et déclara :

    ─ C'est la dernière fois que tu me vois. Tu voulais que je m'en aille, c'est désormais chose faite. Je quitte le désert.

    -----------------------------

    La petite lionne s'était remise à toiser le grand mâle comme s'il n'avait pas été un potentiel rival. Comme si elle avait pu être certaine qu'il ne lui ferait pas de mal. Mais était-ce réellement le cas ? Car s'il avait encore une certaine maîtrise de lui-même, chacune des paroles de la jeune lionne ravivait un peu sa colère

    ─ J’ai jamais voulu que tu partes du Désert, Hatari, et ça, tu le sais. Tu ne devrais pas trop te convaincre que tu ne verras plus jamais mon visage, .. car un jour où l’autre, je partirais aussi du Désert. Et ce ne sera pas pour toi, mais pour mon objectif qui me détermine depuis très longtemps.

    A quoi cela servait-il de lui dire ça ? Il n'en avait cure, après tout. Il était libre. Et ce n'était pas elle qui le retiendrait lorsqu'il aurait à effectuer des tâches bien plus sombres que ce qu'elle pouvait imaginer. Au fond, même s'ils avaient par le passé été proche, une génération entière les séparait. Il s'était sans doute voila la face ; Niwata n'était pas assez grande pour comprendre la réalité, et se bernait encore de rêves et d'espoir. Elle avait tort. Mais elle le découvrirait bien assez, tôt, et en payerait le prix douloureux.

    ─ Tu devrais te méfier, Niwata. Le temps change les lions, et je doute qu'un potentiel rival apprécie ton imprudence. Tu découvriras bien assez tôt qu'il est préférable d'être en position de force pour t'aventurer dans des discours moralisateurs.

    Il plissa les yeux, et observa la petite lionne avec un air sauvage. Si ses blessures le faisaient souffrir, il était capable de faire face. Mais chacun de ses muscles tremblaient, et leur petite discussion était une occasion de reprendre un peu de souffle, bien qu'il soit endurant et puissant. La guerre l'avait enduré, lui qui s'était battu seul contre tous. Seul contre les compagnons de Niwata. Ce qui faisait désormais de leur relation une tout autre chose.

    ─ Tu devrais oublier ce qui nous a lié jusqu'ici, Niwata. Tu devrais m'oublier tout court. N'espère pas me revoir, je ne chercherai pas à le faire. Lorsque je reviendrai dans le désert, ça ne sera pas pour Toi. Ça sera pour faire taire Akili, Chenko, et tous ceux qui se dresseront devant moi.

    Il s'arrêta un instant de parler, essayant de laisser à la petite lionne le temps de réfléchir à ce qu'il était en train de dire. Lui ne l'oublierait pas, mais ce serait pour une seule et unique raison. Raison qu'il garderait secrète. Redressant la tête, il détourna le regard, et parla d'une voix profonde :

    ─ J'écarterai chaque lion qui tentera de me priver de ma vengeance. Quel qu'il soit. Quoi qu'il ait été pour Moi. Et je te conseille de ne pas chercher à m'arrêter. Tu ne seras pas une exception.

    -----------------------------

    Face aux paroles de son ancien mentor, un sourire sarcastique s dessina sur les babines de Niwata.

    ─ Tu ne me fais pas peur, Hatari. Lorsque je serais adolescente, ne crois-pas que je te laisserais nuire à mon Empereur, même s’il est injuste. Maintenant que tu veux que je t’oublie... hé bien, que tes souhaits soient exaucés, l’Exilé. On dira que ce sera un cadeau de ma part, d’accord ?

    Un sourire moqueur se dessina à son tour sur le visage d'Hatari. Croyait-elle seulement avoir une chance dans ce genre de jeu ? Nul besoin de cadeau de sa part. C'était lui qui venait del ui en faire un, en évitant de la tuer. Il aurait pu le faire sur le champs, et elle n'aurait rien pu faire. Elle n'en avait sans doute pas conscience, mais il ne manquerait pas de le lui rappeler.

    ─ Bref, que le jeu commence ! Je te laisse donc, les Jangowas doivent être loin, maintenant. Profites-bien de tes jours de repos, Hatari, car quand on lance les pierres sur le plateau, on ne peut pas rejouer une nouvelle fois !

    Sur ce, la petite lionne se détourna, sans un regard, et s'éloigna en direction des Jangowas. S'il avait gardé une once d'affection pour elle, cette petite étincelle qui l'avait empêché de la tuer, Niwata venait de la souffler. Et désormais, il ne restait rien du jeune Jangowa. Rien d'autre qu'un désir de vengeance qui serait sans nul doute assouvi en temps voulu. D'une voix forte - assez pour qu'elle soit perçue par sa nouvelle rivale - le jeune mâle déclara :

    ─ Qu'il en soit ainsi. Mais sache que lorsqu'on est hors-la-loi, les règles ne comptent pas. J'ai tout loisir de rejouer. Je ne t'ai pas mis à terre aujourd'hui, mais tu n'auras pas de seconde chance. Songe-y. Adieu, Niwata.

    Sur ce, il poussa un puissant rugissement. Pour les Jangowas. Pour Niwata. Pour signifier à tout un chacun qu'il ne laisserait plus personne entraver sa liberté, et qu'il ne reculerait devant rien pour écrire son destin.

     
       

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  • Genre : RP

    Nom : La Vengeance est une justice sauvage

    Personnage : Hatari

    Contexte : Hatari revient aux abords du désert, alors même qu'il en est exilé

    Contrôlant le moindre de ses muscles à la perfection, Hatari se déplaçait rapidement et souplement. Sans réellement s'arrêter, il était toutefois plus que vigilant. Il n'était pas potentiellement en danger, mais risquait la mort à chaque instant, ou presque. Lui qui avait été chassé du Désert lors de la guerre, par Akili et Chenko, revenait à la charge. Les paroles d'Akili avaient pourtant été claires : « Nous les retrouverons en temps voulu, ils n’ont nul par où se cacher. Le désert nous les livrera, soyez-en assuré ». Autant dire que le jeune mâle n'avait rien à faire dans le désert. Absolument rien. Il aurait du être à des lieux de là. Et pourtant, à cet instant précis, il foulait le sol rocailleux sur lequel il avait grandit.

    Hatari avait parfaitement conscience du risque mortel qu'il prenait, mais n'y avait cependant pas renoncé. Plutôt mourir que de se laisser entraver par les ordres d'un vieillard trop orgueilleux. Akili avait tenté de le faire taire, il allait le révéler aux yeux de tous. Le jeune Jangowa qui n'avait été qu'un adolescent renfermé et distant était devenu un Hors-l-loi brisant chaque limite. S'il n'était pas venu ici avec un but précis, il restait cependant une idée inébranlable au fond de son esprit. Chaque lion qu'il croiserait aurait à choisir son destin. Lui ne montrerait aucune pitié. Il n'y aurait pas de neutralité. Il n'y aurait que ses ennemis, et ses compagnons de liberté. Que quelqu'un se dresse devant lui, et il le ferait tomber. Que quelqu'un le menace, et il le ferait taire. Que quelqu'un le laisse passer, et il ne l'oublierait pas.

    Ainsi, les yeux plissés et le regard menaçant, Hatari continuait sa marche furtive à travers les grandes falaises. A tout moment, il pouvait tomber sur des Jangowas en chasse, ou tout simplement en vadrouille. Qu'importe. Il ne craignait plus la mort. Il avait trop longtemps subi le joug de lions trop ambitieux et trop orgueilleux pour se faire assujettir une nouvelle foi. Il n'y avait désormais plus que deux chemins possibles ; celui de la liberté, ou celui de la fin. Rien de plus. Tandis qu'il pensait à cela, Hatari s'enfonçait plus loin encore dans le désert. Et bientôt, le vent lui apporta une odeur fraîche, et une silhouette claire se découpa devant ses yeux, à quelques dizaines de mètres de lui. Un Jangowa, sans nul doute. Hatari s'arrêta un instant. Le lion lui tournait le dos, et ne semblait pas l'avoir remarqué. Mais cela importait peu. Les dés étaient lancé. Alors, la tête basse et le regard menaçant, le jeune mâle sorti de l'ombre, et s'avança lentement, les crocs dévoilés.

    -------------------------------

    L'impératrice se retourna brusquement, surprise :

    ─ Hatari ... ? Que fais-tu ici ? Il vont te découvrir ! Je ne te veux aucun mal...

    Elle avait plongé son regard ambré dans le sien. Comme pour faire passer un message. Après tout, n'était-elle pas en position de faiblesse ? Certes, elle était la compagne d'Akili, mais Hatari restait un mâle dans la fleur de l'âge. En colère, qui plus était. Autant dire qu'il représentait une réelle menace pour elle. Un instant, le jeune mâle fut tenté de lui asséner un violent coup de patte, rien que pour le plaisir de savoir Akili hors de lui à cette idée. Rien que pour se défouler. Mais le regard à la fois tendre et profond de Léhona le retînt. Parce qu'elle semblait vraiment sincère. Au fond, n'était-elle pas une des rares à l'avoir remarqué dans le clan ? A l'avoir remercié de garder un oeil sur Shabel, ou simplement à lui adresser la parole ?

    Léhona était la compagne d'Akili, Empereur des Jangowas. Celui qui avait à la fois détruit et proposé un nouveau futur à la vie d'Hatari. Mais quand il réfléchissait à cela, le jeune mâle se rappelait de ce que les Jangowas avaient appris quelques mois auparavant : l'Impératrice avait trompé l'Empereur. Et cette escapade avait donné deux héritiers illégitimes à Akili. Ce dernier avait tué le plus jeune mâle, et couvait la petite femelle d'un oeil peu chaleureux.Et il traitait Léhona avec bien peu de délicatesse, comme si la lionne n'existait plus réellement à ses yeux. L'aimait-il encore ? Et elle, l'avait-elle jamais aimé ? A cette idée soudaine, l'ancien Jangowa s'arrêta. Il cacha un instant ses crocs impressionnants, pour se concentrer sur le regard de l’Impératrice. Il avait là l'occasion de prendre sa revanche sur Akili en tuant sa compagne, affront plus qu’insupportable pour le lion orgueilleux qu'il était. Mais il avait peut-être la possibilité de lui porter un plus grand affront encore. Tout dépendait de la lionne qui se trouvait face à lui. Alors, d'une voix profonde, le regard encore sombre, il déclara :

    ─ Pourquoi te croirai-je ? Tu es un des leurs. Les ordres sont clairs.

    -------------------------------

    ─ Je ne sais plus maintenant si je suis vraiment une des Jangowas… Je ne sais vraiment plus. Mon honneur et ma loyauté ont été bafoués, crois-tu que j’oserais trahir quelconque lion après l’incident ? Fais moi confiance.

    Comme s'il elle se savait en sécurité, Léhona s'assit. Peut-être était-elle inconsciente. Mais peut-être était-ce aussi une marque de confiance. Elle savait qu'il ne lui ferait pas de mal. Elle lui montrait qu'il pouvait croire en elle. Alors il rentra ses griffes. Il n'en restait pas moins amer et en colère, mais ce n'était pas la faute de Léhona. Elle avait tout d'un réelle impératrice. Courage, et honneur. Même après ses péripéties, elle avait su garder la tête haute. Elle avait défié Akili plus ouvertement que chaque lion sur cette Terre, et elle avait joué sa vie. Mais elle avait montré à tout un chacun que la liberté n'était pas quelque chose que l'on pouvait contrôler. Pas même de force. Tout cela n'était que parades et illusions.

    ─ Alors pourquoi laisser Akili t'entraver ?

    La voix d'Hatari était lourde de sens, chargée de rancœur. Pourquoi accepter d'être humilié chaque jour pour quelque chose qui n'était pas plus important que cela à ses yeux ? Lui avait tout perdu pour conserver sa liberté. Et aucun Jangowas n'avait tenu cela en compte. Pendant des années, il avait aidé chacun d'entre eux, mais pas un n'avait été capable de s'opposer à Akili lorsqu'il leur avait demandé de le tuer. Il avait alors pensé être le seul à juger qu'Akili n'était pas un bon Empereur. Chaque jour depuis son exil, il se sentait plus seul que jamais, comme s'il avait découvert une vérité qu'il était le seul à détenir. Comme si personne ne comprenait.

    ---------------------------

    ─ Ils ont besoin de moi... Les sujets d'Akili et l'Empire ne peuvent pas luter sans une Impératrice, le cycle serait vide sans ma présence. Même si je réclame vraiment ma liberté, je dois avant tout me sacrifier pour mes sujets. Pour les Jangowas. Je n'attends juste que les choses passent. Je dois rester... car ces terres furent celles de mon père, et je ne les laisserai point aux pattes d'Akili.

    La voix de Léhona, même si elle était humble, restait fière. Comme si elle aimait à penser qu'elle était indispensable à la liberté des Jangowas. Et cela mit Hatari hors de lui. D'un violent coup de patte, il envoya valser du sable et des cailloux contre la paroi rocheuse la plus proche. Puis, il se retourna vivement, sa crinière tombant en mèche rebelle et ses yeux brillants d'une lueur perçante, et s'exclama :

    ─ Besoin de Toi ? Ils ne méritent l'aide de personne ! Ce ne sont que des lâches, trop faibles pour tenir leurs valeurs ! Ils ne sont guidés que par le pouvoir et la peur !

    Ses yeux brillaient de colère, et malgré lui, il avait presque crié. Peu lui importait la discrétion désormais, les paroles de Léhona l'avait bien trop révolté. Comment pouvait-elle seulement penser cela ? Certes, elle était l'impératrice, mais Akili n'avait que faire de son avis. Il faisait ce que bon lui plaisait, peu importait que la lionne s'interpose. Il aurait vite fait de la repousser. Il en était de même pour les Jangowas. Si quelques uns d'entre eux estimaient toujours Léhona, la plupart - les plus fervents adeptes de l'Empereur - riaient dans son dos, et lui crachaient presque dessus. Comment pouvaient-ils avoir besoin d'elle ?

    ─ S'ils avaient voulu leur liberté, ils auraient pu la prendre depuis bien longtemps. Mais ils ont préféré lécher les pattes d'Akili et chercher à nous tuer, simplement parce que nous n'étions pas d'accord avec Akili. Nous ne nous sommes pas attaqués à eux, nous ne les avons pas blessés, pas même brusqués, mais pourtant, nous sommes subitement devenus leurs ennemis. Pourquoi ? Parce qu'Akili craignait pour son autorité, et qu'il en a décidé ainsi.

    Si sa voix s'était légèrement posée, elle était désormais glaciale, et ses yeux furieux n'avaient pas quitté ceux de l'impératrice. Peut-être aurait-il mieux fait de l'abattre, si elle se révélait être un ennemi potentiel. Un ennemi bien trop proche d'Akili pour la laisser repartir en emportant tant de choses avec elle.

    --------------------------------

    ─ Je ne suis pas idiote à ce point là, Hatari. J’ai Shabèl. Crois-tu qu’elle se débrouillera seule ? La majorité de ses chicanes sont réglée par ma personne, et je doute qu’Akili ne la laisse saine et sauve à cause de son sang impur à mon départ.

    Le mâle n'aimait pas la façon dont Léhona lui parlait. Pas plus que ce qu'elle avançait. Au fond, elle ne semblait pas vouloir quitter Akili. Peut-être l'aimait-elle, sans vouloir le reconnaître ? Hatari savait que Shabel avait besoin de sa mère, elle était encore jeune et avait besoin d'être surveillé. Il avait gardé un oeil sur elle plus d'une fois pendant que sa mère était absente. Il n'en avait pas pour autant entravé sa liberté.

    ─ Vako reviendra bientôt, et son ambition d ‘être empereur se fait entendre. J’ai encore un espoir mais même si Vako vainquait l’Empereur actuel, la liberté ne saura que faire de moi. Me dépêtrer de ces chaînes qui à chaque minute me retiennent n’est pas mon droit et ne le sera jamais.

    Si l'exilé avait perçu un soupir dans la voix de la lionne, il n'en fit rien. Il était trop en colère pour pouvoir le relever. Il s'était un jour dit qu'il ne devait sans doute pas être le seul à rêver de liberté, mais plus il avançait, plus il se rendait compte qu'il s'était voilé la face. Il était seul. Personne ne souhaiter quitter sa petite routine passée à lécher les pattes de l'Empereur. Tournant autour de Léhona comme un fauve en cage, il fulminait. Pour un peu, il en aurait sauté sur son interlocutrice pour la mettre à terre, comme il avait juré de le faire pour chaque Jangowa.

    Alors il s'arrêta, et releva la tête, dardant son regard brûlant dans celui de Léhona. Il avait l'occasion de le faire. Elle saurait se défendre, mais il aurait le dessus. Il en était certain. Là, dans ce repli rocheux, il pouvait tuer l'impératrice des Jangowas. La compagne d'Akili. Mais il ne le ferait pas. Elle n'avait rien pu faire dans l'Histoire. Elle n'était même pas là. Et il espérait que, si cela avait été le cas, elle aurait interféré en sa faveur. D'une voix bien plus calme, mais surtout glaciale, il déclara alors :

    ─ Tu t’apitoie sur toi-même, Léhona. Tu n'as pas une vie facile, mais il n'appartient qu'à Toi de t'en défaire. Tu n'as qu'à te détacher de tes chaînes, ce n'est qu'une question de volonté. Je t'ai proposé de t'aider, mais tu refuses. Soit. Cela ne m’empêchera pas de faire ce que j'ai à faire. Si Vako ne parvient pas à faire taire Akili, je m'en chargerai moi-même. Rien ne m'arrêtera, et je ferai taire chaque Jangowa enchaîné à l'Empereur. Y compris toi, s'il le faut.

    Sur ces dernières paroles, qui n'étaient pas des menaces en l'air, Hatari posa une dernière fois son regard vers l'Horizon, dans la direction qu'avait pris les compagnons de la lionne. Un jour, il reviendrait pour de bon. Un jour, mais pas aujourd'hui. Ce n'était pas encore l'heure. Et il avait d'autres choses à régler. Dans un murmure, il souffla - autant pour lui que pour elle - :

    ─ Si tu changes d'avis, viens me trouver.

    Puis, sans même un dernier regard pour Léhona ou pour le désert, il tourna le dos, et s'enfonça dans les Terres d'un pas puissant et assuré. Il ne craignait personne. Pas même la mort.

     
       

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