Genre : RP

Nom : Cette fleur en Moi

Personnage : Okawan

Contexte : Okawan doit venir en aide à Safari, alors qu'il cherche à l'éviter.

 Okawan était debout depuis l'aube. Il avait déjà chassé et mangé un morceau. Et maintenant, il regardait lentement le soleil se lever sur Hopeland, dans un coin du Rocher, là où personne ne passerait de sitôt. La plupart des lions dormaient encore. Il en avait vu quelques uns quitter le Rocher, parmi eux Safari, accompagnée de trois lionnes. Son regard s'était assombri, quand il l'avait reconnu. Leur dernier entrevu lui était resté en travers de la gorge, et il avait beaucoup de mal à faire une croix dessus. D'une part parce que Safari était la première à exprimer assez clairement que, tant qu'il était « utile », il serait le bienvenue, mais qu'à partir du moment où il ne le serait plus, il n'aurait plus sa place, mais aussi parce qu'elle était la première à l'avoir approuvé sur le fait qu'il serait toujours différent. Et ça lui avait fait mal.

Lui le savait. Il l'avait toujours su. Mais de là à ce que sa Lieutenante approuve et surenchérisse, c'était devenu difficile. Plus le temps passait, depuis leur dernier entrevu, plus Okawan s'assombrissait et changeait. Il comprenait qu'il ne serait jamais comme Kamal. Parce qu'il n'avait rien à faire ici, alors que Kamal avait su trouver sa place en aidant Moyo a prendre le trône qui lui revenait de droit. Parce qu'il avait le Physique d'un lion d'ici, quand Okawan avait celui de Lions vivant bien loin. Tout cela à cause de son père. Père qui avait tué l'un de ses demi-frères. Père qui avait obligé toute sa famille à fuir. Père qui l'avait abandonné, tout comme sa mère. Père qui n'était pas le sien.

Alors, il songeait chaque jour à ce qu'il allait faire. Vivre sur Hopeland devenait pesant, pour lui. Difficile. Mais il ne savait pas où aller. La situation serait identique dans les autres clans, puisque rien ne le rattachait. Il ne lui restait que la vie en Vagabond. Libre. Sans personne pour le questionner sur son passé. Sans personne pour lui rappeler qu'il n'avait rien à faire là. Cette possibilité gagnait de la place dans son estime. Seulement, pouvait-il le faire ? C'était contre toutes ses valeurs, contre celles que Kamal lui avait enseigné. Contre tous. Il se mettrait les Hopelanders à dos. Mais cela lui importait peu. Tous le prenaient pour un jeune incapable. Il leur prouverait qu'il n'était pas aussi faible que tous le pensaient, loin de là.

Un bruit de galopade vînt interrompre sa réflexion. Bientôt, une jeune lionne apparue, à bout de souffle. Il espérait qu'elle ne le verrait pas, et continuerait sa route vers le Rocher. Mais, comme la plupart dormaient, et qu'il était l'un des seuls présent et debout sur le Rocher, elle finit par le trouver. Quand elle l'aperçut, elle se mit à lui parler, paniquée. Okawan ne saisit pas tout. Seulement des bribes. Safari. Près du Rocher. Malaise. Quand elle eut finit, la lionne le fixa, comme si elle attendait quelque chose de lui. Bien sur qu'elle attendait quelque chose. Il n'en avait aucune envie. Et il comprit que c'était là un chemin avec deux issues. Aucun échappatoire. Soit il allait aider Safari, qui lui avait fait mal, soit il refusait, et quittait Hopeland.

Alors, ce fut comme si le temps s'arrêtait. Qui était-il ? Qui était-il vraiment ? Un Hors-la-loi ? Non. Il n'aimait plus Hopeland. Il n'aimait plus son Clan. Mais cela ne devait pas faire de lui une brute. Cela ne lui donnait pas pour autant l'autorisation de renier ses Valeurs. Okawan, comme Kamal, avait cette capacité à laisser une part très important à des valeurs éthiques, quelles que soit les décisions à prendre. Ils ne les oubliaient jamais.

Alors, il s'élança. Sans attendre qu'on le suive. Il était rapide. Très rapide. Seulement personne n'en avait confiance. Personne ne l'avait jamais vu chasser. Personne ne l'avait jamais accompagné. Il dévala le rocher souplement, puis, une fois en bas, il scruta les alentours. Et il aperçut la silhouette de Safari étendue. Bondissant, il s'empressa de la rejoindre, poussant sur ses pattes, ses muscles puissants roulant sous son pelage. Une fois auprès de sa lieutenante, il ralenti. Que faire ? Il était incapable de lui lécher la joue, de la secouer avec la patte. Ce n'était pas son rôle. Pas à lui de le faire. Mais personne ne venait. Alors, le temps de réfléchir, voir si Safari allait se réveiller, il se plaça dos au soleil. De cette manière, il procurait de l'ombre à sa lieutenant, presque en entier.

Il avait décidé de l'aider parce que c'était un devoir comme un autre. Mais il n'en restait pas moins amer. Il n'avait plus rien à perdre. Alors il fixait Safari d'un regard froid. Sa masse de muscles en contre-jour lui donnait un air sombre. Seul son regard azur restait clairement visible. Regard qui trahissait toute sa rancœur.

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« Okawan ? Tu n'es pas obligé de m'aider si ça t'arrache. Et je ne te dis pas ça pour te le retourner contre toi et te taxer d'insubordination ou de non-patriotisme.»

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« Je suis désolée. »

Désolée ? Au fond, tout cela avait-il un sens ? Ce n'était pas sur. Par moment, Okawan avait l'impression d'être étranger à tout cela, de n'être que dans un Rêve, et l'instant d'après, il se prenait une claque en pleine figure. Trop compliqué. Tout était trop compliqué. Il comprenait désormais pourquoi Kamal avait tant souffert, tant hésité. Suivre ses valeurs n'était jamais aussi facile que ce que l'on s'imaginait. Le jeune mâle aurait voulu tout quitter, être avalé par le sol, et ne plus jamais réapparaître. S'endormir, tout laisser, tout abandonner. Mais il ne pouvait pas. C'était impossible. Alors il devait s'efforcer de briller, comme Kamal. De s'en sortir comme il pouvait. D'être fort, pour que son Grand Frère soit fier de lui.

Il commençait à avoir chaud, ici, en plein soleil. Et lui était en forme, quand Safari ne l'était pas. Il ne pouvait pas rester là, et elle non plus. Mais que faire. Elle ne pourrait pas marcher jusqu'au rocher. Il faudrait la porter, ou du moins la soutenir. Cela impliquait un contact physique des plus proches. Et Okawan n'en avait aucune envie, d'une part parce que ça le gênait, et d'autre part parce que mois il aurait de contacts - physiques ou oraux - avec sa lieutenante, mieux il se porterait. Mais il avait quelque chose à faire, et il le ferait, quoi qu'il lui en coûte. Tâchant de paraître un peu moins fermé - ce qui fut presque imperceptible, et ne changea pas grand chose à son attitude fermée - Okawan plongea son regard azur dans celui de Safari, et déclara d'une voix profonde :

« Tu ne peux pas rester là. Il faut retourner au Rocher, et tu es incapable de marcher. Je vais devoir te porter, que ça te plaise ou non.»

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« Hum... oui, si tu es d'accord, je crois que c'est nécessaire. »

D'accord ? Non, il ne l'était pas vraiment. Ou du moins, il n'en avait pas envie. Mais c'était son Devoir, alors il le ferait. Sans être forcément d'accord.

« Qu'est-ce que tu ressembles à Kamal comme ça... »

Le regard qu'Okawan lança alors fut si virulent qu'il en aurait effrayé plus d'un. De par sa vivacité, mais aussi de par les émotions qu'il transmettait soudain. Peine, Chagrin, Colère. Le tout était destiné à Safari. Elle essayait d'être aimable, mais chacune de ses paroles coûtait à Okawan, et celle-ci, plus encore que les autres, le blessait. Aussi sa voix fut-elle glaciale, lorsqu'il répondit sombrement :

« Je n'ai rien en Commun avec lui. »

Il n'avait pas son Caractère en Or, son courage sans limite. Il n'avait pas son physique avantageux et sa musculature puissante. Il n'avait pas cette capacité à se faire accepter où qu'il aille. Non, ils n'avaient rien d'autre en commun qu'un Père Meurtrier. Rien de plus.

S'approchant de la lionne, il réfléchit un instant, tentant de réprimer l'envie de la laisser là et d'aller oublier. Tout, sans exception. Il n'avait pas le droit à l'erreur, il s'agissait là de sa lieutenante, mais pourtant il ne prit pas plus de précautions. Il ne craignait plus rien. Ni d'être banni, chassé, ni d'être tué ou blessé. C'était le seul avantage que Safari lui avait apporté. Plus aucun craintes. Une indifférence totale à ce qui l'entourait, ou presque.

Saisissant sa lieutenante par la peau du cou, il se débrouilla par la soulever sans la blesser, et se glissa sous elle rapidement. L'installant le plus stablement possible, il se redressa. Elle n'était pas bien lourde, heureusement, et même s'il n'était pas des plus imposants, il restait tout de même un mâle bien proportionné. Il se mit donc en marche sans rien dire, l'esprit déchiré et noyé dans un torpeur douloureuse. A chaque pas, il sentait plus que d'ordinaire ses muscles jouer, à cause du poids de Safari. Ce ne devait pas être bien confortable pour elle.

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Il faisait chaud, mais Okawan n'en avait cure. Il avait simplement hâte d'en avoir terminé et de partir loin de Safari. C'était étonnant comme une simple discussion pouvait vous dégoûter de quelqu'un en particulier. Ou de tout le monde. Il déposa Safari dans un coin, à l'ombre et au frais. Il s'apprêtait à tourner le dos quand elle parla :

« Quand je t'ai dit que j'étais désolée, j'étais sincère. »

Le Grand Mâle se retourna, plongeant son regard azur dans celui de sa Lieutenante. Ne comprenait-elle donc pas ? Qu'elle n'avait fait que dévoiler ce que tout le monde pensait depuis bien longtemps. Qu'elle n'était pas la seule. Qu'il le savait depuis bien longtemps, mais qu'il avait toujours fait avec. Seulement, en grandissant, il avait compris ce que l'innocence de son enfance lui avait caché. Il n'était pas des leurs, et il ne le serait jamais. Oh, certes, il n'avait pas grandit en un discussion. Simplement, tout cela avait attendu caché au plus profond de lui bien longtemps. Trop sans doute. Sa voix n'était pas agressive quand il parla, ni même en colère. Simplement chargée de tous les sentiments qu'il portait.

« Désolé pour quoi, Safari ? Pour m'avoir dit ce que tout le monde pense tout bas ? Pour m'avoir révélé ce que tous essayaient de cacher ? Je sais depuis bien longtemps que je ne serai jamais des vôtres, et que ma place n'est pas ici, quoi que tu en dise. »

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« Alors... tu vas faire quoi maintenant ? »

Ce qu'il allait faire ? Il n'en avait aucune idée. Strictement aucune idée. De toute manière, personne ne l'attendait, ni ne le retenait. Personne n'avait besoin de lui. Il n'avait plus de famille, plus d'amis. Il était libre, et son choix n'impliquerait personne d'autre que lui. Lui, et lui seul. Il pouvait rester là, tout en sachant pertinemment qu'il n'était pas vraiment le Bienvenue, et qu'il ne le serait jamais totalement. Il ne deviendrait jamais complètement Hopelander. Ou alors il pouvait partir. Quitter ceux qui le jugeaient. Mais pour aller où ? Il n'avait pas la trempe d'un vagabond. Du moins, il n'était pas sure de l'avoir. Vivre en solitaire ne l'effrayait pas, mais il devrait se faire accepter. Or, il n'avait pas l'allure d'un des leurs. Restait un autre clan, mais le soucis serait le même.

Au fond, chaque lion avait ses racines dans un Clan, mais pas lui. Kamal ne les avait jamais eu non plus, mais il n'avait eu d'autre choix que de rejoindre Hopeland, et s'était ensuite débrouillé pour s'y intégrer parfaitement. Si parfaitement qu'il en était devenu le lieutenant pour un temps, avant d'être chassé par Moyo, puis de finalement revenir en étant son compagnon. La vie était étrange. Okawan se demanda alors où étaient ses racines. Où était-il né ? La réponse laissait un vide immense, difficile à combler. Quand il réalisa, il eut manqua de trébucher. Il n'avait jamais vraiment réfléchi à ses origines. Mais au fond, elle étaient simples. Il était né en plein milieu de la savane. Son père l'avait abandonné - et quand bien même il l'aurait fait, Okawan n'aurait jamais voulu vivre avec lui - et sa mère était morte alors qu'il n'avait que quelques jours. A ses yeux, cela revenait à dire qu'il n'avait pas d'origine. Il ne représentait rien.

Une larme coula le long de sa joue, sans qu'il s'en rende vraiment compte. Le mal que Safari lui avait fait était bien minime par rapport à celui qu'il venait de découvrir. Au fond, peut-être qu'Hopeland n'était pas si mal. Peut-être qu'il pouvait chercher à s'intréger, tout en restant lui-même. Dès le départ, il s'était isolé. Mais peut-être qu'il valait mieux que ce qu'il était. Il scruta Safari un long moment. Il était immobile, pourtant les sentiments tourbillonnaient en lui. Il baissa la tête, et scruta le sol de pierre.

« Je ne sais pas, Safari.»

Sa voix était profonde, mais calme. Ni agressive, ni enjouée. Juste Calme. Comme s'il était extérieur à tout ça. Comme si ça ne le regardait pas. Relevant les yeux, il posa son regard azur dans celui de Safari.

« Attends-tu quelque chose de Moi ?»

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« Je n'attends rien de plus venant de toi Okawan. Tu as toujours respecté le code et n'a jamais omis un seul commandement. Je n'ai rien à te reprocher, en mon statut de lieutenante. Mais je voudrais savoir une chose. As-tu envie de partir ? »

Safari s'était levé, avait hésité, puis s'était refermé. Sa voix n'était pas méchante, loin de là. Mais elle restait sa lieutenante. Okawan se demanda si c'était une question piège. S'il lui disait qu'il hésitait, le chasserait-elle ? Ou était-ce pour son information personnelle ? Après tout, rien ne l'obligeait à en parler avec la Reine. Ou Koda, puisque c'était désormais lui le Roi. Koda. Il y a longtemps, Okawan l'avait traité comme un frère. Mais depuis, il ne le voyait plus. Officiellement, il se disait que le jeune mâle avait trop à faire pour lui parler. Mais, secrètement, il espérait que Koda le tenait encore amitié, et qu'il ne l'avait pas tout simplement rejeté parce qu'il était le Roi, bien que ce ne soit pas son genre.

Mais peu importait tout cela. Bien que la tempête que Safari avait déclenché se soit calmée, elle restait présente. Okawan releva la tête. Il était légèrement plus grand que Safari. Vraiment pas de beaucoup. Cela tenait à son statut de mâle, sans doute. Il la fixa. Certes, elle restait sa lieutenante, mais il ne lui devait rien d'autre que l'obéissance et le respect. Il était libre de dire ce qu'il voulait, que ça lui plaise ou non. Il s'était promis, désormais, de rester lui-même, et de ne pas chercher à être un autre rien que pour plaire. Et son lui intérieur ne craignait plus rien, ni personne. Sa voix fut donc inflexible lorsqu'il parla :

« J'y songe. »

C'était dit. Qu'elle le chasse si elle le voulait. Peu lui importait. Qu'avait-il à perdre ? Absolument rien. C'était surprenant comme, désormais, Okawan changeait du tout au tout. Un coup pensif et compréhensif. Le coup d'après plutôt refermé, avec une note d'insolence. Rien de bien méchant. Mais ce n'en était pas loin. Penchant légèrement la tête sur le côté, il demanda :

« Que prévois-tu de faire, désormais ? Ma réponse change t-elle quelque chose ? »

Il fronça les sourcils. Il avait tant de choses à dire, et en même temps si peu. Était-il déjà aller trop loin, ou devait-il continuer pour que Safari comprenne sa situation ? Il se détourna légèrement de la lieutenante, et se mit à marcher. De long en large, il déambulait dans la grotte :

« Aurais-je du me taire et cacher la vérité ? Tu peux désormais mettre ma loyauté en jeu. J'aurai pu te dire que j'espérais rester sur Hopeland. Te dire que je ferai ce que tu souhaites. Mais ce n'est pas le cas, Safari. Je ne te mentirai pas. Que je vive ici ou ailleurs, c'est la même chose.  »

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« Il ne s'agit pas de ça, Okawan. Que tu le dise ou le cache ne change probablement pas grand chose. Tu connais déjà mon point de vue. Mes souhaits sont ceux du clan. C'est peut-être abstrait car on peut penser que je n'ai pas de volonté propre. Mais, personnellement, je n'ai rien contre toi Okawan. Le clan non plus. Si tu décides de partir, c'est de ton plein gré, saches-le. Je ne te chasserai pas, sauf s'il s'avère que tu es le, ou l'un des meurtriers qui sévissent dans le coin. »

Lui, un meurtrier ? Il n'en était pas un. Mais à quoi bon le clamer, puisque personne ne lui prêtait attention ? Bien sur qu'il connaissait le point de vu de Safari. Il suffirait que le doute plane un instant sur lui pour qu'elle le prenne en porte-à-faux. La confiance - si tant est qu'il y en avait - était bien plus facile à perdre qu'à gagner. De toute manière, qu'importait-il qu'il perdre plus de confiance qu'il n'en avait actuellement de la part des autres ?

Il se lécha les babines le temps de réfléchir, dévoilant un instants ses crocs puissants. Qu'était-il en train de faire, au juste ? Le jeune mâle s'écartait bien trop de la voix que Kamal lui avait enseigné. Mais à quoi bon la suivre, puisque cela ne lui rapportait rien ? Et Kamal n'était plus là. Qui pouvait assurer que son frère le voyait ? Personne. Absolument personne. Peut-être que chacun se trompait et se voilait la face. Peut-être que ceux qui mourraient disparaissaient à jamais, et n'avaient pas de vie « là-haut ».

Pour la première fois, Okawan songea à Kamal avec un peu de colère et de jalousie. Lui avait su s'intégrer. Lui avait eu plus de chance. Lui avait connu ses racines, et avait eu le choix de les retrouver. Okawan n'avait pas accès à ce choix. Tout la politique du royaume, désormais, le laissait bien indifférent. Se léchant une fois encore les babines, il tourna le dos, sans même saluer Safari, et quitta la grotte :

« Sauf s'il s'avère que je suis l'un des Meurtriers. »