• « Change Everything you Were, everything you Are. »

    Genre : RP

    Nom : « Change Everything you Were, everything you Are. »

    Personnage : Kamal

    Contexte : C'est la fin pour Kamal. Il doit dire adieu à tout ce qu'il a toujours connu.

       

    Le Soleil était à peine levé quand Kamal se leva ce matin-là. Il rougeoyait sur les Territoires adjacents au Rocher. Magnifique. Il n’y avait rien d’autre à dire. Et ça l’était encore plus quand on savait que c’était la dernière occasion qu’on avait de les voir. Parce qu’en se levant ce matin-là, le grand mâle avait compris qu’il ne reverrait pas le coucher du Soleil. Tout s’arrêterait aujourd’hui pour Lui. Mais cela ne lui faisait pas peur. Non, au contraire, il était serein. Paisible, aussi. Parce qu’il avait eu tout ce qu’il voulait, et que c’était à ses yeux la plus belle mort qui soit de mourir au milieu de ceux qu’il considérait comme sa famille, ceux pour qui, au fond, il avait toujours vécu. De mourir parmi ceux pour qui il aurait donné sa vie, ceux pour qui il aurait tout fait, sans exception. Sa famille. Bien sur, il y avait Pandora, sa mère déjà parti, et surtout Soukie. Il ne la reverrait pas, et c’était son seul regret. Parce qu’il avait déjà été absent trop longtemps, et parce qu’il le serait désormais pour toujours. Mais il comptait sur Okawan, et peut-être un peu sur Moyo pour le lui expliquer, lui dire. Mais Kamal savait que, malgré le chagrin, Soukie serait heureuse pour lui quand elle saurait ce qu’avait été la fin de sa vie.

    Elle était loin, la période de chagrin, de tristesse. Balayée par ces quelques semaines avec Moyo, où tout semblait parfait. Et rien, rien ne viendrait jamais effacer les souvenirs qu’il s’était fait. Pas même la mort, il en était persuadé. Parce qu’il était ineffaçables, gravés à jamais dans sa Mémoire, et dans son Cœur. Alors, même s’il devait  partir, il n’avait pas peur. Il n’était pas triste. Et surtout, le grand mâle ne voulait pas que les autres le soient. Parce que c’était tout ce qu’ils pouvaient lui souhaiter, de partir en étant heureux. Parce qu’ils n’avaient pas à regretter, à être triste. Il était né, avait grandit, et désormais, c’était à lui de céder sa place à un autre, pour s’en aller. Son tour était venu, sa vie et son Histoire terminée. Et il n’y avait rien à ajouter. Tout ce qu’il avait souhaité dans sa vie, il l’avait eut. Et il n’y avait rien à ajouter, absolument rien.

    Kamal en était donc là, à songer en contemplant son dernier lever de soleil. Il ferma les yeux. Il était bien, sans aucun soucis, aucun regret, aucune peur. Depuis combien de temps recherchait-il cet état là ? Toute sa vie il l’avait cherché, depuis tout petit. Depuis que Radjah était parti, bien trop tôt. Radjah. Il allait pouvoir le revoir. Il en aurait rugit de bonheur. Depuis la nuit des temps qu’il ne l’avait pas vu. Tout comme Nalesh, d’ailleurs. Qu’il n’avait vu qu’une fois. Et qu’il avait longtemps rejeté, en esprit, parce que ce dernier l’avait abandonné quand il avait le plus besoin de lui, bien qu’il ne l’ait jamais connu. Mais désormais, Kamal lui pardonnait. Comme à tous ceux qu’il avait longtemps détestés, et haït. Tous, sauf un. Il n’y avait qu’à son père qu’il ne pardonnerait jamais, parce que c’était tout simplement impossible pour lui. La cause de toutes ses souffrances, l’injustice de toute sa vie, il la lui devait. Mais ce n’était plus de la colère qu’il avait contre lui, plus de la rancœur. Rien de cela. Simplement, il ne pouvait pas lui pardonner. C’était tout.

    Le soleil était levé, désormais, et bien qu’il ne soit pas très haut, il inondait déjà le Rocher de sa douce lumière et de sa chaleur. Alors Kamal comprit qu’il ne quitterait pas le Rocher. Il l’aurait souhaité, pour ne pas causer plus de peine aux autres. Disparaître, c’était moins pénible que de partir sous les yeux de quelqu’un, surtout pour l’autre. Pour les autres. Mais qu’importe, son temps était venu, et il ne pouvait plus le repousser. Il n’en avait de toute manière pas besoin. Il était temps pour lui, et grappiller quelques jours ne lui aurait rien apporté de plus.

    Alors, doucement, il se dirigea vers l’extrémité du Rocher, juste au bord. De là, il voyait tout, le Territoire, les troupeaux de Zèbres, de Gnous et d’Antilopes. Son Territoire. Il se coucha doucement, et posa sa tête sur ses pattes avant. Et puis, il ferma les yeux. Sa respiration était calme et silencieuse, et il était presque immobile. Et il souriait, parce qu’il attendait la mort sereinement, et que quand il s’endormirait, alors tout resterait paisible à jamais. Il n’y aurait plus d’épreuves, plus de tristesse, de colère, d’injustice. Plus à subir les épreuves de la vie. Et qu’il serait toujours près de ceux qu’il aimait, et qu’il reverrait un jour. Il veillerait sur les autres, aux côtés de ses Ancêtres, et de bien d’autres générations de lions. De tous clans, de toutes origines. Tous ensembles, sans rivalités. Parce que, pour une fois, il avait le choix de son Avenir.

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    Alors qu'il contemplait le soleil, Kamal sentit que quelqu'un approchait. Il n'eut pas à attendre longtemps pour deviner, à sa démarche souple, que c'était sa belle qui approchait. Elle se coucha à côté de lui, et demanda gentiment :

    « Tu guettes ? »

    Il tourna son visage vers elle, et sourit. Décidément, il l'aimait un peu plus chaque jour. Lui donnant un petit coup de museau dans le coup, tendrement, il reposa son regard sur les terres mordorées par les rayons du soleil, et répondit :

    - En quelque sorte.

    Il ne guettait pas vraiment. Il attendait. Il attendait de s'éteindre en douceur. Il n'avait pas peur, ça non, et le fait que Moyo soit à côté de lui l'apaisait encore plus, bien qu'il ne voulait pas lui faire plus de peine qu'il ne lui en avait déjà fait. C'était...étonnant. Cette impression que le temps s'arrête, qu'il fait une pause juste pour vous, pour que vous puissiez apprécier le moment présent. Ou que, quand vous pensiez être au plus bas, être tombé tellement bas qu'il vous serait impossible de vous relever, la plus belle chose que vous puissiez espérer vous arrive, et vous vous relever plus vite que vous ne l'aviez jamais fait. La vie l'avait rôdé pourtant, et des obstacles, des chutes, il n'y en avait pas eu qu'une seule. Loin de là. Il n'avait cesser de trébucher, pour se relever, et tomber encore. Mais toujours, il s'était relevé. Le cœur déchiré, les larmes aux yeux, la colère dans les veines, mais il n'était jamais resté affalé. Jamais. Plusieurs fois, il avait failli renier ses valeurs, son éducation, et plusieurs fois, la raison l'avait rappelé à l'ordre. Mais tout cela lui semblait loin, désormais, très loin. Et il pouvait maintenant apprécier son travail,ses efforts, puisqu'il avait obtenu la plus belle chose qu'on puisse avoir, celle que tout un chacun rêve de connaître un jour; l'Amour.

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    Moyo souffla. Un soufflement presque imperceptible, mais que Kamal savait décrypter. La lionne posa sa tête dans la crinière fourni du grand mâle, et déclara :

    « Tu verras Kamal, je serais là. »

    Sa voix se voulait apaisée, pourtant, l'ex-lieutenant n'eut aucune peine à savoir que sa compagne était au bord des larmes. Il le sentait, au fond de lui. Il n'aurait su dire comment, mais il le sentait. La voix peut-être, le regard. Moyo lui donna un coup de langue affectueux. Il n'y avait pas de doute possible pour vieux mâle; elle était inquiète. Peut-être qu'elle lui en voulait un peu, au fond. Partir était moins dur que de voir partir quelqu'un. Il le savait. Parce qu'il en avait longtemps voulu à Radjah de l'avoir abandonné. La tristesse avait laissée place à la colère pendant un certains temps, mais il avait finit par comprendre que ce n'était la faute de personne, et qu'il ne pouvait rien y changer.

    Il colla son museau contre la joue de Moyo, de manière occuper tout son champs de vision, et déclara d'une voix calme :

    - Je sais que tu sera là. Je n'en ai jamais douté. Mais n'oublie pas que je serais là aussi. Je ne cesserais pas de t'aimer, Moyo. Je ne pars que physiquement, je serais toujours là pour Toi, tu le sais.

    Il recula un peu la tête, et se redressa. Il contempla Moyo d'un regard protecteur :

    - Ne sois pas triste, Moyo. Mon tour est venu, et le tiens viendra bientôt. Et nous nous retrouverons. Je ne pouvais espérer une plus belle mort que celle que je vais avoir. Toi à mes côtés est la chose dont j'ai le plus rêvé. Et j'ai la chance de l'avoir eu. Alors ne me pleure pas, car c'est grâce à Toi que me vie à changé, et je ne te laisserais pas. Jamais.

    Il ne voulait pas qu'elle le pleure. Il ne voulait pas qu'elle soit triste, parce que lui était serein, mais ne le serait plus s'il savait que Moyo ne s'en remettrait pas. Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, il leva la tête vers le ciel, et formula le vœux que les Ancêtres veillent sur Moyo.

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    Kamal contempla la lionne brune d'un regard plein d'amour. Il l'aimait, plus que n'importe qui, plus que n'importe quoi. Elle était devenu sa raison de vivre, son âme sœur, une partie de lui-même. Et il était impossible d'imaginer vivre sans elle, désormais. Pourtant lui allait la quitter. Et il s'en voulait un peu. Il allait la laisser là, et même s'il était persuadé qu'il la retrouverait plus tard, il se sentait légèrement coupable. Pourtant, il était plus vieux qu'elle, et c'était dans le cycle des choses. Ainsi, c'était à son tour de partir. Il secoua sa longue crinière brune, et observa le ciel. Il n'était pas fatigué, mais pas débordant d'énergie. En fin de compte, il se rendit compte qu'il était moins vaillant qu'au matin. Et il comprit. La vie le quittait doucement, tout doucement, mais de plus en plus vite. Il réalisa qu'il n'avait plus que quelques minutes devant lui, une dizaine de minutes tout au plus. Alors, il tourna son regard azur vers sa belle, et, collant sa tête contre elle, il murmura :

    - Je crois qu'il est temps. Je m'en vais, Moyo, mais sache que je serais toujours là pour Toi.

    Ce disant, il la contempla une dernière fois. Il était heureux, plus qu'il ne l'avait jamais été, et mourir de cette manire était la plus belle chose qui puisse lui arriver. Alors, lentement, en sachant que c'était là ses derniers gestes, il contempla une dernière fois les terres mordorées par le soleil, puis posa la tête sur ses pattes. C'était comme...un rêve. Un rêve où il s'en allait lentement. Petit à petit, ses dernières réserves d'énergie le quittaient, la flamme vacillait. Il ferma les yeux, serein, paisible. S'en était finit des chagrins, des tristesses, des colères. Sa vie n'avait pas été fantastique, il n'avait pas accomplit d'acte héroïque, il ne resterait pas dans l'Histoire, mais il avait accomplit son Destin. Mais pas celui qu'il pensait avoir au début. Non, il avait changé son Avenir, et prouvé que, quoi qu'il soit prévu pour nous, nous restions Maîtres de Nos Destins. Et c'était bien suffisant. L'avenir n'était pas figé, pas plus que nos Destins. Chaque Lion avait le pouvoir de changer, de tout changer, pour devenir ce qu'il voulait. C'est en pensant à cela qu'il inspira une dernière fois, et lâcha son dernier souffle, le sourire aux lèvres.

    Vu par Okawan

       

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